L`école rouvre ses portes aujourd`hui dans toutes les ex -localités sous contrôle gouvernementale. Ce, après quatorze semaines d`arrêt de cours. Dans cet entretien, le Ministre de l`Education Nationale, de l`Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, en charge également de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Mme Kandia Camara indique que l`année scolaire et académique ne sera pas « blanche ».
Le Patriote : Quelle est la situation de l`école au moment où le président de la république vous a confié la gestion du système éducatif Ivoirien?
Kandia Camara : Tout le monde sait dans quel état se trouve l`école. Elle est dans la tourmente. Il y a des problèmes d`infrastructure, de personnel. Et au niveau de l`enseignement privé, les anciennes autorités du pays ne payaient pas les frais d`écolage. Ce qui a fait que cet ordre d`enseignement a cumulé des milliards de FCFA d`arriérés de frais de scolarité. Les besoins du système éducatif sont très énormes. L`école Ivoirienne a besoin d`un nouveau souffle, elle doit se réconcilier également avec elle-même et avec les populations. Lesquelles attendent beaucoup de l`éducation et de la formation de leurs enfants.
LP : Comment comptez- vous sauver l`année scolaire 2010-2011, après plusieurs mois d`arrêt de cours ?
KC : Le président de la République, son Excellence M. Alassane Ouattara et le Premier Ministre Guillaume Soro ont décidé que l`année scolaire 2010 -2011 soit sauvée. C`est pour cette raison que malgré l`arrêt des cours qui a duré trois mois en dans les ex -zones Centre Nord et l`Ouest (CNO) et plus de quatorze semaines dans les ex -zones gouvernementales (au sud), nous sommes en train de nous organiser pour la réouverture des classes. Mais déjà, le lundi 23 Mars dernier, nous avons procédé à la réouverture des écoles dans toutes les ex -zones Forces Nouvelles. Je puis vous affirmer que dans tous les départements de cette zone, dans toutes les sous -préfectures, partout l`école a effectivement repris. Nous avons eu, à la faveur d`une tournée organisée dans toute la zone CNO et eu égard aux rapports qui nous été faits par les différents Préfets, sous-préfets et Directeurs Régionaux de l`Education Nationale (DREN), j`affirme que les cours se déroulent normalement dans ces régions. Tous les enseignants sont à leur poste. Le personnel administratif est en place, donc l`école est une réalité dans les ex -zones CNO.
LP : Qu`en est-il de la zone sud ?
KC : En ce qui concerne la zone sud (ex- zone gouvernementale), nous allons procéder ce mardi 26 Avril 2011 à la réouverture de l`école, après un arrêt de cours de quatorze semaines.
LP : Faut-il balayer du revers de la main toute idée d`une année blanche ?
KC : oui, je peux vous affirmer que l`année scolaire 2010 -2011 ne sera pas invalidée. Je voudrais rassurer tous les parents d`élèves, les élèves, les étudiants et tous les acteurs et partenaires du système éducatif que l`année scolaire dans la zone sud reprend aujourd`hui.
LP : Y a-t-il un calendrier déjà établi concernant les examens scolaires ?
