Vendredi dernier, devant les généraux de l`armée, de la gendarmerie, de la police, de la marine, le président de la République, Alassane Ouattara, a exprimé sa ferme volonté de lutter contre le racket. "…Je voudrais demander aux uns et aux autres d`arrêter le racket. De 1990 à 1993, nous avons déshabillé nombre de policiers, de gendarmes et de militaires, à cause du racket ; monsieur le ministre de la Défense, soyez sans pitié, monsieur le ministre de la Sécurité, les personnes responsables de racket doivent être sanctionnées, elles doivent être radiées des rangs de nos Forces de défense et de sécurité. Je crois que la chienlit a trop duré. Il faut mettre fin à cela et les dispositions doivent être prises pour qu`il en soit ainsi". Le coup d`envoi est donc donné. C`est la moralisation tous azimuts de la vie publique en Côte d`Ivoire. Une opération d`envergure qui fera bien grincer des dents, certes, mais, dans un Etat moderne, tout esprit civilisé ne peut que saluer la décision du gouvernement ivoirien d`engager ces actions. Qui restitueront au travail toute sa valeur, mais aussi éviter la perte d`environ 100 milliards de Fcfa à l`économie nationale et aux opérateurs économiques du fait du racket "haut débit" devenu une institution sur les routes. Par ailleurs, le chef de l`Etat le disait clairement aux officiers généraux, aux officiers supérieurs et commandants des groupements tactiques, au Golf hôtel : "… Je vous demande chers frères, officiers généraux, officiers supérieurs, de nous redonner notre fierté à notre armée nationale, à nos Forces de défense et de sécurité". La lutte contre le racket s`accompagnera du combat acharné contre la corruption, l`impunité, d`autres fléaux, des administrations publique et privé. Les Ivoiriens n`avaient plus confiance en leurs Forces de défense et de sécurité, en leur administration parce qu`ils "y vivaient le calvaire". Pour des documents administratifs, il faut débourser de l`argent alors que les textes interdisent pareils comportements des fonctionnaires et agents de l`Etat. Dans les hôpitaux, les patients côtoient la mort, faute d`argent et faute de médecins professionnels. A peine, les populations étaient-elles respectées dans ces "centres médicaux transformés en véritables mouroirs". Les nouvelles pages de l`histoire ivoirienne sont grandement ouvertes, chacun devra alors accepter d`y inscrire son nom en lettre d`or. En faisant sien le combat contre les maux susmentionnés. Parce qu`on gagne à être correct au travail et dans la vie, au quotidien.
P. Tadjau
P. Tadjau