A Addis-Abeba, l’Union africaine n’a pas été suffisamment courageuse pour dire le droit dans la crise ivoirienne.
Du bruit et une débauche d’énergie pour rien. Au final, l’Union africaine qui s’était invitée dans la crise ivoirienne, avec l’intention de la régler l’a amplifiée, par une décision incongrue qui met carrément de côté la Constitution ivoirienne. En décidant de s’aligner sur la certification de Choï qui fait de Ouattara, le vainqueur de la Présidentielle en Côte d’Ivoire. Les patriotes ivoiriens ont donc eu raison de déceler très tôt le piège de cette mission. « La Côte d’Ivoire ne compte sur personne. Les Ivoiriens comptent sur eux-mêmes. » Avait de ce fait, annoncé le président Affi à la rencontre qu’il a eue avec les Parlements et Agoras à l’Hôtel du District. Et les faits viennent de lui donner raison. A Addis-Abeba, l’Union africaine n’a pas eu le courage d’analyser rigoureusement le dossier ivoirien pour dire le droit. Le panel a plus précisément succombé aux pressions de Sarkozy. Et le Conseil de paix et de sécurité a suivi, de peur de subir certainement la colère de Paris. Et pourtant, le Panel des cinq chefs d’Etats commis pour régler la question avait dès le départ, montré de bonnes dispositions en envoyant une mission d’experts en Côte d’Ivoire pour faire une sorte d’audit du processus électoral. Après eux, les cinq chefs d’Etat sont venus à Abidjan à la rencontre des différents acteurs impliqués dans le processus électoral. C’est en principe, à l’analyse de tous ces faits que le Panel devrait prendre une décision en tenant compte de la Constitution ivoirienne. Y a-t-il eu fraude dans les zones où les élections ont été annulées par le Conseil constitutionnel ? Y a-t-il eu des actes de violence dans cette zone le jour du scrutin ? Autant de questions auxquelles le panel devrait répondre pour résoudre la crise ivoirienne. Ce qui n’a pas été le cas. Le Panel s’est mis dans un jeu du plus grand nombre, en appliquant la loi de la majorité. Dans ce groupe des cinq, il est clair que le Tchadien Idriss Déby et le Burkinabé Compaoré sont les pions de Paris. Il n’y avait que les Présidents mauritanien, tanzanien, et sud-africain qui campaient sur des positions de droit. Mais au final, la France a réussi à coopter le Président tanzanien. L’adage dit que l’Occident a toujours un moyen pour réussir à retourner un président africain. Sarkozy a, de ce fait, mis sur la table la question de la dette. On sait que le Président tanzanien a été reçu à l’Elysée juste après Zuma. Paris lui a proposé l’annulation de la dette extérieure de son pays. L’homme ne s’est donc pas posé de question. C’est l’occasion de se débarrasser de ce rouleau compresseur. La crise ivoirienne est alors devenue pour la plupart des pays africains, une occasion pour résoudre leur problème interne. La France propose le Conseil de sécurité au Nigeria s’il attaque la Côte d’Ivoire. Pour Wade et Compaoré, ce sont les éternels aides aux développements. Il n’y a que Zuma et le Président mauritanien qui sont restés fidèles à leurs principes, en ne marchant pas dans les combines de Paris. C’est même pourquoi, lorsque Affi demande au Panel sur quoi il se fonde pour annoncer Ouattara vainqueur de la présidentielle, il n’y a que Zuma qui rompt le silence pour dire à ses pairs que la question est pertinente. Et qu’elle mérite de ce fait, une réponse. A la vérité, Addis-Abeba était un Marcoussis bis. Pour parachever le coup entamé depuis la nuit du 19 septembre 2002. Comme la France, l’Ua donne une prime à la rébellion, à la loi des armes. C’est un raccourci que l’Union africaine montre à la jeunesse africaine. Pour contester une loi, il suffit de se faire quelques amis dans la mafia occidentale et s’offrir quelques kalaches. Un cocktail réuni pour se faire présidentiable. Aujourd’hui, c’est la Côte d’Ivoire. Demain, ce sera sûrement un autre pays africain. Mais comme l’aspiration de la jeunesse africaine, c’est une véritable indépendance, ces combines qui portent la marque de l’Occident ne prospéreront plus.
