C’était la médiation de l’espoir, dite de la dernière chance. Celle qui aurait dû faire bouger le processus qui s’enlise. Le Panel des chefs d’Etat de l’Union africaine, constitué pour taire les déchirements entre chefs d’Etats africains, né au sujet des résultats de la présidentielle ivoirienne, a été salué de partout. Sa composition et sa méthodologie ont rassuré aussi bien les partisans des camps protagonistes que la communauté internationale. Cela préjugeait de ce que les conclusions du Panel auraient pu, rapidement, être traduites en actes, pour sortir la Côte d’Ivoire des difficultés. Cependant, l’actualité nationale nous donne de voir qu’il y a de réels motifs d’inquiétude. A peine arrivée d’Addis-Abeba, la délégation conduite par Pascal Affi Nguessan, avait dit qu’elle rejetterait les décisions du Panel. C’était plutôt une stratégie de communication pour mettre la pression sur l’Union Africaine. Ensuite, le clan Gbagbo qui a fini par intégrer dans sa stratégie, la réaction de la communauté internationale depuis les premières médiations entreprises suite à la signature de l’Accord de Linas Marcoussis, monte les enchères pour, sinon, faire perdre les repères au Panel, du moins, obtenir ce qu’il a perdu à Addis-Abeba. Malheureusement, l’Union Africaine tombe dans le piège. Depuis le 10 mars, date de la tenue de la 265ème session du Conseil de paix et de sécurité (CPS), plus rien ne se passe au niveau de cette instance. Pourtant, ce ne sont pas les arguments qui manquent. La situation militaire se dégrade de plus en plus, les populations souffrent le martyre face à la machine de destruction mise en place. La guerre civile tant redoutée est à nos portes, si elle n’est pas déjà installée dans les maisons. Au plan humanitaire, la catastrophe est plus que jamais réelle. Selon les organismes des Nations Unies, plus de 400 mille personnes sont désormais déplacées de leurs domiciles. Il y a donc urgence à agir pour mettre fin à l’hémorragie. Le CPS avait, surtout, pris la mesure de la situation en exprimant « sa grave préoccupation face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire, depuis la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle », et noté que, « faute d’une solution rapide à la crise actuelle, la Côte d’Ivoire risque de sombrer dans une violence généralisée aux conséquences incalculables pour ce pays, ainsi que pour la région et l’ensemble du continent ».
C’est cette situation d’extrême urgence qui a poussé les quinze membres du CPS à prescrire un délai très serré afin que soit installé le Président élu par le peuple et reconnu comme tel par les Ivoiriens et l’ensemble de la communauté internationale. Le communiqué final qui avait sanctionné la réunion était pourtant très explicite sur le délai : deux semaines et pas plus. Le président de la Commission de l’UA devait « nommer un Haut Représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble, telle qu’entérinée par le Conseil, et de mener à bien le processus de sortie de crise ». Dans ce laps de temps, le Haut représentant de l’UA avait pour mission, en liaison avec la CEDEAO, de « tenir des négociations entre les parties ivoiriennes afin d’élaborer un schéma de mise en œuvre des propositions du Groupe de haut niveau, avec l’octroi de toutes les garanties nécessaires pour tous les acteurs concernés, en particulier le Président sortant, Laurent Gbagbo ». Un rapport du Haut représentant est même attendu pour la fin du mois. Cependant, au vu de tout ce qui se passe, il est fort à parier que l’UA ne tient pas compte de son calendrier. Cela fait déjà une semaine que le CPS s’est tenu. Depuis, plus rien. Certes, le téléphone crépite entre Addis-Abeba et les Etat-major des protagonistes. Mais, nous n’en sommes qu’à cela. On peut donc soutenir que l’UA est au stade zéro. Selon des sources, le Président de l’UA, Theodoro Obiang Nguema, sera bientôt à Abidjan en tant que Haut représentant pour la mise en œuvre des décisions de l’UA, en particulier, l’installation du Président élu et la formation du Gouvernement d’Union. On est parti pour un processus sans garde-fou. Car, déjà, une semaine a été grignotée sur le calendrier. Et on a le sentiment que rien n’a bougé de l’avant. Pis, la situation actuelle montre que la Côte d’Ivoire s’enfonce. Et recule. Pendant que l’UA reste silencieuse.
Charles Sanga
C’est cette situation d’extrême urgence qui a poussé les quinze membres du CPS à prescrire un délai très serré afin que soit installé le Président élu par le peuple et reconnu comme tel par les Ivoiriens et l’ensemble de la communauté internationale. Le communiqué final qui avait sanctionné la réunion était pourtant très explicite sur le délai : deux semaines et pas plus. Le président de la Commission de l’UA devait « nommer un Haut Représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble, telle qu’entérinée par le Conseil, et de mener à bien le processus de sortie de crise ». Dans ce laps de temps, le Haut représentant de l’UA avait pour mission, en liaison avec la CEDEAO, de « tenir des négociations entre les parties ivoiriennes afin d’élaborer un schéma de mise en œuvre des propositions du Groupe de haut niveau, avec l’octroi de toutes les garanties nécessaires pour tous les acteurs concernés, en particulier le Président sortant, Laurent Gbagbo ». Un rapport du Haut représentant est même attendu pour la fin du mois. Cependant, au vu de tout ce qui se passe, il est fort à parier que l’UA ne tient pas compte de son calendrier. Cela fait déjà une semaine que le CPS s’est tenu. Depuis, plus rien. Certes, le téléphone crépite entre Addis-Abeba et les Etat-major des protagonistes. Mais, nous n’en sommes qu’à cela. On peut donc soutenir que l’UA est au stade zéro. Selon des sources, le Président de l’UA, Theodoro Obiang Nguema, sera bientôt à Abidjan en tant que Haut représentant pour la mise en œuvre des décisions de l’UA, en particulier, l’installation du Président élu et la formation du Gouvernement d’Union. On est parti pour un processus sans garde-fou. Car, déjà, une semaine a été grignotée sur le calendrier. Et on a le sentiment que rien n’a bougé de l’avant. Pis, la situation actuelle montre que la Côte d’Ivoire s’enfonce. Et recule. Pendant que l’UA reste silencieuse.
Charles Sanga