« Je voudrais dire avant tout propos, que la cérémonie de ce jour est pleine de symbole et très importante. Quand vous rentrez dans un pays, il y a deux éléments qui vous permettent de jauger le niveau de développement de ce pays. Le premier, c'est son aéroport, les services de police, de douanes, comment c'est structuré, comment se fait l'accueil. Et quand vous arrivez dans votre chambre d'hôtel, vous mettez la chaîne nationale du pays. En fonction de la qualité des images, du décor et de la présentation du journal, vous vous faites automatiquement une idée du pays. C'est pour vous dire que la télévision est importante dans un pays en voie de développement. La preuve, vous voyez chaque fois qu'il y a des contradictions politiques dans le pays, la RTI est au centre des intérêts et devient un endroit stratégique. C'est vous dire simplement que votre mission est importante pour le développement de la Côte d'Ivoire. Et nous en avons pleine conscience. Je voudrais donc, au nom du Président de la République et du gouvernement, vous saluer tous pour votre présence, pour votre engagement. Mais, je voudrais rendre un hommage particulier à des hommes et à des femmes qui, dans les conditions très difficiles pendant cette crise, loin de leur famille, côtoyant le danger permanent, menacés au téléphone ainsi que leur famille - certains étaient au Golf et d'autres pas - pour leur témérité et leur courage. Je voudrais prier le bon Dieu pour qu'il apaise les cœurs. Ma délégation et moi exprimons également toute notre solidarité et compassion à tous ceux qui ont perdu un parent cher ou qui ont été blessés au cours de ces événements. Je voudrais traduire ici notre grande ambition pour la télévision de Côte d'Ivoire. Cette grande ambition, je crois que le Président de la République l'a déjà exprimée par sa manière de désigner votre premier responsable. C'est un message important à l'endroit de vous les journalistes. Il a désigné le responsable sur papier en tenant compte de son mérite. Il ne le connaissait pas, ce n'est pas quelqu'un avec qui, il avait l'habitude de prendre le café. Ce n'est pas quelqu'un non plus qui faisait de grands reportages dithyrambiques sur sa personne. Ce n'est pas non plus un militant de son parti. Sinon à la RTI, le Président connaît des gens avec qui il est en contact depuis plus de 20 ans. Donc en choisissant Brou Aka Pascal, c'est un message important pour dire ce que doit être la RTI. C'est-à-dire, une télévision de qualité, animée par des professionnels qui font bien leur travail. Mais, je crois que son choix et les recoupements de l'information qu'il a faits après sur la personne de Brou Aka Pascal ont été renforcés par le fait que tous les partis politiques, notamment le RDR et LMP, quand il a été question de choisir un journaliste pour le grand débat de la campagne du second tour - le face-à-face des deux candidats du second tour - ont fait l'unanimité autour d'un nom, celui de Brou Aka. C'est vous dire que le travail bien fait, la conscience professionnelle, ça ne ment pas. Et c'est ce qu'on attend des journalistes de la RTI aujourd'hui. Le Président Alassane Ouattara pouvait dire ; « écoutez, il y a vingt ans qu'on m'insulte à la RTI, aujourd'hui que je suis au pouvoir, je nomme un de mes proches qui va, lui aussi faire sa loi en montrant tous les jours le Président à la télévision ». Mais, loin de là, il a choisi quelqu'un dont il ne connaissait même pas le bord politique. Un professionnel qui a fait ses preuves et qui est reconnu comme tel. Je crois que cela doit vous inspirer tous. Le vrai problème à la RTI, c'est que la médisance et les bruits de couloir ont dépassés toutes les bornes. Et tous les secteurs sont minés. L'information est minée, la publicité est minée. Tout est miné à la RTI. Essayons de revenir à des valeurs simples qui sont des valeurs de travail, de courage, de respect pour des résultats qui font avancer. Ceux qui n'ont pas envie de travailler avec nous, ils seront à la traîne. Je pense que c'est un message important. La RTI est un organe très sensible. Et je peux vous faire des confidences : il y a des gens autour du Président qui disent que c'est une erreur, qu'il faut mettre quelqu'un de sûr et qui est aux ordres. Mais le Président a dit non, si on veut réussir, on ne doit pas faire comme les autres. Il y a des