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Politique Publié le lundi 21 février 2011 | Le Patriote

Le panel des chefs d’Etat de l’UA est fin prêt : Akwaba en Côte d’Ivoire, pour la restauration de la démocratie

© Le Patriote
Sommet de L`Union africaine (UA) a Addis Ababa
Le Président de l`UA, Jean Ping
Faire entendre raison, une dernière fois, à Laurent Gbagbo. C’est ce que tenteront les cinq chefs d’Etat de l’Union africaine aujourd’hui à Abidjan. Les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Jacob Zuma de l’Afrique du Sud, Blaise Compaoré de Burkina Faso, Jakaya Kikwete de la Tanzanie et Idriss Itno Déby du Tchad ainsi que Jean Ping et Victor Gbého, respectivement président de la Commission de l’UA et de la CEDEAO. Ils viennent pour faire appliquer les dernières recommandations du 16e sommet de l’Union africaine. En effet, lors de ce sommet, le Conseil de Paix et de Sécurité a réitéré la position qu’elle a prise aux premières heures de la crise postélectorale que connaît la Côte d’Ivoire. Dans une déclaration début décembre, le président Bingu Wa Mutharika du Malawi, président en exercice d’alors de l’organisation panafricaine, a reconnu le docteur Alassane Dramane Ouattara comme étant le vainqueur du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. La Commission de l’Union, par la voix de son président Jean Ping, a également reconnu la victoire du candidat du RHDP. C’est cette réalité qui a été reprise par le communiqué final de la dernière réunion du Conseil de Paix et Sécurité. Dans ce communiqué, il est écrit clairement que la mission du Panel des chefs d’Etat doit œuvrer pour le rétablissement, de manière pacifique, de la légitimité issue des urnes et permettre une « sortie honorable » pour Laurent Gbagbo en tant qu’ancien chef d’Etat. Les chefs d’Etat sont donc à Abidjan pour convaincre Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, sans violence, à celui qui a été choisi par les Ivoiriens pour présider aux destinées de la Côte d’Ivoire, pour les cinq prochaines années. La seule fenêtre qui s’offre à Laurent Gbagbo est, comme le stipule le communiqué, une sortie honorable. Il ne s’agit donc pas de venir à Abidjan pour consacrer un hypothétique partage du pouvoir. Mais de donner l’opportunité au mauvais perdant de faire des propositions pour lui garantir un après-pouvoir honorable. Laurent Gbagbo, cependant, n’entrevoit pas les choses de cette manière. Selon des indiscrétions, il proposerait un partage de pouvoir où lui, détiendrait les rênes du pouvoir et le président Ouattara aura le contrôle de la Défense et de l’Administration. Un tel attelage, tout le monde le sait en Côte d’Ivoire, ne peut tenir. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire a montré que cette expérience, surtout avec un Laurent Gbagbo toujours aux commandes, ne peut prospérer. Dès les premiers instants de la crise en septembre 2002, les différents accords de paix ont milité pour cette option. Linas Marcoussis, Accra et Pretoria ont consacré le partage du pouvoir. Mais sans succès réel. Laurent Gbagbo a toujours louvoyé. Pis, il a utilisé ces différents accords pour gagner du temps et se maintenir au pouvoir sans élection. Marcoussis a été l’occasion pour Laurent Gbagbo et son clan de s’illustrer de triste manière. L’accord de paix signé en février 2003, dans la banlieue parisienne n’a jamais été appliqué entièrement dans les faits. Laurent Gbagbo disait toujours de cet accord qu’il est « un médicament amer » dont il faut adopter l’esprit. Accra I et Accra II ont subi le même sort. Ils ont été un moyen pour Laurent Gbagbo de faire du dilatoire. Pretoria a permis au Machiavel des Lagunes de sauver son fauteuil après l’aventure foireuse de l’opération «Dignité ». La communauté internationale a essayé de prendre les choses en main avec les résolutions 1633 et 1721 du Conseil de sécurité qui, également consacraient un partage du pouvoir au sommet de l’Exécutif avec le Premier ministre Charles Konan Banny. Mais Laurent Gbagbo s’est toujours opposé à ces résolutions qui donnaient une place prépondérante au chef du gouvernement dans l’exercice du pouvoir. Pour se sortir de l’étau onusien, le président sortant a proposé « le dialogue direct » avec l’ex-rébellion. Le 4 mars 2006, un accord de paix entre Laurent Gbagbo et les Forces Nouvelles est signé à Ouagadougou sous l’égide du président Blaise Compaoré nommé par la CEDEAO Facilitateur dans la crise inter ivoirienne. Cet accord va encore permettre à Laurent Gbagbo, de gagner trois ans à la tête de la Côte d’Ivoire. Mais l’accord politique de Ouagadougou, au contraire des autres accords, aura permis aux Ivoiriens d’aller aux élections. Le scrutin présidentiel de l’année dernière avait pour objectif de départager les Ivoiriens et de permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de la crise. Le vote a eu lieu. Les résultats sont connus de tous. Le candidat porté par le RHDP a obtenu 54,10% des suffrages exprimés contre 45,90% des suffrages exprimés pour le candidat de LMP. Les Ivoiriens ont tranché. Alassane Ouattara est le nouveau président de la République de Côte d’Ivoire. Il reste donc une chose à Laurent Gbagbo : tirer les leçons de sa cuisante défaite et laisser la place à une transition pacifique. C’est ce que viennent lui dire de vive voix, les cinq chefs d’Etat commis par l’Union africaine pour le raisonner. Y parviendront-ils ? Rien n’est moins sûr quand on connaît la passion de Laurent Gbagbo pour le pouvoir.

Jean-Claude Coulibaly
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