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Politique Publié le mercredi 9 mars 2011 | AFP

Début d`une réunion cruciale de l`UA pour sortir de la crise ivoirienne

© AFP
Crise post-électorale: un Sommet de l`Union africaine se tient à Addis-Abeba sur la Côte d`Ivoire
Des chefs d`Etat africains ont entamé
mercredi à Addis Abeba une réunion cruciale pour trouver une sortie de crise
en Côte d`Ivoire, avant d`entendre jeudi Alassane Ouattara, reconnu président
élu par la communauté internationale.
Plus de trois mois après le scrutin du 28 novembre, il s`agit de conjurer
la guerre civile qui menace alors que plus de 370 personnes ont été tuées
depuis fin 2010 selon l`ONU, et que les hostilités ont repris dans l`ouest
entre forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo et ex-rebelles alliés
à M. Ouattara.
Les cinq présidents membres d`un "panel" de l`Union africaine sur la crise
ivoirienne ont entamé leurs débats mercredi en fin d`après-midi: il s`agit de
Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya
Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso).
Ce "panel" doit reprendre ses discussions à huis clos jeudi matin, puis
soumettre ses conclusions dans l`après-midi à une réunion du Conseil de paix
et de sécurité de l`UA, à laquelle ont également été conviés les deux
protagonistes de l`élection ivoirienne du 28 novembre.
M. Ouattara a quitté mercredi Abidjan afin d`assister à cette réunion, a
indiqué à l`AFP sa porte-parole. "Il y sera (à Addis Abeba) en fin de journée,
il est en train de s`y rendre", a déclaré Anne Ouloto.
Il s`agit, depuis le début de la crise, de sa première sortie officielle du
Golf hôtel d`Abidjan où il est retranché depuis mi-décembre avec son
gouvernement sous un blocus des forces loyales à son adversaire.
"On attend la confirmation de la reconnaissance de l`élection du président
Ouattara et un engagement ferme pour faire partir Laurent Gbagbo, qui persiste
à défier le monde entier", a ajouté la porte-parole. "L`Union africaine joue
sa crédibilité", a assuré Mme Ouloto.
M. Gbagbo a choisi de se faire représenter par le chef de son parti,
l`ex-Premier ministre Pascal Affi N`Guessan, arrivé mercredi dans la capitale
éthiopienne. Les partisans du président sortant avaient ces derniers jours
donné de la voix pour qu`il ne quitte pas le pays dans une période si
troublée, évoquant "piège" ou "complot".
L`Union africaine a, au diapason du reste de la communauté internationale,
rapidement reconnu Alassane Ouattara comme vainqueur de l`élection. Le Conseil
constitutionnel ivoirien a au contraire proclamé la réelection de Laurent
Gbagbo, invalidant partiellement les résultats proclamés auparavant par la
commission électorale.
Pour tenter de sortir de cette impasse, l`UA a chargé fin janvier un panel
de chefs d`Etat de formuler des positions "contraignantes" envers les deux
prétendants à la présidence.
Mais ce panel est à son tour apparu divisé, M. Compaoré notamment campant
sur une ligne dure à l`encontre de M. Gbagbo, alors que M. Zuma a semblé
beaucoup plus compréhensif envers le président sortant.
Dans un entretien publié mercredi par le quotien d`Etat Fraternité Matin,
le ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, a assuré que
son camp pouvait compter sur le soutien de plusieurs "alliés" au sein de l`UA,
"notamment l`Angola, l`Ouganda, l`Afrique du Sud, la RDC(République
démocratique du Congo), la Gambie, la Guinée Equatoriale, le Ghana".
L`UA n`a pas précisé par quels moyens les décisions arrêtées seraient
"contraignantes", mais pour de nombreux observateurs à Abidjan, la récente
flambée de violences montre que les rivaux tablent sur une confrontation, plus
que sur un règlement pacifique. "Les deux camps se préparent à la guerre",
tranche un connaisseur de la scène ivoirienne.
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