valeurs qui portent les grandes ambitions dans le monde, qui sont le travail et la persévérance. Je demande à tous les agents de la RTI, changez la télévision ivoirienne. La Côte d'Ivoire a l'occasion de tourner définitivement la page de la médiocrité. Qu'on accepte l'idée qu'on veut devenir une grande Nation. Le monde entier nous observe avec la mobilisation qu'il y a eu autour de nous. Nous avons le devoir de ne pas les décevoir et de faire notre entrée dans le concert des Nations. Il faut faire en sorte que nous devenions un grand pays. Cela est possible. Et la télévision a un important rôle à jouer dans cette dynamique. Heureusement que chacun de mes prédécesseurs au pupitre a déjà dit le mauvais rôle que la RTI a joué au cours de ces dernières années. Il y a des journalistes de la RTI ici, qui étaient aux avant-postes du combat politique. Quand le politique fait un discours, le commentaire du journaliste est plus grave. Nous avons une télévision au Golf avec laquelle nous pouvions montrer les prisonniers politiques en les humiliant. Mais, nous ne le faisons pas. Parce que ce n'est pas comme cela que nous construirons la paix. Si c'était eux, avec le dénouement qu'a connu la crise postélectorale, il était sûr que le Président Ouattara ne s'en sortirait pas vivant, encore moins nous autres. Je vous exhorte à changer au fond de vous-mêmes et à tourner la page. Mettons-nous au travail, arrêtons de tricher. Parce qu'avec la mondialisation, le domaine des médias, la tricherie n'a pas sa place, car l'Ivoirien moyen qui est chez lui à la maison, d'un seul clic, passe de la RTI, à CNN ou à France 24. Donc, il peut facilement faire la comparaison. Le Président de la République, Monsieur le DG, me charge de vous dire qu'il a besoin d'une télévision de qualité qui réconcilie les Ivoiriens et qui consolide la paix et la cohésion sociale. Il ne sert à rien de montrer des images qui vont retourner le couteau dans les plaies. Soyons positifs. Montrez plutôt des exemples de développement. Il faut donc équilibrer les choses. Car, tout ce qui n'est pas équilibré, ne dure pas longtemps. Malgré tout ce qui c'est passé, nous avons l'opportunité décrire de nouvelles pages. Je puis vous assurer que le gouvernement s'est engagé à vous donner les moyens de votre politique. Le Président sait où trouver de l'argent pour des investissements de qualité. Vous pouvez compter sur son engagement. Et déjà, la Côte d'Ivoire est en marche. Car, nous avons une contribution extérieure de plus de 500 milliards. Le budget de la Côte d'Ivoire fait environ 1500 à 2000 milliards. C'est vous dire qu'on a déjà le tiers. Sans compter qu'il y a d'autres apports extérieurs et que nous-mêmes allons prendre en main la fiscalité de l'Etat pour que le pays ait le moyen d'aller très loin. Il faut que la RTI devienne une grande maison et que le personnel soit payé convenablement. J'ai demandé au DG de faire l'audit de la maison et l'ampleur des dégâts. Je vous demande pardon, faites en sorte que la RTI ne devienne plus la RTI de la honte. Je parie que beaucoup d'entre vous, en quittant sa maison avaient mal au cœur sachant le rôle que la RTI a joué dans la crise. Souvent, on a l'impression qu'il y a des gens qui croient mais qui n'ont pas la crainte de Dieu. Tu dis que tu crois en Dieu et tu pries pour que des gens meurent, ce n'est pas la mission de Dieu. Je vous demande d'être humbles dans la victoire. Même quand on vous nomme à des postes de responsabilités, soyez beaucoup humble. Je vous engage au défi du travail bien fait, n'acceptez plus la médiocrité autour de vous. Faites en sorte que la RTI devienne la plus grande télévision de l'Afrique de l'Ouest. Faites en sorte que les Ivoiriens retombent amoureux de leur télévision dans le respect des règles de votre métier. La RTI est ce média qui doit porter haut, le projet et l'ambition du Président Alassane Ouattara pour le bonheur du peuple ivoirien. Il n'a pas cherché le pouvoir pour frimer ni pour piétiner les Ivoiriens, mais plutôt pour développer son pays, pour le bonheur des Ivoiriens. Et aujourd'hui, il ne dort pas, il est à la tâche. Monsieur le Directeur Général, bon courage. Je souhaite que tous les agents soient soudés autour de vous pour que la RTI soit cette grande chaîne dont nous rêvons tous.
NTIC Publié le jeudi 21 avril 2011 | Le Patriote