Les experts de l'Union africaine sont repartis d'Abidjan, ce jeudi matin 10 février, après avoir passé trois jours sur place. Rien n'a filtré des rencontres entre la délégation de l'UA et les camps de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Un rapport doit maintenant être remis aux cinq chefs d'Etat en charge de la médiation. Leur tâche s'annonce particulièrement difficile. Impossible de dire avec quelle impression les experts sont repartis d'Abidjan puisqu'ils n'ont fait aucune déclaration et qu'aucun communiqué de presse n'est venu sanctionner leur visite. L'équipe qui était conduite par Ramtane Lamamra, le commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine, et qui comportait notamment un représentant de la Mauritanie, de l'Afrique du Sud, de la Tanzanie, du Burkina Faso et du Tchad, va maintenant rédiger son rapport pour le présenter au panel des cinq chefs d'Etat de ces pays. En fait, pendant ces trois jours passés à Abidjan, cette délégation n'a rien proposé. Elle est venue écouter les deux camps politiques rivaux mais aussi des membres de la Commission électorale indépendante (CEI), le Conseil constitutionnel, des représentants de la société civile, du corps diplomatique ou bien encore des leaders religieux. Les experts ont terminé, ce jeudi 9 février, leurs consultations avec Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et, enfin, Alassane Ouattara. Au cours de leur mission, les diplomates africains ont donc recueilli des informations sur le déroulement du scrutin du 28 novembre dernier, mais ils ont aussi écouté les avis des différentes parties pour tenter de dénouer la crise politique qui dure depuis maintenant plus de deux mois. Prochaine étape dans un peu moins de deux semaines avec la venue à Abidjan du panel des 5 chefs d'Etat mandaté par l'Union africaine.
Leur arrivée est annoncée pour le 22 ou le 23 février. Mais avant de faire le voyage d'Abidjan, Mohammed Ould Abdel Aziz, le président mauritanien, qui préside le panel, va recevoir, le 20 février à Nouakchott, le Sud-africain Jacob Zuma, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Tchadien Idriss Déby et le Tanzanien Jakaya Kikwete. Les cinq présidents devront, à ce moment là, se mettre d'accord pour trouver une stratégie commune, un plan d'action. Cela risque de ne pas être simple car si l'Union africaine a adopté, lors de la dernière réunion du Conseil de paix et de sécurité, une position claire, selon laquelle Alassane Ouattara est le vainqueur de l'élection présidentielle, sur le continent, tous les chefs d'Etat ne partagent pas le même avis sur la situation en Côte d'Ivoire. Par exemple, au sein même du panel, Jacob Zuma apparaît comme un soutien de Laurent Gbagbo, alors que Blaise Compaoré, bien qu'il ait été le facilitateur de la crise ivoirienne ces dernières années, entretient lui une longue inimitié avec l'actuel pensionnaire du palais présidentiel et est accusé par les proches de ce dernier d'être pro-Ouattara mais aussi d'être la voix de la France dans la sous région.
Dans ces conditions, il est aujourd'hui bien difficile de dire ce que ces cinq présidents vont venir proposer aux deux camps rivaux. Vont-ils, comme les trois chefs d'Etat de la Cédeao ou le Premier ministre kényan Raila Odinga, tenter de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en lui donnant le maximum d'assurance pour l'avenir ? Vont-ils tenter d'instaurer un dialogue direct entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ? Pousser pour une formule de partage du pouvoir ? Pour l'heure, on ne peut s'en tenir qu'à des hypothèses et des spéculations. Pascal Affi N'guessan, directeur de campagne de Laurent Gbagbo, qui a rencontré les experts lundi 7 février, estime que la prise de contact a été fructueuse car elle a permis, dit-il, d'éclairer la délégation sur l'ensemble de la crise, sur le processus électoral et de démontrer que Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle. Surtout, selon le président du FPI, la tendance est désormais à la négociation et non plus à la menace d'intervention militaire. Quoi qu'il en soit, si le camp de Laurent Gbagbo se dit, une nouvelle fois, prêt à la négociation, il pose toujours une limite : que la constitution ivoirienne soit respectée. En clair, il est possible de discuter de tout sauf du départ de Laurent Gbagbo du pouvoir puisqu'il a été reconnu par le Conseil constitutionnel comme le vainqueur de la dernière élection. Dans le camp Ouattara, on réagit un peu moins bien que dans le camp de Laurent Gbagbo. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie (RHDP), coalition qui soutien Alassane Ouattara, a fait l'exposé de la situation dans le pays depuis la fin de l'élection. Il a parlé des violences quotidiennes dans certains quartiers d'Abidjan mais surtout, il a rappelé que, pour lui, il n'y a rien d'autre à négocier que le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir.
