Mercredi 9 mars 2011. Il est un peu plus de 21 Heures 30. La nuit est tombée sur l’International Bole Airport d’Addis-Abeba. L’aéroport international de la capitale éthiopienne baigne dans le tintamarre habituel des gros porteurs posés sur le tarmac. Dans cette atmosphère, un avion privé déchire l’air et se pose. Il attire les attentions. L’oiseau volant qui vient de se poser, après près de sept heures de vol en provenance de la Côte d’Ivoire, est un vol singulier. Dehors, on assiste à un remue-ménage. Sur la piste, un protocole a été mis en place. Au bas de l’échelle de coupée, ont pris place des officiels de l’Etat éthiopien et de l’Union Africaine. Au bord de cet avion qui vient d’atterrir, se trouve en effet, le Président de la République de Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara est accueilli par le Commissaire de l’UA chargé des questions économiques, Maxwell Mkwezalamba et son Excellence Mesfin, Directeur du protocole d’Etat de l’Ethiopie. Aux côtés des deux hommes, se trouve le Représentant spécial du président de la Commission de l’UA à Abidjan, Ambroise Niyonsaba. Le Chef de l’Etat ivoirien est accueilli et conduit directement au pavillon présidentiel de l’aéroport. Sur son parcours, le tapis est majestueusement dressé. Alassane Ouattara d’un pas assuré, fend le vent glacial qui souffle sur Addis-Abeba, parcourt les quelques cent mètres et prend place aux côtés de ses hôtes. Après les échanges, le Chef de l’Etat et sa suite composée des ministres Amadou Gon Coulibaly, Mabri Toikeusse, kacou Gervais, Koné Mamadou et de l’Ambassadeur ivoirien à l’ONU, Youssoufou Joseph Bamba, s’ébranlent vers le centre-ville en direction de la résidence présidentielle. L’Etat éthiopien n’a pas fait les choses à moitié. En plus du protocole de l’Union Africaine, le Président de la République a eu droit à un cortège motorisé. Gyrophares, motards, sécurité renforcée se sont tous ébranlés, serpentant la Bole Avenue pour le centre-ville. Tout le long du parcourt, la police éthiopienne régulé la circulation, bloquant les véhicules sur les deux de l’avenue. Policiers et agents de sécurité placés de part et d’autres de la voie principale de la capitale éthiopienne, sont séparés seulement de dix mètres chacun. Ces centaines d’éléments des forces de l’ordre ont été accompagnés d’une logistique impressionnante : « nous avons appris que votre Président arrive. Nous savons que votre pays est en guerre et rien ne doit lui arriver ici. C’est pour cela que la direction de la police a mis en place ce dispositif», pouvait nous souffler un agent de sécurité que nous avons interrogé à propos des dispositions sécuritaires. Le cortège d’Alassane Ouattara a traversé la capitale éthiopienne sans encombre. On aurait dit un Chef d’Etat américain en visite d’Etat dans un pays africain. C’était frappant. Alassane Ouattara a pris ses quartiers dans sa résidence et participera à la réunion du Conseil de paix et de sécurité consacrée ce jeudi, à la Côte d’Ivoire.
Charles Sanga, envoyé spécial
Charles Sanga, envoyé spécial