On le voyait venir. Il se dévoile enfin. Dans la recherche d’une solution à la crise postélectorale créée de toutes pièces par Laurent Gbagbo qui s’oppose au verdict des urnes, le Président sud-africain Jacob Zuma semble avoir choisi de jouer la carte de ses intérêts. Et cela au détriment de l’aspiration légitime du peuple de Côte d’Ivoire, qui s’est rendu massivement dans les urnes pour élire son président, à savoir le Dr Alassane Ouattara avec 54,1% des suffrages exprimés.
Ce qui compte aux yeux de Zuma, c’est manifestement, même si ses collaborateurs s’en défendent ouvertement, sauver du naufrage son « ami » Laurent. C’est lui qui a manœuvré pour que l’UA « arrache » le dossier ivoirien à la Cedeao, qui avait clairement brandi la menace d’un recours à la force pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir qu’il usurpe, depuis bientôt 3 mois.
Et en se rendant à Addis-Abeba, au sommet extraordinaire de l’UA, fin janvier, Jacob Zuma avait bien une idée derrière la tête remettre en scelle un Laurent Gbagbo étranglé et isolé sur la scène internationale. Prenant ses distances volontaire avec la Cedeao en s’arc-boutant sur une résolution pacifique de la crise, ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose, il a tenté malicieusement d’imposer lors du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, le recomptage des voix, une thèse maintes fois ressassée par Laurent Gbagbo et ses sbires.
Une proposition qui sera, fort heureusement, rejetée par ses pairs. Finalement l’UA décidera, toujours sur proposition de Jacob Zuma, d’envoyer un panel de cinq chefs d’Etat en Côte d’Ivoire pour trouver une solution « durable et pacifique » à cette crise postélectorale. Il s’agit de Blaise Compaoré (Burkina Faso), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jacob Zuma (Afrique du Sud).
Là encore subtilement, Zuma s’impose comme le chef officieux de la délégation, le panel étant officiellement présidé par le président mauritanien. Présents à Abidjan lundi et mardi, ces chefs d’Etat, à l’exception de Blaise Compaoré absent pour des « raisons de sécurité », le camp Gbagbo ayant manifesté une hostilité contre sa venue en terre ivoirienne, ont rencontré d’abord le président sortant, puis le président élu. Fait curieux, avant même qu’ils portent leurs propositions à la connaissance du camp Ouattara, le ministre adjoint aux Affaires étrangères de Zuma, Ibrahim Ibrahim, s’est empressé de déclarer à la presse que « la médiation propose un partage du pouvoir ou de nouvelles élections ».
Des idées en totale déphasage avec les recommandations des experts du Panel, pourtant mandatés par ces cinq chefs d’Etat, qui entérinaient l’élection d’Alassane Ouattara et lui suggéraient de former un gouvernement d’union nationale. D’où vient-il alors que les « panélistes » sortent, d’un coup de baguette magique, le partage du pouvoir ou l’organisation de nouveaux scrutins ?.
De toute évidence, cette sortie du ministre Ibrahim trahit Jacob Zuma, et dévoile ainsi le jeu trouble du président sud-africain qui veut manifestement « tirer d’affaire » son ami Laurent Gbagbo.
Derrière toute cette manœuvre, se cache la défense de plusieurs marchés juteux offerts par Laurent Gbagbo à l’Afrique du Sud.
C’est vraiment dommage qu’il ait décidé de sacrifier sur l’autel de ses intérêts, le droit du peuple de Côte d’Ivoire. Pas sûr que les Ivoiriens, qui dans leur écrasante majorité ont voté pour Alassane Ouattara, acceptent cette forfaiture.
Y.Sangaré
Ce qui compte aux yeux de Zuma, c’est manifestement, même si ses collaborateurs s’en défendent ouvertement, sauver du naufrage son « ami » Laurent. C’est lui qui a manœuvré pour que l’UA « arrache » le dossier ivoirien à la Cedeao, qui avait clairement brandi la menace d’un recours à la force pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir qu’il usurpe, depuis bientôt 3 mois.
Et en se rendant à Addis-Abeba, au sommet extraordinaire de l’UA, fin janvier, Jacob Zuma avait bien une idée derrière la tête remettre en scelle un Laurent Gbagbo étranglé et isolé sur la scène internationale. Prenant ses distances volontaire avec la Cedeao en s’arc-boutant sur une résolution pacifique de la crise, ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose, il a tenté malicieusement d’imposer lors du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, le recomptage des voix, une thèse maintes fois ressassée par Laurent Gbagbo et ses sbires.
Une proposition qui sera, fort heureusement, rejetée par ses pairs. Finalement l’UA décidera, toujours sur proposition de Jacob Zuma, d’envoyer un panel de cinq chefs d’Etat en Côte d’Ivoire pour trouver une solution « durable et pacifique » à cette crise postélectorale. Il s’agit de Blaise Compaoré (Burkina Faso), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jacob Zuma (Afrique du Sud).
Là encore subtilement, Zuma s’impose comme le chef officieux de la délégation, le panel étant officiellement présidé par le président mauritanien. Présents à Abidjan lundi et mardi, ces chefs d’Etat, à l’exception de Blaise Compaoré absent pour des « raisons de sécurité », le camp Gbagbo ayant manifesté une hostilité contre sa venue en terre ivoirienne, ont rencontré d’abord le président sortant, puis le président élu. Fait curieux, avant même qu’ils portent leurs propositions à la connaissance du camp Ouattara, le ministre adjoint aux Affaires étrangères de Zuma, Ibrahim Ibrahim, s’est empressé de déclarer à la presse que « la médiation propose un partage du pouvoir ou de nouvelles élections ».
Des idées en totale déphasage avec les recommandations des experts du Panel, pourtant mandatés par ces cinq chefs d’Etat, qui entérinaient l’élection d’Alassane Ouattara et lui suggéraient de former un gouvernement d’union nationale. D’où vient-il alors que les « panélistes » sortent, d’un coup de baguette magique, le partage du pouvoir ou l’organisation de nouveaux scrutins ?.
De toute évidence, cette sortie du ministre Ibrahim trahit Jacob Zuma, et dévoile ainsi le jeu trouble du président sud-africain qui veut manifestement « tirer d’affaire » son ami Laurent Gbagbo.
Derrière toute cette manœuvre, se cache la défense de plusieurs marchés juteux offerts par Laurent Gbagbo à l’Afrique du Sud.
C’est vraiment dommage qu’il ait décidé de sacrifier sur l’autel de ses intérêts, le droit du peuple de Côte d’Ivoire. Pas sûr que les Ivoiriens, qui dans leur écrasante majorité ont voté pour Alassane Ouattara, acceptent cette forfaiture.
Y.Sangaré