“C’est lui, la source du mal. Son rôle a été très néfaste et il mérite d’être poursuivi devant les juridictions internationales ». Le Président tanzanien Jakaya Kikwete, membre du Panel des Chefs d’Etat mis en place par l’Union Africaine pour trouver une solution pacifique à la crise ivoirienne, n’a pas caché son irritation après la lecture du rapport qu’ont fait les Experts commis pour appuyer les travaux du Panel. C’était lors de la dernière réunion du Panel à Nouakchott. Raison pour laquelle le président du Conseil constitutionnel avait été convié à Addis-Abeba afin que, avec Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, il s’explique et explique les décisions graves qu’il a dû prendre d’annuler le vote de près de 13 départements du pays. Yao Paul N’Dré n’est pas venu à Addis-Abeba. Certainement, le député FPI de Divo avait flairé le coup. Le Panel aurait pu tourner au procès contre sa forfaiture. Le Groupe des Experts avait déjà conclu, dans son rapport fait au Panel, que nous avons publié en exclusivité dans notre édition d’hier, que le Conseil Constitutionnel avait failli, se substituant souvent au peuple ivoirien. Le rapport indique que le Panel a interrogé Yao Paul N’Dré sur les raisons qui l’ont poussé à annuler 13,10% des suffrages exprimés, à s’autosaisir sur plusieurs départements et à ignorer les violences constatées dans d’autres. « Pourquoi avez-vous annulé le vote des départements du Nord ? », « Comment des cas de viols ont-ils pu survenir dans un lieu public aussi fréquenté qu’un bureau de vote le jour du scrutin? », « Que dit l’article 59 du Code électoral ? » « Quelles sont les pistes de sortie de crise que le Conseil Constitutionnel pourrait proposer ? », «Pourquoi n’avez-vous pas annulé l’ensemble du vote et envisagé la tenue d’une nouvelle élection comme le stipule l’article 64 du Code électoral ? », « Avez-vous bien mesuré la gravité de votre décision qui est la cause du désordre et de la crise actuelle dans laquelle se débat la Côte d’Ivoire ? ». Ce sont autant de préoccupations qui titillent les esprits des observateurs de la crise postélectorale.
A toutes ces interrogations, les Experts de l’Union Africaine n’ont eu que des réponses évasives et maladroites. Pourtant, la minorité présidentielle tente, depuis des mois, de démontrer qu’il y a eu fraude et irrégularité à travers la télévision nationale dont ils ont le contrôle. Cependant, les Experts ne se sont pas limités qu’aux acteurs majeurs, ils ont entendu plusieurs sons de cloche et en sont arrivés à la conclusion que « le Conseil Constitutionnel n’a pas le pouvoir d’annuler partiellement » le scrutin et que ces arguments avancés ne sont que fallacieux. Pour les Experts, même si la composition de la CEI et du Conseil constitutionnel ont constitué la source des difficultés, « les arguments présentés par Yao Paul N’Dré sont problématiques ». Car, le Conseil a « agi au-delà de ses pouvoirs ». Les Experts ont argumenté qu’« il est troublant que le Conseil constitutionnel ait annulé plus de 600 mille voix, juste assez pour inverser les résultats », tout en soutenant que « les incidents intervenus n’étaient de nature à affecter la sincérité du scrutin ». Les Experts ont préconisé aux Chefs d’Etat que « la décision de Yao Paul N’Dré n’a pas été prise avec toutes les précautions que requiert la situation fragile en Côte d’Ivoire ». C’est un langage diplomatique. Politiquement, c’est une façon de dire que le Conseil constitutionnel n’a pas dit le droit. Mais, il a été plutôt un moyen pour Laurent Gbagbo de tenter d’inverser le verdict du scrutin et de s’imposer au peuple. Un forfait qui n’a pu prospérer grâce à la vigilance du groupe d’Experts de l’Union Africaine.
Charles Sanga
A toutes ces interrogations, les Experts de l’Union Africaine n’ont eu que des réponses évasives et maladroites. Pourtant, la minorité présidentielle tente, depuis des mois, de démontrer qu’il y a eu fraude et irrégularité à travers la télévision nationale dont ils ont le contrôle. Cependant, les Experts ne se sont pas limités qu’aux acteurs majeurs, ils ont entendu plusieurs sons de cloche et en sont arrivés à la conclusion que « le Conseil Constitutionnel n’a pas le pouvoir d’annuler partiellement » le scrutin et que ces arguments avancés ne sont que fallacieux. Pour les Experts, même si la composition de la CEI et du Conseil constitutionnel ont constitué la source des difficultés, « les arguments présentés par Yao Paul N’Dré sont problématiques ». Car, le Conseil a « agi au-delà de ses pouvoirs ». Les Experts ont argumenté qu’« il est troublant que le Conseil constitutionnel ait annulé plus de 600 mille voix, juste assez pour inverser les résultats », tout en soutenant que « les incidents intervenus n’étaient de nature à affecter la sincérité du scrutin ». Les Experts ont préconisé aux Chefs d’Etat que « la décision de Yao Paul N’Dré n’a pas été prise avec toutes les précautions que requiert la situation fragile en Côte d’Ivoire ». C’est un langage diplomatique. Politiquement, c’est une façon de dire que le Conseil constitutionnel n’a pas dit le droit. Mais, il a été plutôt un moyen pour Laurent Gbagbo de tenter d’inverser le verdict du scrutin et de s’imposer au peuple. Un forfait qui n’a pu prospérer grâce à la vigilance du groupe d’Experts de l’Union Africaine.
Charles Sanga