Une équipe de 36 membres pour un pays qui sort de crise, cela est plutôt incompréhensible. Même si les autorités s’en défendent, arguant qu’il s’agit d’un gouvernement de transition avant les législatives, la pratique fait planer le doute sur la gestion de l’avenir collectif des Ivoiriens.
On se serait attendu à un gouvernement cintré, un bloc de choc, dans une perspective de réduction des charges de l’Etat surtout à cause de l’environnement de marasme économique ambiant. Malheureusement, l’équipe entrante du président Alassane Ouattara culmine à trente-six membres ! Pour pléthorique, cette administration en est une et, de toute évidence, il faudra songer à affréter l’ «Oasis de mers», le plus large bateau du monde, pour convoyer le mastodonte gouvernemental, et réserver la grande salle de spectacle Paris-Bercy pour les conseils des ministres. De nombreux observateurs sont unanimes à grelotter devant le constat douloureux et amer : un effroyable décalage s’est opéré entre les attentes légitimes des populations et la cuisine concoctée par le chef de l’Etat qui a choisi de dupliquer les portefeuilles ministériels pour, probablement, satisfaire les appétits politiques de ses proches. A l’analyse, tout porte à croire que le souci aura été de récompenser les membres de sa coalition d’une part, et d’éviter les fissures avant les prochaines consultations électorales, d’autre part. Une stratégie sans doute réaliste mais dispendieuse dans la mesure où la réduction du train de vie de l’Etat s’impose aujourd’hui comme une urgence. On est bien loin des périodes glorieuses des années 90-93 où les gouvernements successifs du Premier ministre Ouattara n’avaient guère franchi les 22 membres. Le plus surprenant dans l’équipe qui vient d’être mise sur pied, est que bien souvent, l’on compte des ministères superflus et sans cohérence. Des départements dont les objectifs se chevauchent, et qu’on aurait pu regrouper. A titre d'exemple, dans ce gouvernement, il existe un ministre qui s'occupe de la construction et de l’urbanisme, un autre chargé du logement. Nous avons également un ministre chargé de l’agriculture et un autre qui officie à la production animale. Sincèrement, si le ministre de la justice ne peut pas s’occuper des droits de l’homme et des libertés publiques, quel est son travail ? Pourquoi sortir l’intégration africaine du champ d’action du ministre des affaires étrangères ? Pourtant, la lenteur prise dans la formation du nouveau gouvernement avait été perçue par beaucoup comme un signal fort dans le choix des hommes compétents que le capitaine Ouattara avait promis.
Interrogée sur toutes ces critiques, une source proche du palais préfère mettre l’accent sur l’aspect «Gouvernement de mission» de la nouvelle équipe. Selon elle, l’émiettement des portefeuilles a pour avantage de mieux cibler les missions qui sont toutes urgentes. Il sera alors plus facile d’obtenir des résultats probants, dans un laps de temps très court. Une sorte de spécialisation en fait. A titre d’illustration, l’on peut citer la Salubrité urbaine et l’Environnement. « Si Dagobert Banzio a pu ramener très vite Abidjan à un niveau de propreté acceptable, c’est parce qu’il n’avait que ça à faire », explique-t-on.
Lanciné Bakayoko
On se serait attendu à un gouvernement cintré, un bloc de choc, dans une perspective de réduction des charges de l’Etat surtout à cause de l’environnement de marasme économique ambiant. Malheureusement, l’équipe entrante du président Alassane Ouattara culmine à trente-six membres ! Pour pléthorique, cette administration en est une et, de toute évidence, il faudra songer à affréter l’ «Oasis de mers», le plus large bateau du monde, pour convoyer le mastodonte gouvernemental, et réserver la grande salle de spectacle Paris-Bercy pour les conseils des ministres. De nombreux observateurs sont unanimes à grelotter devant le constat douloureux et amer : un effroyable décalage s’est opéré entre les attentes légitimes des populations et la cuisine concoctée par le chef de l’Etat qui a choisi de dupliquer les portefeuilles ministériels pour, probablement, satisfaire les appétits politiques de ses proches. A l’analyse, tout porte à croire que le souci aura été de récompenser les membres de sa coalition d’une part, et d’éviter les fissures avant les prochaines consultations électorales, d’autre part. Une stratégie sans doute réaliste mais dispendieuse dans la mesure où la réduction du train de vie de l’Etat s’impose aujourd’hui comme une urgence. On est bien loin des périodes glorieuses des années 90-93 où les gouvernements successifs du Premier ministre Ouattara n’avaient guère franchi les 22 membres. Le plus surprenant dans l’équipe qui vient d’être mise sur pied, est que bien souvent, l’on compte des ministères superflus et sans cohérence. Des départements dont les objectifs se chevauchent, et qu’on aurait pu regrouper. A titre d'exemple, dans ce gouvernement, il existe un ministre qui s'occupe de la construction et de l’urbanisme, un autre chargé du logement. Nous avons également un ministre chargé de l’agriculture et un autre qui officie à la production animale. Sincèrement, si le ministre de la justice ne peut pas s’occuper des droits de l’homme et des libertés publiques, quel est son travail ? Pourquoi sortir l’intégration africaine du champ d’action du ministre des affaires étrangères ? Pourtant, la lenteur prise dans la formation du nouveau gouvernement avait été perçue par beaucoup comme un signal fort dans le choix des hommes compétents que le capitaine Ouattara avait promis.
Interrogée sur toutes ces critiques, une source proche du palais préfère mettre l’accent sur l’aspect «Gouvernement de mission» de la nouvelle équipe. Selon elle, l’émiettement des portefeuilles a pour avantage de mieux cibler les missions qui sont toutes urgentes. Il sera alors plus facile d’obtenir des résultats probants, dans un laps de temps très court. Une sorte de spécialisation en fait. A titre d’illustration, l’on peut citer la Salubrité urbaine et l’Environnement. « Si Dagobert Banzio a pu ramener très vite Abidjan à un niveau de propreté acceptable, c’est parce qu’il n’avait que ça à faire », explique-t-on.
Lanciné Bakayoko