KC : Pour les examens, nous n`avons pas encore de calendrier précis. C`est seulement le lundi dernier que nous avons pris effectivement fonction au niveau du sud. Mais au niveau de la zone ex zone CNO, à la suite des rencontres que nous avons eues avec les Directeurs Régionaux et Directeurs départements et les chefs d`établissement, les enseignants, syndicats d`enseignants et syndicats d`élèves, nous avons procédé à une évaluation du niveau d`exécution des différents programmes d`enseignement. A la suite, nous avons procédé à un nouveau découpage scolaire. Ce, compte tenu du fait qu`il a eu trois mois sans enseignements. En effet, deux semestres ont été retenus au lieu de trois trimestres. Un nouveau programme scolaire a été élaboré. Ce qui nous amène jusqu`au 26 Août 2011 pour la fin de l`année scolaire. Les examens auront lieu à partir de Septembre et Octobre prochain. Mais, avec le concours de la Direction des Examens et Concours (DECO), nous allons effectivement arrêter les dates exactes des examens que nous allons soumettre au gouvernement et à la population Ivoirienne. Pour ce qui est de la zone sud, nous avons eu une séance de travail avec les différents cabinets ministériels (Education Nationale, Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle), j`ai instruit mes collaborateurs afin qu`avec les DREN et les chefs d`établissements, ils me fassent un rapport sur le niveau d`exécution du programme qui avait été arrêté. Et c`est en fonction de cela que nous allons réaménager le programme pour que les cours se déroulent normalement jusqu`aux examens. Je précise que pour qu`une année scolaire soit validée, il faut au minimum vingt six à vingt huit semaines. Nous avons le devoir de faire en sorte que nos élèves puissent bénéficier d`un enseignement pendant au moins vingt six semaines dans l`année. Il va sans dire que le programme sera réaménagé pour que nous puissions remplir ces critères pour que l`année scolaire soit validée, et que nos diplômes en fin d`année soient validés et reconnus par la communauté internationale. Un nouveau calendrier des examens en fonction du rapport des techniciens de l`enseignement sera établi. En tout état de cause, vous serez informé du nouveau calendrier scolaire et la date des examens, session 2011.
LP : Est-ce à dire que les élèves ne bénéficieront pas de grandes vacances cette année ?
KC : Oui, absolument ! Il faut rattraper les quatorze semaines perdues. C`est dans l`intérêt de nos élèves et du système éducatif Ivoirien. Parce que pour que le système soit reconnu comme performant et compétitif il faudrait que nous puissions remplir les vingt six semaines de cours. Bien entendu, nous ``grignoterons`` un peu sur les grandes vacances. Je pourrais vous rassurer que compte tenu des dates des examens qui seront repoussées, naturellement les élèves qui ne sont pas en classe d`examen bénéficieront de quelques semaines de repos.
LP : Faut-il s`attendre à deux sessions pour les examens de fin d`année ?
KC : J`ai demandé à mes collaborateurs de réfléchir à cette éventualité, de voir la réalité du niveau des enseignements dans les deux zones (zone CNO et zone sud). Mais, je préfère ne pas me prononcer pour le moment sur cette question, le temps que les techniciens me fassent parvenir le rapport final. C`est après ce rapport que j`informerai l`opinion nationale s`il y aura une ou deux sessions.
LP : Les élèves de l`Enseignement Technique de la formation professionnelle sont-ils concernés par la rentrée du 26 Avril ?
KC : Cette rentrée d`aujourd`hui concerne tous les ordres d`enseignement : préscolaire, primaire, secondaire général et technique. En tout cas, tous les élèves issus de ces ordres d`enseignement sont concernés par cette reprise des cours.
LP : En Janvier dernier, des enseignants ont vu leurs salaires suspendus à la suite d`une désobéissance civile. Où en êtes-vous avec le rétablissement de ces salaires ?
KC : Certains de nos collègues enseignants, malheureusement, ont vu leurs salaires suspendus. Le président Alassane Ouattara a décidé de réparer ce tort. Une enveloppe qui a été dégagée à cet effet. Nous attendons l`ouverture des banques, pour que ces enseignants puissent toucher leur dû. Je puis vous rassurer que leurs salaires seront reversés dans leur entièreté.
LP : Quel est l`effectif de ces infortunés enseignants ?
KC : Ils sont au nombre de 146 enseignants.
LP : Concernant l`enseignement supérieur public, vous avez décidé de la fermeture des résidences universitaires à Abidjan. A quoi répond cette opération ?
