La rencontre d'hier entre le président élu et son Premier ministre d'une part et le panel de chefs d'Etat de l'UA, de l'autre, a tenu toutes ses promesses.
La tension était palpable. Les jeunes du Rhdp présents à l'hôtel ont réservé un accueil peu amical à Jacob Zuma, comme pour l'avertir de tout dérapage.
Ensuite, les chefs d'Etat de l'UA ont retrouvé autour de la table de discussions Alassane Ouattara et Guillaume Soro. A la surprise des autorités légitimes et légales, les débats ont commencé à tourner autour des conditions de déroulement du vote. Le président de la République et le Premier ministre ont apporté des réponses. Non sans s'étonner que des questions qui, en principe, on été traitées par le panel d'experts reviennent sur la table. Pour le président Alassane Ouattara, le panel devait se limiter à sa feuille de route, définie par l'UA et la réunion de Nouakchott, dimanche dernier. Face à ces nombreuses questions, le Premier ministre a rappelé au président sud-africain les deux missions qu'il a effectuées à Johannesburg et qui lui ont permis d'apporter toutes les réponses satisfaisantes aux préoccupations de la partie sud-africaine.
Face à l'offensive claire de Zuma pour Laurent Gbagbo, les présidents tchadien, Idriss Deby et tanzanien, Jakaya Kikwete remarqueront que malgré les mêmes constats, les mêmes chiffres, le Conseil constitutionnel a abouti à des résultats différents de ceux de la Commission électorale indépendante (Cei). Pour eux, cela relève tout simplement d'une incongruité.
L'élément qui confondra alors le chef de l'Etat sud-africain est la dépêche de l'Afp dans laquelle son vice-ministre des affaires étrangères affirme que le panel proposait un partage du pouvoir ou un gouvernement intérimaire. Le président Ouattara l'a interpellé sur cette prise de position qui prend à contre-pied les décisions de l'UA, de l'Onu, de la Cedeao.
Pris la main dans le sac, le président sud-africain a pris ses distances avec son ministre, qui n'exprimait pas, selon lui, la position officielle de son pays. Il a indiqué qu'il s'agit de problèmes internes qu'il règlerait une fois au pays. Il a alors affirmé être solidaire de la position de l'UA et reconnu séance tenante la victoire de Ouattara. Finalement, la rencontre a abouti à la reconnaissance unanime de la victoire d'Alassane Ouattara. C'est à lui de donner maintenant des garanties personnelles au perdant, Laurent Gbagbo. Ensuite, il formera un gouvernement de large ouverture, incluant des membres du clan Gbagbo.
Selon des sources bien informées, Zuma a paru peu à l'aise tout au long des travaux. Il donnait l'impression de ne pas maîtriser le dossier. En tant que maître d'œuvre et arbitre du processus, le Premier ministre, Guillaume Soro, lui a détaillé tous les engagements pris par son poulain Gbagbo et jamais respectés. Il s'était notamment engagé à céder le fauteuil s'il était battu. Et, Guillaume Soro d'expliquer la défaite de Gbagbo, preuves à l'appui. Lui-même est allé lui porter la nouvelle de sa défaite.
A l'analyse, il apparaît que Zuma tentait de faire traîner en longueur le travail du panel pour installer la Côte d'Ivoire dans une nouvelle médiation. L'objectif étant de donner du souffle à Gbagbo et lui permettre de rebondir.
Mais, le président et le Premier ministre ont trouvé les mots et les arguments pour battre en brèche cette stratégie. Zuma comprendra alors que la partie était perdue.
Il faut rappeler que l'opposition du clan Gbagbo à l'arrivée du président du Faso, Blaise Compaoré, visait à laisser les coudées franches au président sud-africain pour saborder le travail du panel.
De nombreux observateurs ont trouvé curieux que la Cedeao, ''propriétaire'' du dossier ivoirien ne soit pas représentée dans le panel. C'est, hier soir, que le président de la Commission de l'organisation a rejoint la mission, pour éviter un précédent dangereux pour l'UA.