Kiprindé Sonia
Du bruit et une débauche d’énergie pour rien. Au final, l’Union africaine qui s’était invitée dans la crise ivoirienne, avec l’intention de la régler l’a amplifiée, par une décision incongrue qui met carrément de côté la Constitution ivoirienne. En décidant de s’aligner sur la certification de Choï qui fait de Ouattara, le vainqueur de la Présidentielle en Côte d’Ivoire. Les patriotes ivoiriens ont donc eu raison de déceler très tôt le piège de cette mission. « La Côte d’Ivoire ne compte sur personne. Les Ivoiriens comptent sur eux-mêmes. » Avait de ce fait, annoncé le président Affi à la rencontre qu’il a eue avec les Parlements et Agoras à l’Hôtel du District. Et les faits viennent de lui donner raison. A Addis-Abeba, l’Union africaine n’a pas eu le courage d’analyser rigoureusement le dossier ivoirien pour dire le droit. Le panel a plus précisément succombé aux pressions de Sarkozy. Et le Conseil de paix et de sécurité a suivi, de peur de subir certainement la colère de Paris. Et pourtant, le Panel des cinq chefs d’Etats commis pour régler la question avait dès le départ, montré de bonnes dispositions en envoyant une mission d’experts en Côte d’Ivoire pour faire une sorte d’audit du processus électoral. Après eux, les cinq chefs d’Etat sont venus à Abidjan à la rencontre des différents acteurs impliqués dans le processus électoral. C’est en principe, à l’analyse de tous ces faits que le Panel devrait prendre une décision en tenant compte de la Constitution ivoirienne. Y a-t-il eu fraude dans les zones où les élections ont été annulées par le Conseil constitutionnel ? Y a-t-il eu des actes de violence dans cette zone le jour du scrutin ? Autant de questions auxquelles le panel devrait répondre pour résoudre la crise ivoirienne. Ce qui n’a pas été le cas. Le Panel s’est mis dans un jeu du plus grand nombre, en appliquant la loi de la majorité. Dans ce groupe des cinq, il est clair que le Tchadien Idriss Déby et le Burkinabé Compaoré sont les pions de Paris. Il n’y avait que les Présidents mauritanien, tanzanien, et sud-africain qui campaient sur des positions de droit. Mais au final, la France a réussi à coopter le Président tanzanien. L’adage dit que l’Occident a toujours un moyen pour réussir à retourner un président africain. Sarkozy a, de ce fait, mis sur la table la question de la dette. On sait que le Président tanzanien a été reçu à l’Elysée juste après Zuma. Paris lui a proposé l’annulation de la dette extérieure de son pays. L’homme ne s’est donc pas posé de question. C’est l’occasion de se débarrasser de ce rouleau compresseur. La crise ivoirienne est alors devenue pour la plupart des pays africains, une occasion pour résoudre leur problème interne. La France propose le Conseil de sécurité au Nigeria s’il attaque la Côte d’Ivoire. Pour Wade et Compaoré, ce sont les éternels aides aux développements. Il n’y a que Zuma et le Président mauritanien qui sont restés fidèles à leurs principes, en ne marchant pas dans les combines de Paris. C’est même pourquoi, lorsque Affi demande au Panel sur quoi il se fonde pour annoncer Ouattara vainqueur de la présidentielle, il n’y a que Zuma qui rompt le silence pour dire à ses pairs que la question est pertinente. Et qu’elle mérite de ce fait, une réponse. A la vérité, Addis-Abeba était un Marcoussis bis. Pour parachever le coup entamé depuis la nuit du 19 septembre 2002. Comme la France, l’Ua donne une prime à la rébellion, à la loi des armes. C’est un raccourci que l’Union africaine montre à la jeunesse africaine. Pour contester une loi, il suffit de se faire quelques amis dans la mafia occidentale et s’offrir quelques kalaches. Un cocktail réuni pour se faire présidentiable. Aujourd’hui, c’est la Côte d’Ivoire. Demain, ce sera sûrement un autre pays africain. Mais comme l’aspiration de la jeunesse africaine, c’est une véritable indépendance, ces combines qui portent la marque de l’Occident ne prospéreront plus.
Kiprindé Sonia