La capitale éthiopienne est animée. Plus d’un mois après le dernier sommet de l’UA, les pays africains s’y sont encore donné rendez-vous. Il s’agit de se pencher à nouveau sur le cas du grand malade ivoirien. Les cinq Chefs d’Etat, membres du Panel de haut niveau mis en place par le Sommet de l’Union Africaine en vue de trouver une sortie de crise « négociée et pacifique » ont commencé à mettre en forme leurs conclusions. Ils sont tous là à Addis-Abeba, les cinq Présidents membres du Panel : Mohammed Abdel Aziz (Mauritanie), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Déby (Tchad), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et Jacob Zuma d’Afrique du Sud ont fait le déplacement. Après une brève réunion dans la matinée d’hier, les Chefs d’Etat se sont séparés tout en confiant les dossiers au groupe d’experts constitué pour les appuyer. Ce jeudi, le Panel devrait reprendre ses discussions à huis-clos puis avoir une réunion à laquelle seront conviés Alassane Ouattara et les représentants de Laurent Gbagbo. Dans l’après-midi aura lieu la réunion que tout le monde attend. Celle du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Selon le protocole de l’UA que nous avons interrogé, tous les quinze pays membres seront présents. Pour la plupart, au niveau ministériel. Goodluck Jonathan, Président du Nigeria et président du CPS ne fera pas le déplacement, parce qu’engagé dans une campagne électorale. Nos sources indiquent par contre que les Chefs d’Etat de la Guinée Equatoriale, Theodoro Obiang Nguema, président de l’UA, celui du Mali, Amadou Toumani Touré et Robert Mugabe du Zimbabwe sont annoncés. Le président de l’UA et celui du Zimbabwe se sont montrés particulièrement préoccupés du sort de Laurent Gbagbo dont ils sont très proches. Ils participeront à la réunion du CPS pour déplorer, selon une source diplomatique, le fait que le Panel des Chefs d’Etat n’ait pas accéder à la proposition de recomptage des voix. Cependant, leurs complaintes ne trouveront pas d’oreilles favorables. Car, selon nos sources, le Panel a déjà fait ses conclusions. Elles ont été rendues au cours de la réunion d’hier de 9h à 12h, au siège de l’UA. Ces conclusions sont invariables. Les élections ont été organisées dans des conditions nettement acceptables et les résultats ne souffrent d’aucune contestation. Alassane Ouattara est sans conteste le Président élu par le peuple ivoirien. L’Union Africaine entend donc l’affirmer et le consacrer comme tel. Et, à compter de ce jeudi, la suspension dont notre pays a été l’objet au sein de cette instance va être immédiatement levée. Les cinq membres du Panel continuent de croire à une sortie honorable pour Laurent Gbagbo. Les amis et alliés du dictateur d’Abidjan seront donc de la partie pour pencher la balance sur les conditions et les garanties qui devraient être faites à l’ancien Chef de l’Etat. Depuis hier, les ministres des Affaires étrangères des cinq pays qui forment le panel s’activent pour trouver différents schémas qu’ils vont proposer aux Chefs de l’Etat ce jeudi. On le voit, l’Union Africaine n’a pas abandonné la Côte d’Ivoire. Même si Laurent Gbagbo a décidé de na vivre en direct la sentence, il devra en être par ses représentants qui vont lui transmettre le message sans ambigüité de l’UA : ces décisions sont contraignantes.
CS
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