KC : Le gouvernement a décidé effectivement de la fermeture de deux universités dans le district d`Abidjan : l`université d`Abobo Adjamé et l`université de Cocody. Y compris toutes les résidences universitaires d`Abidjan. Cette décision est prise suite à un constat. Nous nous sommes rendu compte que les locaux des universités et cités universitaires ont besoin de réhabilitation. Nous les avons fermés d`abord pour des raisons de réhabilitation. La deuxième raison est d`ordre sécuritaire. Pendant cette crise postélectorale qui tend vers sa fin, nos universités ont parfois été des caches d`armes et des champs de bataille. Par exemple, l`université d`Abobo- Adjamé a été pratiquement détruite. Nous allons profiter de cette fermeture pour réorganiser nos universités et résidences universitaires. En tout cas, la majorité des personnes qui résident dans ces cités universitaires ne sont pas des étudiants. Alors que ce sont des locaux qui sont exclusivement réservés aux seuls étudiants.
LP : Comment se fera cette réorganisation ?
KC : Nous allons mettre en place une commission qui va recenser les étudiants. A l`issue de cette opération, nous aurons une idée claire de l`effectif total des étudiants. Car jusqu`aujourd`hui, personne ne connaît l`effectif exact des étudiants en Côte d`Ivoire. Nombre de personnes sont dans les cités universitaires et se prévalent du titre d`étudiant. Alors qu`en réalité, ils ne le sont pas. C`est pour cette raison que ce recensement des étudiants est nécessaire. Cette commission se chargera également d`attribuer et de réattribuer les chambres aux ayant droits qui sont exclusivement des étudiants. Je me réjouis du fait que cette décision de fermeture rencontre l`assentiment des populations Ivoiriennes si je m`en tiens aux différents appels téléphoniques et écrits dans les journaux. Cette décision est salutaire pour le milieu estudiantin. Nous voulons que les Ivoiriens soient fiers de leurs universités. Nous voulons que les étudiants puissent vivre dans un cadre et un environnement sain. C`est pour cela que nous avons détruit tous ces barraques qui foisonnaient dans nos universités et résidences universitaires. Et ces baraquements représentaient un danger pour ceux qui y vivaient et pour nos étudiants eux-mêmes. Les gens qui disent qu`ils n`ont été saisis avant la démolition de leurs baraques ne devraient pas y être. Ils ont construit des magasins et kiosques de façon anarchique, sans informer les autorités universitaires que nous sommes. Je ne sais pas pourquoi nous devons nous adresser à eux, pour assainir notre espace universitaire. Mais plusieurs d`entre eux ont compris, ils sont venus récupérer leurs matériaux. Nous avons décidé de nettoyer et assainir les espaces universitaires.
LP : Pendant combien de temps l`université et les résidences universitaires seront-elles fermées ?
KC : Difficile de répondre à cette question. Car nous demandé à nos techniciens de faire une évaluation des travaux de réhabilitation. Ils feront l`état des lieux de ces structures. C`est en fonction de l`ampleur de ces travaux que nous pourrons vous dire avec exactitude quand est ce que les universités seront rouvertes. Je vous apprends qu`on nous a signalé que des étudiants en ramassant les affaires des chambres pillent tout. Ils ont emporté des sanitaires, des portes et des fenêtres, ….etc. Je les informe que plus les travaux seront énormes, plus le temps de réhabilitation sera long et donc la reprise des enseignements ne se fera pas pour le moment. Ceux qui se livrent à ces actes de vandalisme, qu`ils arrêtent maintenant. Le président de la République tient à ce que l`année académique soit sauvée. Je voudrais lancer un appel aux étudiants, enseignants et personnels administratifs à nous aider dans ce sens. Les universités de Cocody, Abobo-Adjamé et les résidences universitaires du district d`Abidjan sont fermées. Par contre, l`université de Bouaké, l`Ures de Korhogo et de Daloa ainsi que les grandes Ecoles Supérieures publiques (ENS, INP-HB,…) sont ouvertes. Tous les étudiants issus de ces différents établissements d`enseignement supérieur sont invités à regagner leur structure d`accueil. Je tiens à rassurer tous les acteurs du système éducatif que le ministre de la Défense a pris toutes les dispositions pour garantir leur sécurité.
