Après le Conseil des ministres, le Premier ministre, Guillaume Soro, a animé une conférence de presse. Réponses aux critiques et assurance aux sceptiques étaient au rendez-vous : le nombre de ministres n’est pas pléthorique et il y aura des résultats.
On attendait des représentants du Front populaire ivoirien dans votre gouvernement. Ce n’est pas le cas. Qu’est-ce qui explique cela ?
Il faut que les choses soient claires, le 28 novembre 2010, un président de la République a été démocratiquement élu. Il revient au président de la République démocratiquement élu, conformément à notre Constitution de nommer un Premier ministre qui lui propose un gouvernement. Nous ne sommes plus dans le cadre de l’Accord politique de Linas-Marcoussis qui avait prévu une clé de répartition entre des formations politiques. C’est terminé ! Nous ne sommes plus dans le cadre de ces partages et de ces répartitions par clé de répartition des portefeuilles ministériels. Un président est élu. Conformément à la constitution, il nomme un Premier ministre qui lui propose un gouvernement. Bien entendu, après les difficultés de transmission pacifique du pouvoir, le président a considéré que pour renforcer la réconciliation entre les fils et les filles de la Côte d’Ivoire, il fallait ouvrir son gouvernement aux forces politiques qu’il juge utiles d’associer dans le cadre d’un gouvernement d’union. C’est la responsabilité du président de la République et cela relève d’une volonté politique. C’est conformément donc à cette volonté politique que le président de la République m’a demandé, tout de même, de prendre langue avec certains responsables de formations politiques, en vue de la formation du gouvernement. En précisant à chacun que ce n’est plus une affaire de clé de répartition. Le président de la République se réserve le droit, avec son Premier ministre de former le gouvernement en sollicitant des personnalités pour figurer au gouvernement. Je me suis rendu à Daoukro pour voir le président Bédié, président du Pdci-Rda. Ainsi que le ministre d’Etat, Mabri et d’autres responsables. C’est dans la même logique que j’ai reçu le président intérimaire du Fpi (Front populaire ivoirien, parti de Laurent Gbagbo, ndlr), Mamadou Koulibaly pour l’informer de l’intention du président d’associer toutes les filles et tous les fils au gouvernement. Et, que le président me chargeait de l’informer que le Fpi serait également sollicité. Après cet entretien, le président intérimaire du Fpi m’a envoyé un courrier le 1er juin m’informant de ce que le Fpi considérait que sa place était dans l’opposition républicaine et que le parti ne souhaitait pas s’associer. Il nous a même indiqué que c’est justement cette façon de procéder qui avait créé l’inertie et leur échec. Donc, le Fpi n’a pas souhaité faire partie du gouvernement, et ce gouvernement a été formé. Tout à l’heure en conseil des ministres, le président de la République a regretté que le Fpi n’ait pas saisi la main qu’il lui a tendue pour participer au gouvernement. Je ne peux que le regretter, en tant que Premier ministre, que cette volonté de réconciliation, de mettre tout le monde ensemble pour construire le pays n’ait pas été l‘occasion pour toutes les filles et tous les fils de se montrer solidaires du gouvernement et du président de la République.
La question de la réunification de l’armée a-t-elle été abordée ?
J’ai dit que dans les orientations du président il y a comme priorité, la réconciliation et la sécurité pour tous. Dans le volet sécurité, il y a la restructuration de l’armée. Ce sont des chantiers qui seront forcément abordés à l’occasion de conseils de gouvernement et ensuite de conseils de ministres.
Qu’est-ce qui va changer avec ce nouveau gouvernement qui vient d’être formé ?
Tout va changer. Je vous ai dit que le président de la République a insisté sur le fait qu’il y aura une charte d’éthique et de déontologie des ministres. Cela montre bien que déjà, sur ce plan, les choses vont changer : le comportement des ministres, la responsabilité de l’équipe gouvernementale vis-à-vis non seulement du bien public mais aussi du citoyen. Beaucoup de choses vont changer. Le président a insisté pour que le gouvernement se mette au travail pour changer la Côte d’Ivoire. Nous savons que les attentes des Ivoiriens sont nombreuses. Nous savons aussi qu’ils sont impatients de voir les choses évoluer positivement. Et, nous sommes pleinement conscients de cette responsabilité. Donc, nous travaillerons et nous ferons en sorte que, de façon concrète, manifeste, vous puissiez voir les changements qu’il y a. Rien que pour vous faire une confidence, le conseil a commencé à 10h. La ponctualité. C’est peut-être un détail mais c’est important. Les choses ont commencé et, dans cette veine, nous entendons persévérer.
