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Politique Publié le mercredi 16 mars 2011 | Le Jour Plus

Après la relégitimation d’Alassane Ouattara à Addis-Abeba - L’Union Africaine doit prendre ses responsabilités

© Le Jour Plus
Crise post-électorale: les Présidents sud-africain, Jacob Zuma (dos) et Tchadien, Idriss Déby (face) à un Sommet de l`Union africaine sur la Côte d`Ivoire
C’est définitif. Alassane Ouattara est bel et bien le vainqueur de l’élection présidentielle 2010.Le panel des chefs d’Etat a confirmé le choix des Ivoiriens. Cependant, le plus dur commence pour la structure panafricaine qui se doit de se faire respecter .En veillant à l’application stricto-sensu de son rapport sur le règlement de la crise en Côte d’Ivoire.

Les Ivoiriens et tous les amis de la Côte d’Ivoire piaffaient d’impatience de connaître la nature des ‘’décisions contraignantes’’ de l’Union Africaine (Ua).En effet, depuis qu’elle s’est saisie du dossier ivoirien, l’organisation panafricaine cristallise tous les regards. Jeudi dernier, dans la capitale éthiopienne, le rapport du groupe de haut niveau de l’Union africaine pour le règlement de la crise ivoirienne a tranché la question née de la crise post-électorale. Il a reconnu Alassane Ouattara, seul, unique et véritable vainqueur de la présidentielle 2010.Mettant ainsi à nu la forfaiture de Laurent Gbagbo qui , après avoir perdu, lamentablement, les élections s’accroche en désespoir de cause au pouvoir. Fidèle à son esprit de dialogue et de paix, le rapport final de l’instance panafricaine préconise un transfert pacifique du pouvoir. A cet effet, un haut représentant, en charge de permettre ledit transfert
du pouvoir va être désigné, sous peu. Déjà, le camp du président sortant a déchiré le méticuleux rapport de l’organisation panafricaine. Pour la simple raison qu’elle ne cadrerait pas avec la Constitution et la vérité des urnes. Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (ex parti au pouvoir), dans une récente conférence de presse a décidé de faire sa propre interprétation du rapport, pourtant très explicite et débarrassé de toutes ambigüités. Pour le camp Gbagbo, « il y a des fenêtres d’espoir », quant à la suite des événements en leur faveur. Il s’appuie sur l’injonction faite au conseil constitutionnel d’investir le président régulièrement élu pour entrevoir des bribes d’espoir pour le pouvoir sortant. En réalité, au regard des décisions, du reste « contraignantes » de l’Union africaine, Yao Paul N’Dré dont il a été admis notoirement n’avoir pas dit le Droit n’a plus
d’autre choix que de se plier à cette « décision contraignante ». Car les experts et le panel sont tous formels pour dire que « la décision du conseil constitutionnel n’a pas été prise avec toutes les précautions que requiert la situation fragile du pays ».En clair, il est, en grande partie, coupable des malheurs qui secouent le pays. L’occasion est donc belle pour lui, de rectifier le tir, en disant stricto sensu le Droit. En plus de cette mauvaise interprétation sur ce qui est clairement enjoint au conseil constitutionnel, le camp Gbagbo console ses partisans en leur faisant miroiter d’autres négociations. Au motif de ce que le rapport de l’Union africaine contient beaucoup de limites et que le simple rejet du camp Gbagbo le dépouille de toute sa force d’application. Cette mauvaise lecture des choses risque de jouer bien de tours au camp Gbagbo. Car, à l’évidence, il leur faut dessiller les yeux pour voir s’apercevoir
que le processus de transfert pacifique du pouvoir, entrepris la semaine dernière à Addis Abbeba est bel et bien irréversible. D’autant plus que l’Afrique qui a décidé de résoudre la crise ivoirienne est d’accord pour reconnaître que la forfaiture a assez duré. Un pan du point 44 du rapport final l’atteste éloquemment. « Le Groupe s’est efforcé de s’acquitter de son mandat dans la plus grande objectivité et avec la conviction que l’Afrique ne peut ne pas répondre à l’ardente aspiration du peuple ivoirien à la démocratie et à la paix dans l’unité et la réconciliation nationales », mentionne ledit passage.
Le camp Gbagbo, ennemi de la paix
Face au rétablissement de la vérité des urnes, le camp Gbagbo, ennemi de la paix et de la démocratie se braque déjà et sort des artifices pour engluer le pays dans leur logique du pourrissement de la situation. Dès après les propos honteux des représentants de Gbagbo, des têtes de file du pouvoir sortant veulent installer le pays dans la terreur et le chaos. C’est dans cette logique que divers appels à semer la zizanie à travers le pays entier devraient être, sous peu, donnés par la galaxie patriotique. Pour installer la chienlit, les miliciens joueront leur partition. À charge pour eux d’ouvrir les fronts et opérer des tueries massives au sein des populations. De sorte à faire croire à l’opinion internationale qu’un éventuel retrait de Laurent Gbagbo du pouvoir aboutira à la guerre civile. L’armée ivoirienne, prise en otage par quelques généraux bien entretenus, devront faire barrage par tous les moyens au transfert
pacifique du pays. De sombres plans échafaudés au grand dam des populations dont les souffrances ne vont qu’empirant, au fil des jours. Sur le front ouest, c’est la désolation. Les populations civiles prises entre les feux des combats ne savent plus à quel saint se vouer. Idem, dans la capitale économique du pays. Abidjan, où cohabitent dangereusement l’armée restée fidèle au pouvoir sortant et un mystérieux commando dit « invisible », proche du président Alassane Ouattara vit dans la hantise d’une déflagration de la situation. Une éventualité à la limite de la catastrophe, eu égard à la forte concentration de populations au Km2 mais aussi à la présence de stratégiques infrastructures.

