La messe est dite. La réunion du jeudi prochain mettra, assurément, fin à l’imposture que tente d’imposer Laurent Gbagbo à la Côte d’Ivoire depuis sa défaite à l’élection présidentielle. La frilosité qui s’est emparée du camp de Laurent Gbagbo à l’annonce de la réunion au sommet du jeudi prochain à Addis-Abeba l’atteste éloquemment. Comme s’ils se sont passé le message, dès l’annonce de cette réunion, les journaux bleus et les caciques du pouvoir ont conseillé à leur chef de ne pas faire le déplacement d’Addis-Abeba. Les porte-voix et les têtes pensantes du régime disent craindre pour la sécurité de leur mentor. Tandis que certains prétendent flairer un coup fourré contre leur champion dans la capitale éthiopienne, d’autres estiment que la réunion convoquée par le Panel des chefs d’Etat ne mérite un déplacement de leur chef hors du territoire ivoirien. Pour une telle réunion, ils préfèrent que Laurent Gbagbo se fasse représenter. C’est la raison pour laquelle, le FPI a demandé à son président, Pascal Affi N’Guessan, de le faire. Mais en réalité, tous ces arguments ne tiennent pas la route. La véritable préoccupation de la refondation est ailleurs. Le désistement de Laurent Gbagbo traduit une seule chose. L’ancien chef de l’Etat et le FPI sont persuadés que la partie est finie pour eux. La réunion des chefs d’Etat de l’Union africaine ne viendra pas refaire les élections ou consacrer un quelconque partage de pouvoir comme l’on l’a toujours souhaité du côté de la refondation. Mais tenter de donner des gages de sûreté à Laurent Gbagbo pour qu’il quitte le pouvoir pacifiquement. Les propositions contraignantes préparées par le Panel de l’Union africaine n’iront pas contre la position clairement affichée par l’organisation africaine aux premières heures de la crise postélectorale. A savoir Alassane Ouattara a été élu démocratiquement président de la République de Côte d’ivoire par la majorité des Ivoiriens. L’objectif de la réunion du jeudi prochain consistera à convaincre l’actuel squatteur du palais du Plateau à quitter le pouvoir qu’il usurpe depuis maintenant trois mois. Laurent Gbagbo le sait. C’est la raison pour laquelle il rechigne à quitter Abidjan pour Addis-Abeba. Si Laurent Gbagbo qui savait qu’il serait adoubé par ses anciens pairs dans la capitale éthiopienne, il aurait été le premier à accepter l’invitation de l’Union africaine. Il a dû avoir des bouts d’indiscrétions de la réunion des chefs d’Etat du Panel le 4 mars dernier à Nouakchott. Tout le monde sait que Laurent Gbagbo est d’accord avec tout le monde jusqu’à ce qu’on lui dise de quitter le pouvoir. Apparemment, la présence du président Jacob Zuma, son plus grand soutien, semble ne plus suffire à le rassurer. Un signe qui montre que Laurent Gbagbo redoute la rencontre du jeudi prochain. L’ancien chef d’Etat démontre par cette dernière pirouette que les carottes sont vraiment cuites pour lui. Demain sera sûrement la fin définitive du régime de Koudou Laurent Gbagbo.
Jean Claude Coulibaly
Jean Claude Coulibaly