Que répondez-vous aux critiques selon lesquelles le nombre de gouvernement est pléthorique ?
Je comprends que les Ivoiriens soient exigeants mais tout de même ! Nous sortons d’une situation difficile. Il était tout à fait normal que le gouvernement ait cette taille. Trente-six ministres c’est quand- même loin des quatre-vingts que nous avons vu dans d’autres pays. Des pays qui n’ont pas connu la situation que nous connaissons. Tout près de nous au Sénégal c’est quand-même un gouvernement de trente-quatre membres. On n’a que deux membres de plus. Je pourrais donner d’autres exemples. Les Ivoiriens ont fait confiance au président de la République. Celui-ci met un gouvernement en place ; les Ivoiriens doivent attendre le travail de cette équipe et son efficacité. Nous sommes à trente-six membres. Ce n’est pas la première fois que je me soumets à l’exercice de la formation d’un gouvernement. Je ne vois pas ce qui est excessif. Lorsque nous sortions de Marcoussis, nous étions à plus de quarante ministres. A notre sortie de Ouagadougou, nous étions à environ trente-quatre ministres. Je ne vois vraiment pas ce qui est excessif. Le gouvernement se mettra au travail. Nous voulons des résultats. Nous vous en donnerons.
Cinq femmes pour trente-six ministres. Qu’est-ce qui explique cela ?
Cinq femmes, ce n’est pas assez. Nous devons en convenir. Même si le dernier gouvernement que j’avais mis en place n’en comptait que deux. Evidemment, il faut faire des progrès. Je dois dire que le président a insisté pour que nous proposions des femmes au gouvernement. Nous avons travaillé. M. Mabri est témoin que j’ai bien insisté pour que les uns et les autres proposent des femmes au gouvernement. Ce n’était évidemment pas facile parce qu’au sein des forces politiques les échanges pour proposer les femmes… Donc, cinq femmes au gouvernement ce n’est pas assez. Et, nous espérons que cette culture du genre va s’améliorer aussi bien dans les formations politiques que dans l’administration.
Il se dit que vous avez décidé d’instaurer de nouvelles tenues pour l’armée dans le cadre de la sécurité. Que pouvez-vous en dire ?
Ce sont des questions vraiment pratiques. Il reviendra au gouvernement de décider. Ce qu’il faut retenir, c’est que le gouvernement a été constitué le premier juin. Nous avons tenu notre premier conseil aujourd’hui 3 juin. La machine est en marche et c’est maintenant qu’il faut commencer à jauger et à juger le peuple. Laissez-nous travailler. Il y a quand-même une période de grâce pour tout gouvernement. Permettez que nous prenions possession de nos ministères et que nous nous mettions à travailler.
Conclusion
Le président de la République a mis solennellement le gouvernement au travail, ce matin, à l’occasion du Conseil des ministres. Nous demandons aux Ivoiriens de garder la sérénité et le calme. Nous avons une bonne équipe. Je dirais même une très bonne équipe. Des ministres déterminés et motivés. Des ministres prêts et engagés à travailler dans le sens de la réconciliation de la Côte d’Ivoire, dans le sens de la reconstruction du pays pour apporter la sécurité à tous. C’est ainsi que nous pourrons relancer l’économie ivoirienne et partant le développement de notre pays. C’est cela notre détermination : travailler à faire en sorte que la Côte d’Ivoire redevienne cette grande Côte d’Ivoire que nous avons connue.
Propos recueillis par Bamba K. Inza
On attendait des représentants du Front populaire ivoirien dans votre gouvernement. Ce n’est pas le cas. Qu’est-ce qui explique cela ?
