Après avoir découvert le vrai visage d’Alassane Dramane Ouattara, le panel des chefs d’Etat de l’Union africaine, va préparer les conclusions de sa mission.
Les membres du panel sont rentrés. Ils ont achevé deux jours d’intenses échanges avec les parties dans la crise ivoirienne (les camps du président Laurent Gbagbo et d’Alassane Dramane Ouattara, président du Rdr, Young Jin Choi, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, le Conseil constitutionnel et la Commission électorale indépendante (Cei), les lundi 21 et mardi 22 février 2011. Les quatre chefs d’Etat membres du Groupe de Haut niveau (Blaise Compaoré du Burkina Faso s’étant absenté), Jacob Zuma de l’Afrique du Sud, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Jakaya Kiwete de la Tanzanie et Idriss Deby Itno du Tchad, ont quitté Abidjan pour certains, mardi nuit même, et le reste, le mercredi matin avec une impression des plus désastreuses pour le chef de la rébellion Alassane Dramane Ouattara. Le fait que son groupe et lui ont manqué d’égard aux membres du panel, en refusant, dans un premier temps, de recevoir Jacob Zuma et par la suite, en le huant au Golf Hôtel, ne peut être en sa faveur. Qu’en est-il du contenu des rencontres ? Depuis la réunion de Nouakchott le 20 février dernier, consécutive à la remise du rapport des experts en Côte d’Ivoire du 6 au 10 janvier dernier, selon nos sources, les membres du panel auraient inscrit comme propositions à faire aux parties ivoiriennes: « Soit, le partage du pouvoir, soit la transition en vue de reprendre le second tour de la présidentielle». Mais on sait qu’Alassane et son camp sont contre le partage du pouvoir et la reprise des élections. Ils sont campés sur leur position selon laquelle, le président du Rdr étant reconnu président élu par la communauté internationale (Choi et Sarkozy), il ne revient pas sur cette décision. Du côté de la Présidence de la République, même si l’on cherche la réponse à la question de savoir qui a gagné les élections, afin qu’on le laisse gouverner convenablement, le sens du compromis et de la paix autoriseraient l’ouverture d’esprit. Rien n’est cependant dessiné mais jusqu’au départ des membres du panel, la seconde proposition - la période de transition- aurait retenu plus d’attention. Il s’agit d’une période au cours de laquelle, on se donnerait le temps d’évacuer toutes les étapes qui ont été sautées pendant le processus de paix avant les élections : restauration de l’autorité de l’Etat, réunification du pays, donc désarmement effectif des rebelles. Mais la question centrale aurait été de savoir qui va conduire cette transition d’un délai tenant compte de ratés de l’Accord de Ouagadougou. Les solutions du genre l’un est président et l’autre vice-président ou alors l’un est Président et l’autre, premier ministre, ont montré leurs limites depuis 2003, particulièrement depuis le 4 mars 2007 où le Dialogue direct a fait rêver les Ivoiriens. Une partie (Laurent Gbagbo) a exécuté ses engagements et l’autre (Guillaume Soro) n’a fait qu’esquiver ses responsabilités, chose qui nous a conduits droit dans la présente impasse. La cohabitation Soro-Gbagbo ou Gbagbo-Alassane, après la tentative de coup d’Etat électoral d’Alassane, serait celle du feu et du gaz. C’est pourquoi, le bon sens aurait voulu laisser le Gouvernement constitutionnel Aké N’Gbo conduit par le Président Laurent Gbagbo, envisager l’avenir de la Côte d’Ivoire. Le panel se dit persévérant, jusqu’à trouver une solution négociée. Rien n’est dans tous les cas ficelé. Lorsque le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz dit « nous sommes venus chercher un compromis », on peut comprendre que le panel préconise un partage de pouvoir ou de compétences. Mais Ouattara a tout rejeté. Le panel prendra alors ses responsabilités. Il rendra compte au Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l’Union africaine de la série d’impairs de Ouattara, en précisant les auteurs des blocages à la sortie de crise et ceux qui sont ouverts au compromis pour qu’on parvienne à une issue. Le Cps qui ne cherche pas à faire plaisir à une partie, mais à trouver une issue, va entériner une solution de compromis qui arrange les parties et l’imposer à tout le monde. Ce sera l’étape des fameuses « conclusions contraignantes » pour tous, qui prendront tout leur sens. Car, ces conclusions ne s’imposeront pas qu’aux parties ivoiriennes, mais vraiment à tous, c’est-à-dire également aux soutiens extérieurs d’Alassane Dramane Ouattara, tous ceux qui ont des voix discordantes comme la Cedeao, les Nations unies, l’Union européenne, la France, les Etats-Unis, etc., devront s’aligner. Parce que, comme on le voit, la prise en main du dossier ivoirien par l’Ua est un désaveu tonitruant pour la Cedeao. Le panel est rentré ; rien n’a filtré. Mais la sérénité qu’a affiché le président Laurent Gbagbo au cours du séjour de ce Groupe de Haut niveau de l’Ua à Abidjan, trahit la tendance des négociations, même s’il faut rester vigilant et mobilisé.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