Kesy B. Jacob
La tension était palpable. Les jeunes du Rhdp présents à l'hôtel ont réservé un accueil peu amical à Jacob Zuma, comme pour l'avertir de tout dérapage.
Ensuite, les chefs d'Etat de l'UA ont retrouvé autour de la table de discussions Alassane Ouattara et Guillaume Soro. A la surprise des autorités légitimes et légales, les débats ont commencé à tourner autour des conditions de déroulement du vote. Le président de la République et le Premier ministre ont apporté des réponses. Non sans s'étonner que des questions qui, en principe, on été traitées par le panel d'experts reviennent sur la table. Pour le président Alassane Ouattara, le panel devait se limiter à sa feuille de route, définie par l'UA et la réunion de Nouakchott, dimanche dernier. Face à ces nombreuses questions, le Premier ministre a rappelé au président sud-africain les deux missions qu'il a effectuées à Johannesburg et qui lui ont permis d'apporter toutes les réponses satisfaisantes aux préoccupations de la partie sud-africaine.
Face à l'offensive claire de Zuma pour Laurent Gbagbo, les présidents tchadien, Idriss Deby et tanzanien, Jakaya Kikwete remarqueront que malgré les mêmes constats, les mêmes chiffres, le Conseil constitutionnel a abouti à des résultats différents de ceux de la Commission électorale indépendante (Cei). Pour eux, cela relève tout simplement d'une incongruité.
L'élément qui confondra alors le chef de l'Etat sud-africain est la dépêche de l'Afp dans laquelle son vice-ministre des affaires étrangères affirme que le panel proposait un partage du pouvoir ou un gouvernement intérimaire. Le président Ouattara l'a interpellé sur cette prise de position qui prend à contre-pied les décisions de l'UA, de l'Onu, de la Cedeao.
Pris la main dans le sac, le président sud-africain a pris ses distances avec son ministre, qui n'exprimait pas, selon lui, la position officielle de son pays. Il a indiqué qu'il s'agit de problèmes internes qu'il règlerait une fois au pays. Il a alors affirmé être solidaire de la position de l'UA et reconnu séance tenante la victoire de Ouattara. Finalement, la rencontre a abouti à la reconnaissance unanime de la victoire d'Alassane Ouattara. C'est à lui de donner maintenant des garanties personnelles au perdant, Laurent Gbagbo. Ensuite, il formera un gouvernement de large ouverture, incluant des membres du clan Gbagbo.
Selon des sources bien informées, Zuma a paru peu à l'aise tout au long des travaux. Il donnait l'impression de ne pas maîtriser le dossier. En tant que maître d'œuvre et arbitre du processus, le Premier ministre, Guillaume Soro, lui a détaillé tous les engagements pris par son poulain Gbagbo et jamais respectés. Il s'était notamment engagé à céder le fauteuil s'il était battu. Et, Guillaume Soro d'expliquer la défaite de Gbagbo, preuves à l'appui. Lui-même est allé lui porter la nouvelle de sa défaite.
A l'analyse, il apparaît que Zuma tentait de faire traîner en longueur le travail du panel pour installer la Côte d'Ivoire dans une nouvelle médiation. L'objectif étant de donner du souffle à Gbagbo et lui permettre de rebondir.
Mais, le président et le Premier ministre ont trouvé les mots et les arguments pour battre en brèche cette stratégie. Zuma comprendra alors que la partie était perdue.
Il faut rappeler que l'opposition du clan Gbagbo à l'arrivée du président du Faso, Blaise Compaoré, visait à laisser les coudées franches au président sud-africain pour saborder le travail du panel.
De nombreux observateurs ont trouvé curieux que la Cedeao, ''propriétaire'' du dossier ivoirien ne soit pas représentée dans le panel. C'est, hier soir, que le président de la Commission de l'organisation a rejoint la mission, pour éviter un précédent dangereux pour l'UA.
Kesy B. Jacob