Il est 15 h 30, la porte de la grande salle de conférence de l’hôtel du Golf s’ouvre. Le protocole s’active. Des cris fusent de partout dans le hall. « ADO président ! ADO président ! », lancent des dizaines de personnes venues accueillir la délégation de l’Union africaine. Les services de sécurité sont déjà en branle. Les chefs d’Etat commis par l’Union africaine viennent de finir leur tête-à-tête avec le Président Alassane Ouattara. Le président de la République précède ses hôtes à la sortie du hall. Sur l’esplanade, il les attend. Il est rapidement rejoint par le président Jikaya Kikwete de la Tanzanie à qui il fait ses aurevoir. Ensuite, par les présidents Idriss Déby du Tchad et Jacob Zuma de l’Afrique du Sud. Le président Ouattara converse avec le président tanzanien, puis avec celui du Tchad avec qui il converse. Mais, difficile d’entendre quelque chose dans cette cohue. Le président tanzanien après quelques séances de photos avec le président Ouattara, s’engouffre dans son véhicule de commandement. Le président Jacob Zuma est, à son tour, accueilli par le chef de l’Etat. Dès son apparition, la tension monte. Les dizaines de jeunes postés à la sortie se font menaçants. Ils viennent d’apprendre par les médias, que le vice-ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud a déclaré que le président de la première puissance du continent est venu en Côte d’Ivoire pour proposer un schéma de partage de pouvoir. « Quel partage de pouvoir ? Zuma se moque des Ivoiriens », fulminent certains. « On ne peut nous confisquer notre pouvoir. Gbagbo peut nous tuer tous », vocifèrent d’autres. Leurs cris montent d’un cran. Les bousculades se font de plus en plus présentes. Les journalistes ne sont pas épargnés. Les preneurs d’images et de sons, ont du mal à fixer quoi que ce soit. « Zuma corrompu ! Zuma corrompu ! », scande la foule. La garde rapprochée du président de la République est mise à rude contribution. Les deux Présidents sont happés par la foule. Le président Ouattara décide alors de conduire son hôte jusqu’à son véhicule. Mais ils éprouvent des difficultés pour avancer Les policiers sud-africains sont vite débordés. La garde rapprochée de Ouattara également. La sécurité du président sud-africain sort les grands moyens. Les coups de coude et de pieds, tout y passe pour dégager le successeur de Thabo Mbeki de l’emprise de la foule mécontente. On dégaine même les armes pour dissuader. La garde rapprochée du président Ouattara et la sécurité réagissent promptement pour éviter le pire. « What happen’s ? », demandent la garde de Zuma en anglais. « Vous ne pouvez pas venir chez nous et nous bousculer de la sorte », rétorquent l’un des éléments de la garde rapprochée du président Ouattara. Finalement, le chef de l’Exécutif sud-africain parvient, par un trou de souris, à s’engouffrer dans son véhicule de commandement. Ouf ! Il était temps. On n’était pas loin de l’incident diplomatique.
Et pourtant tout avait bien commencé, hier. Dès 11 heures, le protocole et le service de communication du président Alassane Ouattara s’activent. Les va-et-vient sont incessants dans le hall. Renseignement pris : « la délégation de l’Union africaine arrive », entend-on dire. Trente minutes plus tard, le président de la Commission de l’Union Africaine fait son apparition. Jean Ping est accueilli chaleureusement par le président de la République à l’entrée du hall. Il est suivi trois minutes plus tard par Jacob Zuma, lui aussi, accueilli par le président Ouattara qui le conduit jusqu’à la salle où aura lieu le huis-clos. 11 h 43, un autre véhicule fait son entrée devant l’hôtel.
On reconnaît facilement le drapeau tanzanien qui flotte sur le capot. C’est celui du président Jikaya Kikwete. Le président Alassane Ouattara et le chef de l’Etat tanzanien échangent les accolades.
Ils se dirigent ensuite vers le lieu de la réunion. Ensuite, c’est le président Idriss Déby du Tchad et Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie qui les imitent quelques minutes plus tard. Lest cinq hommes s’enferment dans la petite salle jouxtant la grande salle de conférence. Le huis-clos peut commencer. Plus de trois heures après, les portes s’ouvrent. Les journalistes sont invités à entrer dans la salle. Le président Ouattara prend la parole. « Pour nous, c’est la dernière médiation », a-t-il fait savoir. A sa suite, le président du Panel, le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, rappelle que la délégation n’est pas venue à Abidjan avec une recette miracle et qu’il appartient aux parties de conjuguer leurs efforts afin de parvenir à une solution pour sortir de la crise.
Jean-Claude Coulibaly
Et pourtant tout avait bien commencé, hier. Dès 11 heures, le protocole et le service de communication du président Alassane Ouattara s’activent. Les va-et-vient sont incessants dans le hall. Renseignement pris : « la délégation de l’Union africaine arrive », entend-on dire. Trente minutes plus tard, le président de la Commission de l’Union Africaine fait son apparition. Jean Ping est accueilli chaleureusement par le président de la République à l’entrée du hall. Il est suivi trois minutes plus tard par Jacob Zuma, lui aussi, accueilli par le président Ouattara qui le conduit jusqu’à la salle où aura lieu le huis-clos. 11 h 43, un autre véhicule fait son entrée devant l’hôtel.
On reconnaît facilement le drapeau tanzanien qui flotte sur le capot. C’est celui du président Jikaya Kikwete. Le président Alassane Ouattara et le chef de l’Etat tanzanien échangent les accolades.
Ils se dirigent ensuite vers le lieu de la réunion. Ensuite, c’est le président Idriss Déby du Tchad et Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie qui les imitent quelques minutes plus tard. Lest cinq hommes s’enferment dans la petite salle jouxtant la grande salle de conférence. Le huis-clos peut commencer. Plus de trois heures après, les portes s’ouvrent. Les journalistes sont invités à entrer dans la salle. Le président Ouattara prend la parole. « Pour nous, c’est la dernière médiation », a-t-il fait savoir. A sa suite, le président du Panel, le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, rappelle que la délégation n’est pas venue à Abidjan avec une recette miracle et qu’il appartient aux parties de conjuguer leurs efforts afin de parvenir à une solution pour sortir de la crise.
Jean-Claude Coulibaly