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Politique Publié le dimanche 17 avril 2011 | AFP

L`équipe Ouattara impatiente de quitter la "prison" du Golf hôtel d`Abidjan (Reportage)

© AFP Par Aristide
Message du Nouvel an : le Président Alassane Ouattara présente ses voeux à la Nation
Jeudi 30 décembre 2010. Abidjan. Photo: le Président Ouattara pose avec les membres du gouvernement
ABIDJAN - Pas de bureaux, réunions sous une tente, cohabitation avec des détenus: désormais pleinement aux commandes, le président ivoirien Alassane Ouattara et son équipe doivent encore travailler dans la "prison" du Golf hôtel d'Abidjan, en attendant de gagner palais et ministères.
"Même si ces suites sont confortables, il faut dire que c'est une prison",
a reconnu cette semaine M. Ouattara au sujet de l'hôtel où il est confiné
depuis près de cinq mois, et qui se trouvait sous blocus des forces de Laurent
Gbagbo jusqu'à la guerre de dix jours qui a mené à l'arrestation lundi de
l'ex-chef d'Etat.
Il voulait quitter rapidement la "République du Golf", mais M. Ouattara va
être contraint d'y rester encore quelques semaines, le temps de nettoyer et
déminer le palais présidentiel. Un bâtiment qualifié de "poudrière" par son
entourage, après la découverte sidérante de quelque 500 roquettes stockées
dans les sous-sols.
Dans l'hôtel de 306 chambres, situé dans le quartier de Cocody-Riviéra
(nord) au bord de la lagune, le président Ouattara occupe l'une des 11 suites
et le bureau du directeur de l'établissement.
Il reçoit officiellement ses hôtes dans une salle au rez-de-chaussée,
utilisée également pour les conférences de presse, et qui sert aussi de
dortoir la nuit pour les gardes des lieux.
Les hôtes "savent que c'est une salle de réunion. Ils ne savent pas que le
soir il y a des gardes qui y dorment. C'est une salle en kit, le dimanche il y
a aussi la messe ici", expliquait vendredi Alain-Romain Dao Porquet, le
directeur du protocole, juste avant la visite d'une délégation de la
Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
"Ce sont les conditions, nous savons qu'il s'agit d'une situation de
conflit", note avec un sourire l'un des participants.
Après la réunion puis une réception dans la pièce voisine où des
journalistes de la presse internationale dormaient encore la veille à même le
sol, M. Ouattara a rejoint son bureau en passant par le hall de l'hôtel,
applaudi par une trentaine de ses partisans qui s'y trouvent chaque jour.
Ce hall est aussi traversé régulièrement par de petits groupes de femmes
qui marchent en file indienne, escortées par des gardes en civil.
Elles font partie de la trentaine de femmes - parmi une centaine de
personnes au total - arrêtées en même temps que M. Gbagbo à la résidence
présidentielle, et qui logent dans des chambres dans une aile du bâtiment.
Le président déchu était détenu dans l'une des suites du Golf hôtel jusqu'à
son placement mercredi en résidence surveillée dans le nord du pays. Arrêtée
avec lui, sa femme Simone est en revanche toujours au "Golf".
La petite quinzaine de ministres du gouvernement Ouattara y ont chacun leur
chambre mais n'ont ni bureau ni secrétariat.
Le quartier du Plateau (centre), où se trouvent palais et ministères, est
sécurisé par les Forces républicaines (FRCI) mais la vie n'y a pas encore
vraiment repris. Promis pour lundi, le redémarrage de l'administration devrait
se faire progressivement.
"Je n'ai pas de bureau à moi. J'ai juste une chambre, pas de suite, c'est
là que je travaille et c'est difficile dans ces conditions", déclare le
ministre de la Fonction publique Gnamien Konan.
"Heureusement qu'il n'y a pas eu beaucoup de sujets à traiter, à part la
crise post-électorale", ajoute-t-il en marchant d'un pas rapide vers une
grande tente blanche installée dans les jardins de l'hôtel, pour une réunion
avec des acteurs de la filière café-cacao.
C'est sous cette tente climatisée que se réunit le gouvernement depuis fin
2010. Non loin de là, l'eau bleu azur de la piscine a viré au vert en quelques
mois de tourmente.
"On espère que ça va bientôt changer, glisse le ministre, qu'on pourra se
mettre au travail, parce qu'il y a beaucoup d'attente, après une crise comme
ça".

Par Emmanuel PEUCHOT
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