Réalisée par Anzoumana Cissé
Le Patriote : Quelle est la situation de l`école au moment où le président de la république vous a confié la gestion du système éducatif Ivoirien?
Kandia Camara : Tout le monde sait dans quel état se trouve l`école. Elle est dans la tourmente. Il y a des problèmes d`infrastructure, de personnel. Et au niveau de l`enseignement privé, les anciennes autorités du pays ne payaient pas les frais d`écolage. Ce qui a fait que cet ordre d`enseignement a cumulé des milliards de FCFA d`arriérés de frais de scolarité. Les besoins du système éducatif sont très énormes. L`école Ivoirienne a besoin d`un nouveau souffle, elle doit se réconcilier également avec elle-même et avec les populations. Lesquelles attendent beaucoup de l`éducation et de la formation de leurs enfants.
LP : Comment comptez- vous sauver l`année scolaire 2010-2011, après plusieurs mois d`arrêt de cours ?
KC : Le président de la République, son Excellence M. Alassane Ouattara et le Premier Ministre Guillaume Soro ont décidé que l`année scolaire 2010 -2011 soit sauvée. C`est pour cette raison que malgré l`arrêt des cours qui a duré trois mois en dans les ex -zones Centre Nord et l`Ouest (CNO) et plus de quatorze semaines dans les ex -zones gouvernementales (au sud), nous sommes en train de nous organiser pour la réouverture des classes. Mais déjà, le lundi 23 Mars dernier, nous avons procédé à la réouverture des écoles dans toutes les ex -zones Forces Nouvelles. Je puis vous affirmer que dans tous les départements de cette zone, dans toutes les sous -préfectures, partout l`école a effectivement repris. Nous avons eu, à la faveur d`une tournée organisée dans toute la zone CNO et eu égard aux rapports qui nous été faits par les différents Préfets, sous-préfets et Directeurs Régionaux de l`Education Nationale (DREN), j`affirme que les cours se déroulent normalement dans ces régions. Tous les enseignants sont à leur poste. Le personnel administratif est en place, donc l`école est une réalité dans les ex -zones CNO.
LP : Qu`en est-il de la zone sud ?
KC : En ce qui concerne la zone sud (ex- zone gouvernementale), nous allons procéder ce mardi 26 Avril 2011 à la réouverture de l`école, après un arrêt de cours de quatorze semaines.
LP : Faut-il balayer du revers de la main toute idée d`une année blanche ?
KC : oui, je peux vous affirmer que l`année scolaire 2010 -2011 ne sera pas invalidée. Je voudrais rassurer tous les parents d`élèves, les élèves, les étudiants et tous les acteurs et partenaires du système éducatif que l`année scolaire dans la zone sud reprend aujourd`hui.
LP : Y a-t-il un calendrier déjà établi concernant les examens scolaires ?