L’Ua face à ses responsabilités
Pays phare de la sous-région ouest -africaine, la crise ivoirienne est suivie de très près par de nombreux analystes politiques. De sa résolution efficace pourrait se dégager la crédibilité de l’Union africaine qui a décidé de la résoudre. D’ailleurs, le rapport final de l’organisation panafricaine est explicite pour reconnaître « l’urgence d’une solution rapide à la crise, pour éviter un conflit généralisé aux conséquences incalculables pour la Côte d’Ivoire, les autres pays de la région et le continent dans son ensemble ».Mais sur le terrain, le camp Gbagbo qui a , manifestement , déchiré le rapport ne semble plus reculer devant rien. Pis, il s’apprête à multiplier les écueils devant les faiseurs de paix en Côte d’Ivoire. C’est à dire , en l’état actuel, à défier l’Union Africaine. Qui a tranché et donné la victoire au président Alassane Ouattara. En ayant freiné la Cedeao dans son élan de
rétablir la vérité des urnes par une intervention armée chirurgicale en Côte d’Ivoire, l’Union africaine se voit, elle –même face à la mauvaise foi de Gbagbo et ses hommes. A coup sûr, elle comprend bien qu’avec « le boulanger d’Abidjan », il n’y a que la force qui doit prévaloir. Tant, il a l’art de ruser avec tout le monde quand il s’agit du dialogue. Après plusieurs médiations et la divulgation de « décisions contraignantes », l’Union Africaine, si elle ne veut pas être ridicule dans le bourbier ivoirien, se doit impérativement de frapper. Le camp Gbagbo, fragilisé par une armée qui ne cesse de perdre du terrain et des partisans désorientés semble plus que jamais essoufflé. Au terme de la voie pacifique que l’Afrique a décidé d’emprunter, dont l’échec est prévisible, il urge de dégager Laurent Gbagbo par la force. Faute de quoi, l’Afrique se serait à jamais décrédibilisé sur le continent, mais
dans le monde entier. Un fait qui montrera que notre continent refuse lui-même de sortir de l’ornière.

Vincent BOTY
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