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Politique Publié le mercredi 23 février 2011 | Le Patriote

Médiation du Panel des chefs d’Etat de l’UA à Abidjan : Des propositions complaisantes

Le Panel a aussitôt mis les pieds sur les bords de la Lagune Ebrié que les rumeurs les plus folles ont envahi la ville. Des rumeurs qui, en réalité n’étonnent guère. Mais qui aussi et surtout, pourraient provenir, de toute évidence, des laboratoires et autres officines de fabrication de faux des Refondateurs. Ces rumeurs font état de propositions aussi farfelues les unes que les autres.

Selon celles-ci, le quatuor de chefs d’Etat aurait proposé comme solution à la crise ivoirienne, la création d’un poste de vice-présidence de la République qui échoirait naturellement au clan Gbagbo et un partage du pouvoir. Partage du pouvoir bien différent de la formation d’un gouvernement d’union nationale ou d’ouverture. Dans le second cas, le président élu a une marge de manœuvre. Il peut récuser les ministres à lui proposés par l’autre camp s’il estime que ces derniers n’ont pas la compétence requise pour la mission ou évoquer d’autres raisons qui lui sont personnelles. Dans le premier cas, par contre, le président élu n’a pas le choix. Au demeurant, il n’a aucune influence sur les ministres proposés. Il ne peut pas les remplacer aussi facilement.

C’est d’ailleurs pour cette raison que Gbagbo avait refusé, dans son interview sur la chaîne de télévision cryptée Canal +, le principe d’un partage du pouvoir lorsque le journaliste Michel Denisot lui avait posée la question de savoir s’il était prêt pour un partage du pouvoir. En tout état de cause, ces ‘’propositions’’ ne sont heureusement qu’au stade des supputations. Mais ce qu’il convient de faire remarquer, c’est qu’il existe des solutions qui, en réalité n’en sont pas. Dans la mesure où, appliquées dans certains pays pour la résolution de certains conflits, elles ont largement montré leurs limites. Au Burundi, en République démocratique du Congo, au Kenya et même au Zimbabwe, la fameuse notion de ‘’partage du pouvoir’’, aussi contraignante qu’elle puisse être, n’a pas porté de fruits. Dans ces pays cités, ces propositions ont certes contribué à faire baisser la tension, mais juste pour quelques instants, avant que les crises qu’elles étaient censées résoudre, ne s’empirent. C’est dans ce schéma d’ailleurs que le Premier ministre Zimbabwéen Morgan Tsvangirai a perdu sa femme dans un bien curieux accident de la circulation le 6 mars 2009. Puis rien de plus. Dans le panier des panélistes, la rumeur a fait cas aussi de la reprise des élections. Comme les précédentes, cette dernière mesure appliquée dans certains pays a lamentablement échoué. L’alchimie que la communauté internationale en général et l’Afrique du Sud a trouvée pour tenter de mettre fin à la crise institutionnelle qui a secoué le Burundi a fait long feu.

La ‘’présidence alternative’’ exercée par Pierre Buyoya et son rival politique Pierre N’Kurunziza n’a pas survécu aux intérêts des uns et des autres. En un mot comme en mille, les décisions ‘’prêtes à porter’’ pour résoudre des crises qui ne se ressemblent pas, n’ont point abouti. Alors Zuma et ses compères adeptes des solutions faciles, doivent savoir que les méthodes ‘’copier-coller’’ ont montré leurs limites. Requiem pour ces propositions farfelues.

Yves-M. ABIET
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