KC : Pour les examens, nous n`avons pas encore de calendrier précis. C`est seulement le lundi dernier que nous avons pris effectivement fonction au niveau du sud. Mais au niveau de la zone ex zone CNO, à la suite des rencontres que nous avons eues avec les Directeurs Régionaux et Directeurs départements et les chefs d`établissement, les enseignants, syndicats d`enseignants et syndicats d`élèves, nous avons procédé à une évaluation du niveau d`exécution des différents programmes d`enseignement. A la suite, nous avons procédé à un nouveau découpage scolaire. Ce, compte tenu du fait qu`il a eu trois mois sans enseignements. En effet, deux semestres ont été retenus au lieu de trois trimestres. Un nouveau programme scolaire a été élaboré. Ce qui nous amène jusqu`au 26 Août 2011 pour la fin de l`année scolaire. Les examens auront lieu à partir de Septembre et Octobre prochain. Mais, avec le concours de la Direction des Examens et Concours (DECO), nous allons effectivement arrêter les dates exactes des examens que nous allons soumettre au gouvernement et à la population Ivoirienne. Pour ce qui est de la zone sud, nous avons eu une séance de travail avec les différents cabinets ministériels (Education Nationale, Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle), j`ai instruit mes collaborateurs afin qu`avec les DREN et les chefs d`établissements, ils me fassent un rapport sur le niveau d`exécution du programme qui avait été arrêté. Et c`est en fonction de cela que nous allons réaménager le programme pour que les cours se déroulent normalement jusqu`aux examens. Je précise que pour qu`une année scolaire soit validée, il faut au minimum vingt six à vingt huit semaines. Nous avons le devoir de faire en sorte que nos élèves puissent bénéficier d`un enseignement pendant au moins vingt six semaines dans l`année. Il va sans dire que le programme sera réaménagé pour que nous puissions remplir ces critères pour que l`année scolaire soit validée, et que nos diplômes en fin d`année soient validés et reconnus par la communauté internationale. Un nouveau calendrier des examens en fonction du rapport des techniciens de l`enseignement sera établi. En tout état de cause, vous serez informé du nouveau calendrier scolaire et la date des examens, session 2011.
LP : Est-ce à dire que les élèves ne bénéficieront pas de grandes vacances cette année ?
KC : Oui, absolument ! Il faut rattraper les quatorze semaines perdues. C`est dans l`intérêt de nos élèves et du système éducatif Ivoirien. Parce que pour que le système soit reconnu comme performant et compétitif il faudrait que nous puissions remplir les vingt six semaines de cours. Bien entendu, nous ``grignoterons`` un peu sur les grandes vacances. Je pourrais vous rassurer que compte tenu des dates des examens qui seront repoussées, naturellement les élèves qui ne sont pas en classe d`examen bénéficieront de quelques semaines de repos.
LP : Faut-il s`attendre à deux sessions pour les examens de fin d`année ?
KC : J`ai demandé à mes collaborateurs de réfléchir à cette éventualité, de voir la réalité du niveau des enseignements dans les deux zones (zone CNO et zone sud). Mais, je préfère ne pas me prononcer pour le moment sur cette question, le temps que les techniciens me fassent parvenir le rapport final. C`est après ce rapport que j`informerai l`opinion nationale s`il y aura une ou deux sessions.
LP : Les élèves de l`Enseignement Technique de la formation professionnelle sont-ils concernés par la rentrée du 26 Avril ?
KC : Cette rentrée d`aujourd`hui concerne tous les ordres d`enseignement : préscolaire, primaire, secondaire général et technique. En tout cas, tous les élèves issus de ces ordres d`enseignement sont concernés par cette reprise des cours.
LP : En Janvier dernier, des enseignants ont vu leurs salaires suspendus à la suite d`une désobéissance civile. Où en êtes-vous avec le rétablissement de ces salaires ?
KC : Certains de nos collègues enseignants, malheureusement, ont vu leurs salaires suspendus. Le président Alassane Ouattara a décidé de réparer ce tort. Une enveloppe qui a été dégagée à cet effet. Nous attendons l`ouverture des banques, pour que ces enseignants puissent toucher leur dû. Je puis vous rassurer que leurs salaires seront reversés dans leur entièreté.
LP : Quel est l`effectif de ces infortunés enseignants ?
KC : Ils sont au nombre de 146 enseignants.
LP : Concernant l`enseignement supérieur public, vous avez décidé de la fermeture des résidences universitaires à Abidjan. A quoi répond cette opération ?
