"Asseyons-nous et discutons", avait lancé l'ex-chef d'Etat ivoirien au mois de janvier. Afin que soit désamorcée la crise ivoirienne. Ceux qui avaient donné du crédit à cet appel du pied de Gbagbo Laurent doivent se rendre compte que l'homme n'a pas changé. Il demeure le roublard-boulanger d'Abidjan. Après le ballet diplomatique des chefs d'Etat ou de gouvernement à Abidjan suivi de celui des 5 chefs d'Etat du haut panel de l'Union africaine, une invitation officielle est lancée au président démocratiquement élu de Côte d'Ivoire Alassane Ouattara et à son adversaire vaincu Gbagbo Laurent. Les deux devraient être présents hier jeudi 10 mars à Addis-Abeba. Pas pour un face-à-face comme l'avaient annoncé certains spéculateurs politiques mais pour que les membres du haut panel que préside le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz donne le verdict de plus d'un mois de consultations et de dialogue. En plus de M Ouattara et de M. Gbagbo était aussi attendu à Addis-Abeba le tristement célèbre président du Conseil constitutionnel Paul Yao-N'dré. Sur les trois personnalités ivoiriennes attendues hier au siège de l'Ua dans la capitale éthiopienne, seul le président Ouattara a répondu présent. Gbagbo Laurent a brillé par son absence après avoir invoqué avec légèreté une question de sécurité. Il a enjoint également à son ami Yao-N'dré de ne pas effectuer le déplacement. Hier donc, les 5 chefs d'Etat issus des 5 régions d'Afrique étaient tous là. Ils ont eu à échanger une fois de plus avec le Président élu de Côte d'Ivoire Alassane Ouattara et sa délégation. C'est un peu plus tard qu'ils recevront le pouls de représentants de M Gbagbo conduits par Affi N'guessan. Que retenir de l'absence constatée de Gbagbo au sommet sur la crise ivoirienne hier au sommet de l'UA ? Primo, c'est un manque de considération de l'ex-chef de l'Etat ivoirien vis-à-vis des 5 chefs d'Etat membres du panel. Secundo, Gbagbo, en refusant de se rendre à Addis-Abeba, n'a fait que confirmer une fois de plus ce que l'on disait et pensait de lui. Le manque de considération qu'il a pour autrui et la suffisance qui le caractérise. Gbagbo ne peut pas lier sa non venue à Addis-Abeba à un problème de sécurité. La personne la mieux placée pour excuser son absence par cet argument, c'est M Ouattara, président élu à qui il impose depuis 4 mois et cela, par la force des armes, une vie d'exilé à l'Hôtel du Golf à Abidjan. Interdit de sortir de ce périmètre avec son ainé, le président Bédié, leurs épouses, les membres du gouvernement et bien d'autres cadres du Rhdp. Une vie en réclusion à laquelle tous ont fini par s'adapter tant bien que mal. La question de sécurité invoquée par l'ex chef de l'Etat n'est que diversion et simple allégation. Hier, plusieurs diplomates dans la capitale éthiopienne ont fait savoir qu'une simple présence de Gbagbo n'allait pas changer la donne mais au moins il lui aurait été concédé une sortie honorable au palais présidentiel. Avec des conditions peut-être un peu plus assouplies. En défiant toute l'Afrique et par ricochet le monde entier, Gbagbo s'expose désormais à la rigueur de la loi internationale. Les décisions prises, hier, lui seront imposées. Cela a été d' ailleurs clairement signifié à ses représentants. Il doit sans condition céder le fauteuil présidentiel à M Ouattara. Si cela n'est pas fait dans les plus brefs délais, il lui sera imposé la force légitime. Il paiera ainsi pour son entêtement .En refusant de répondre à l'invitation du panel des chefs d'Etat de l'Ua, Gbagbo a choisi la voie suicidaire. Même s'il compte sur ses armes, ses mercenaires et ses miliciens, cette guerre qu'il veut engager, il ne la gagnera pas. Parce qu'elle n'est pas juste et en face de lui et ses combattants, il y a une force militaire qu'ils ne pourront pas vaincre. La voie du suicide est donc la dernière qui s'offre à Gbagbo aujourd'hui. Lui qui a décidé d'engager la guerre contre le monde entier. L'Afrique, l'Onu, l'UE, les Etats-Unis et bien sûr la France. Rira bien qui rira le dernier.
Denis Kah Zion à Addis-Abeba
Denis Kah Zion à Addis-Abeba