Les membres du panel sont rentrés. Ils ont achevé deux jours d’intenses échanges avec les parties dans la crise ivoirienne (les camps du président Laurent Gbagbo et d’Alassane Dramane Ouattara, président du Rdr, Young Jin Choi, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, le Conseil constitutionnel et la Commission électorale indépendante (Cei), les lundi 21 et mardi 22 février 2011. Les quatre chefs d’Etat membres du Groupe de Haut niveau (Blaise Compaoré du Burkina Faso s’étant absenté), Jacob Zuma de l’Afrique du Sud, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Jakaya Kiwete de la Tanzanie et Idriss Deby Itno du Tchad, ont quitté Abidjan pour certains, mardi nuit même, et le reste, le mercredi matin avec une impression des plus désastreuses pour le chef de la rébellion Alassane Dramane Ouattara. Le fait que son groupe et lui ont manqué d’égard aux membres du panel, en refusant, dans un premier temps, de recevoir Jacob Zuma et par la suite, en le huant au Golf Hôtel, ne peut être en sa faveur. Qu’en est-il du contenu des rencontres ? Depuis la réunion de Nouakchott le 20 février dernier, consécutive à la remise du rapport des experts en Côte d’Ivoire du 6 au 10 janvier dernier, selon nos sources, les membres du panel auraient inscrit comme propositions à faire aux parties ivoiriennes: « Soit, le partage du pouvoir, soit la transition en vue de reprendre le second tour de la présidentielle». Mais on sait qu’Alassane et son camp sont contre le partage du pouvoir et la reprise des élections. Ils sont campés sur leur position selon laquelle, le président du Rdr étant reconnu président élu par la communauté internationale (Choi et Sarkozy), il ne revient pas sur cette décision. Du côté de la Présidence de la République, même si l’on cherche la réponse à la question de savoir qui a gagné les élections, afin qu’on le laisse gouverner convenablement, le sens du compromis et de la paix autoriseraient l’ouverture d’esprit. Rien n’est cependant dessiné mais jusqu’au départ des membres du panel, la seconde proposition - la période de transition- aurait retenu plus d’attention. Il s’agit d’une période au cours de laquelle, on se donnerait le temps d’évacuer toutes les étapes qui ont été sautées pendant le processus de paix avant les élections : restauration de l’autorité de l’Etat, réunification du pays, donc désarmement effectif des rebelles. Mais la question centrale aurait été de savoir qui va conduire cette transition d’un délai tenant compte de ratés de l’Accord de Ouagadougou. Les solutions du genre l’un est président et l’autre vice-président ou alors l’un est Président et l’autre, premier ministre, ont montré leurs limites depuis 2003, particulièrement depuis le 4 mars 2007 où le Dialogue direct a fait rêver les Ivoiriens. Une partie (Laurent Gbagbo) a exécuté ses engagements et l’autre (Guillaume Soro) n’a fait qu’esquiver ses responsabilités, chose qui nous a conduits droit dans la présente impasse. La cohabitation Soro-Gbagbo ou Gbagbo-Alassane, après la tentative de coup d’Etat électoral d’Alassane, serait celle du feu et du gaz. C’est pourquoi, le bon sens aurait voulu laisser le Gouvernement constitutionnel Aké N’Gbo conduit par le Président Laurent Gbagbo, envisager l’avenir de la Côte d’Ivoire. Le panel se dit persévérant, jusqu’à trouver une solution négociée. Rien n’est dans tous les cas ficelé. Lorsque le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz dit « nous sommes venus chercher un compromis », on peut comprendre que le panel préconise un partage de pouvoir ou de compétences. Mais Ouattara a tout rejeté. Le panel prendra alors ses responsabilités. Il rendra compte au Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l’Union africaine de la série d’impairs de Ouattara, en précisant les auteurs des blocages à la sortie de crise et ceux qui sont ouverts au compromis pour qu’on parvienne à une issue. Le Cps qui ne cherche pas à faire plaisir à une partie, mais à trouver une issue, va entériner une solution de compromis qui arrange les parties et l’imposer à tout le monde. Ce sera l’étape des fameuses « conclusions contraignantes » pour tous, qui prendront tout leur sens. Car, ces conclusions ne s’imposeront pas qu’aux parties ivoiriennes, mais vraiment à tous, c’est-à-dire également aux soutiens extérieurs d’Alassane Dramane Ouattara, tous ceux qui ont des voix discordantes comme la Cedeao, les Nations unies, l’Union européenne, la France, les Etats-Unis, etc., devront s’aligner. Parce que, comme on le voit, la prise en main du dossier ivoirien par l’Ua est un désaveu tonitruant pour la Cedeao. Le panel est rentré ; rien n’a filtré. Mais la sérénité qu’a affiché le président Laurent Gbagbo au cours du séjour de ce Groupe de Haut niveau de l’Ua à Abidjan, trahit la tendance des négociations, même s’il faut rester vigilant et mobilisé.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr