Quatre mois et vingt jours. C’est le temps qu’a mis Guillaume Soro sans mettre les pieds à la Primature. Hier, au cours d’une tournée qui l’a d’abord conduit à la résidence des chefs d’Etat de Côte d’Ivoire à Cocody, le Premier ministre est arrivé à la Primature. Accompagné par le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, le chef du gouvernement a retrouvé son lieu de travail. Le Premier ministre a profité de l’occasion pour appeler les Ivoiriens à la reprise du travail. « Il était important que je vienne à mes bureaux pour reprendre le travail », a indiqué le Premier ministre à la presse. Il a tenu à préciser qu’aujourd’hui, il sera à son bureau pour présider le premier Conseil de gouvernement de l’après 11 avril. « Demain (NDLR : aujourd’hui), je ferai ici le premier Conseil de gouvernement pour montrer aux Ivoiriens que nous devons nous lever pour sauver la République. J’invite tout le monde à reprendre le travail », s’est-il engagé. Avant de promettre qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir, avec la collaboration du ministre de l’Intérieur, pour que chaque Ivoirien reprenne le travail. Mais il faut préciser que Guillaume Soro retrouve la « maison blanche du Plateau » dans un état déplorable. Toutes les portes des bureaux ont été défoncées. La serrure de son bureau a été forcée. Des tableaux de valeur, le matériel informatique et des documents ont été emportés. Dans les bureaux de ses collaborateurs, le spectacle n’est pas, non plus, reluisant. Les bureaux du directeur du protocole, du directeur de cabinet, du chef de cabinet et des conseillers spéciaux ont été mis sens dessus sens dessous. Des téléviseurs et tout le matériel informatique ont été également emportés par les mystérieux visiteurs. Dans le bureau du directeur des affaires administratives et financières, la porte de la salle qui abrite le coffre-fort a été fracturée. Et le coffre-fort a été emporté. Apparemment, par des militaires. Car, sur le bureau du DAAF de la Primature, une casquette militaire estampillée « Fanci » et une grenade à fusil trônaient. En plus du coffre-fort, le matériel informatique et matériel de bureau a été emporté ainsi que toute la dotation du matériel administratif, tels les paquets d’encre des imprimantes et de rames de papiers. Pour le directeur de cabinet du Premier ministre, M. Largaton Gilbert Ouattara, le préjudice est énorme. « Tous les bureaux sont dans un état déplorable. Il y aura beaucoup de choses à faire », s’est-il désolé. Mais, apparemment le Premier ministre qui a décidé de mettre rapidement le gouvernement au travail, ne partage pas le pessimisme de son directeur de cabinet. « Il y a eu quelques actes de vandalisme, mais ça sera réglé », a-t-il rassuré en annonçant un Conseil du gouvernement pour aujourd’hui.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