Dans l'entourage d'Alassane Ouattara, si certains estiment publiquement que cette nouvelle médiation peut être une chance d'installer pacifiquement au pouvoir celui que la communauté internationale reconnaît comme le vainqueur de la présidentielle, d'autres ne cachent pas qu'elle permet surtout à Laurent Gbagbo de gagner du temps, les 5 chefs d'Etat du panel devant se prononcer sur leurs solutions à la fin février. En fait, pour l'heure, celui qui a été le plus clair dans sa prise de position, c'est Guillaume Soro, chef des ex-rebelles des Forces nouvelles. Avant même, l'arrivée des experts à Abidjan, l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, aujourd'hui chef du gouvernement d'Alassane Ouattara, a estimé que le chef de l'Etat sortant ne cèdera pas le pouvoir sous la pression de l'Union africaine. Qu'importent les décisions contraignantes du panel des chefs d'Etat, d'après lui, Laurent Gbagbo enverra une fin de non recevoir.
En clair, étant donné les positions toujours aussi antagonistes des deux camps, la marge de manœuvre des cinq présidents est infime et leurs chances de succès semblent très minces. Pendant ce temps, les populations continuent de souffrir.
Leur arrivée est annoncée pour le 22 ou le 23 février. Mais avant de faire le voyage d'Abidjan, Mohammed Ould Abdel Aziz, le président mauritanien, qui préside le panel, va recevoir, le 20 février à Nouakchott, le Sud-africain Jacob Zuma, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Tchadien Idriss Déby et le Tanzanien Jakaya Kikwete. Les cinq présidents devront, à ce moment là, se mettre d'accord pour trouver une stratégie commune, un plan d'action. Cela risque de ne pas être simple car si l'Union africaine a adopté, lors de la dernière réunion du Conseil de paix et de sécurité, une position claire, selon laquelle Alassane Ouattara est le vainqueur de l'élection présidentielle, sur le continent, tous les chefs d'Etat ne partagent pas le même avis sur la situation en Côte d'Ivoire. Par exemple, au sein même du panel, Jacob Zuma apparaît comme un soutien de Laurent Gbagbo, alors que Blaise Compaoré, bien qu'il ait été le facilitateur de la crise ivoirienne ces dernières années, entretient lui une longue inimitié avec l'actuel pensionnaire du palais présidentiel et est accusé par les proches de ce dernier d'être pro-Ouattara mais aussi d'être la voix de la France dans la sous région.
Dans ces conditions, il est aujourd'hui bien difficile de dire ce que ces cinq présidents vont venir proposer aux deux camps rivaux. Vont-ils, comme les trois chefs d'Etat de la Cédeao ou le Premier ministre kényan Raila Odinga, tenter de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en lui donnant le maximum d'assurance pour l'avenir ? Vont-ils tenter d'instaurer un dialogue direct entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ? Pousser pour une formule de partage du pouvoir ? Pour l'heure, on ne peut s'en tenir qu'à des hypothèses et des spéculations. Pascal Affi N'guessan, directeur de campagne de Laurent Gbagbo, qui a rencontré les experts lundi 7 février, estime que la prise de contact a été fructueuse car elle a permis, dit-il, d'éclairer la délégation sur l'ensemble de la crise, sur le processus électoral et de démontrer que Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle. Surtout, selon le président du FPI, la tendance est désormais à la négociation et non plus à la menace d'intervention militaire. Quoi qu'il en soit, si le camp de Laurent Gbagbo se dit, une nouvelle fois, prêt à la négociation, il pose toujours une limite : que la constitution ivoirienne soit respectée. En clair, il est possible de discuter de tout sauf du départ de Laurent Gbagbo du pouvoir puisqu'il a été reconnu par le Conseil constitutionnel comme le vainqueur de la dernière élection. Dans le camp Ouattara, on réagit un peu moins bien que dans le camp de Laurent Gbagbo. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie (RHDP), coalition qui soutien Alassane Ouattara, a fait l'exposé de la situation dans le pays depuis la fin de l'élection. Il a parlé des violences quotidiennes dans certains quartiers d'Abidjan mais surtout, il a rappelé que, pour lui, il n'y a rien d'autre à négocier que le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir.
Dans l'entourage d'Alassane Ouattara, si certains estiment publiquement que cette nouvelle médiation peut être une chance d'installer pacifiquement au pouvoir celui que la communauté internationale reconnaît comme le vainqueur de la présidentielle, d'autres ne cachent pas qu'elle permet surtout à Laurent Gbagbo de gagner du temps, les 5 chefs d'Etat du panel devant se prononcer sur leurs solutions à la fin février. En fait, pour l'heure, celui qui a été le plus clair dans sa prise de position, c'est Guillaume Soro, chef des ex-rebelles des Forces nouvelles. Avant même, l'arrivée des experts à Abidjan, l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, aujourd'hui chef du gouvernement d'Alassane Ouattara, a estimé que le chef de l'Etat sortant ne cèdera pas le pouvoir sous la pression de l'Union africaine. Qu'importent les décisions contraignantes du panel des chefs d'Etat, d'après lui, Laurent Gbagbo enverra une fin de non recevoir.
En clair, étant donné les positions toujours aussi antagonistes des deux camps, la marge de manœuvre des cinq présidents est infime et leurs chances de succès semblent très minces. Pendant ce temps, les populations continuent de souffrir.