KC : Le gouvernement a décidé effectivement de la fermeture de deux universités dans le district d`Abidjan : l`université d`Abobo Adjamé et l`université de Cocody. Y compris toutes les résidences universitaires d`Abidjan. Cette décision est prise suite à un constat. Nous nous sommes rendu compte que les locaux des universités et cités universitaires ont besoin de réhabilitation. Nous les avons fermés d`abord pour des raisons de réhabilitation. La deuxième raison est d`ordre sécuritaire. Pendant cette crise postélectorale qui tend vers sa fin, nos universités ont parfois été des caches d`armes et des champs de bataille. Par exemple, l`université d`Abobo- Adjamé a été pratiquement détruite. Nous allons profiter de cette fermeture pour réorganiser nos universités et résidences universitaires. En tout cas, la majorité des personnes qui résident dans ces cités universitaires ne sont pas des étudiants. Alors que ce sont des locaux qui sont exclusivement réservés aux seuls étudiants.
LP : Comment se fera cette réorganisation ?
KC : Nous allons mettre en place une commission qui va recenser les étudiants. A l`issue de cette opération, nous aurons une idée claire de l`effectif total des étudiants. Car jusqu`aujourd`hui, personne ne connaît l`effectif exact des étudiants en Côte d`Ivoire. Nombre de personnes sont dans les cités universitaires et se prévalent du titre d`étudiant. Alors qu`en réalité, ils ne le sont pas. C`est pour cette raison que ce recensement des étudiants est nécessaire. Cette commission se chargera également d`attribuer et de réattribuer les chambres aux ayant droits qui sont exclusivement des étudiants. Je me réjouis du fait que cette décision de fermeture rencontre l`assentiment des populations Ivoiriennes si je m`en tiens aux différents appels téléphoniques et écrits dans les journaux. Cette décision est salutaire pour le milieu estudiantin. Nous voulons que les Ivoiriens soient fiers de leurs universités. Nous voulons que les étudiants puissent vivre dans un cadre et un environnement sain. C`est pour cela que nous avons détruit tous ces barraques qui foisonnaient dans nos universités et résidences universitaires. Et ces baraquements représentaient un danger pour ceux qui y vivaient et pour nos étudiants eux-mêmes. Les gens qui disent qu`ils n`ont été saisis avant la démolition de leurs baraques ne devraient pas y être. Ils ont construit des magasins et kiosques de façon anarchique, sans informer les autorités universitaires que nous sommes. Je ne sais pas pourquoi nous devons nous adresser à eux, pour assainir notre espace universitaire. Mais plusieurs d`entre eux ont compris, ils sont venus récupérer leurs matériaux. Nous avons décidé de nettoyer et assainir les espaces universitaires.
LP : Pendant combien de temps l`université et les résidences universitaires seront-elles fermées ?
KC : Difficile de répondre à cette question. Car nous demandé à nos techniciens de faire une évaluation des travaux de réhabilitation. Ils feront l`état des lieux de ces structures. C`est en fonction de l`ampleur de ces travaux que nous pourrons vous dire avec exactitude quand est ce que les universités seront rouvertes. Je vous apprends qu`on nous a signalé que des étudiants en ramassant les affaires des chambres pillent tout. Ils ont emporté des sanitaires, des portes et des fenêtres, ….etc. Je les informe que plus les travaux seront énormes, plus le temps de réhabilitation sera long et donc la reprise des enseignements ne se fera pas pour le moment. Ceux qui se livrent à ces actes de vandalisme, qu`ils arrêtent maintenant. Le président de la République tient à ce que l`année académique soit sauvée. Je voudrais lancer un appel aux étudiants, enseignants et personnels administratifs à nous aider dans ce sens. Les universités de Cocody, Abobo-Adjamé et les résidences universitaires du district d`Abidjan sont fermées. Par contre, l`université de Bouaké, l`Ures de Korhogo et de Daloa ainsi que les grandes Ecoles Supérieures publiques (ENS, INP-HB,…) sont ouvertes. Tous les étudiants issus de ces différents établissements d`enseignement supérieur sont invités à regagner leur structure d`accueil. Je tiens à rassurer tous les acteurs du système éducatif que le ministre de la Défense a pris toutes les dispositions pour garantir leur sécurité.
Réalisée par Anzoumana Cissé