Il faut que les choses soient claires, le 28 novembre 2010, un président de la République a été démocratiquement élu. Il revient au président de la République démocratiquement élu, conformément à notre Constitution de nommer un Premier ministre qui lui propose un gouvernement. Nous ne sommes plus dans le cadre de l’Accord politique de Linas-Marcoussis qui avait prévu une clé de répartition entre des formations politiques. C’est terminé ! Nous ne sommes plus dans le cadre de ces partages et de ces répartitions par clé de répartition des portefeuilles ministériels. Un président est élu. Conformément à la constitution, il nomme un Premier ministre qui lui propose un gouvernement. Bien entendu, après les difficultés de transmission pacifique du pouvoir, le président a considéré que pour renforcer la réconciliation entre les fils et les filles de la Côte d’Ivoire, il fallait ouvrir son gouvernement aux forces politiques qu’il juge utiles d’associer dans le cadre d’un gouvernement d’union. C’est la responsabilité du président de la République et cela relève d’une volonté politique. C’est conformément donc à cette volonté politique que le président de la République m’a demandé, tout de même, de prendre langue avec certains responsables de formations politiques, en vue de la formation du gouvernement. En précisant à chacun que ce n’est plus une affaire de clé de répartition. Le président de la République se réserve le droit, avec son Premier ministre de former le gouvernement en sollicitant des personnalités pour figurer au gouvernement. Je me suis rendu à Daoukro pour voir le président Bédié, président du Pdci-Rda. Ainsi que le ministre d’Etat, Mabri et d’autres responsables. C’est dans la même logique que j’ai reçu le président intérimaire du Fpi (Front populaire ivoirien, parti de Laurent Gbagbo, ndlr), Mamadou Koulibaly pour l’informer de l’intention du président d’associer toutes les filles et tous les fils au gouvernement. Et, que le président me chargeait de l’informer que le Fpi serait également sollicité. Après cet entretien, le président intérimaire du Fpi m’a envoyé un courrier le 1er juin m’informant de ce que le Fpi considérait que sa place était dans l’opposition républicaine et que le parti ne souhaitait pas s’associer. Il nous a même indiqué que c’est justement cette façon de procéder qui avait créé l’inertie et leur échec. Donc, le Fpi n’a pas souhaité faire partie du gouvernement, et ce gouvernement a été formé. Tout à l’heure en conseil des ministres, le président de la République a regretté que le Fpi n’ait pas saisi la main qu’il lui a tendue pour participer au gouvernement. Je ne peux que le regretter, en tant que Premier ministre, que cette volonté de réconciliation, de mettre tout le monde ensemble pour construire le pays n’ait pas été l‘occasion pour toutes les filles et tous les fils de se montrer solidaires du gouvernement et du président de la République.
La question de la réunification de l’armée a-t-elle été abordée ?
J’ai dit que dans les orientations du président il y a comme priorité, la réconciliation et la sécurité pour tous. Dans le volet sécurité, il y a la restructuration de l’armée. Ce sont des chantiers qui seront forcément abordés à l’occasion de conseils de gouvernement et ensuite de conseils de ministres.
Qu’est-ce qui va changer avec ce nouveau gouvernement qui vient d’être formé ?
Tout va changer. Je vous ai dit que le président de la République a insisté sur le fait qu’il y aura une charte d’éthique et de déontologie des ministres. Cela montre bien que déjà, sur ce plan, les choses vont changer : le comportement des ministres, la responsabilité de l’équipe gouvernementale vis-à-vis non seulement du bien public mais aussi du citoyen. Beaucoup de choses vont changer. Le président a insisté pour que le gouvernement se mette au travail pour changer la Côte d’Ivoire. Nous savons que les attentes des Ivoiriens sont nombreuses. Nous savons aussi qu’ils sont impatients de voir les choses évoluer positivement. Et, nous sommes pleinement conscients de cette responsabilité. Donc, nous travaillerons et nous ferons en sorte que, de façon concrète, manifeste, vous puissiez voir les changements qu’il y a. Rien que pour vous faire une confidence, le conseil a commencé à 10h. La ponctualité. C’est peut-être un détail mais c’est important. Les choses ont commencé et, dans cette veine, nous entendons persévérer.
Que répondez-vous aux critiques selon lesquelles le nombre de gouvernement est pléthorique ?
Je comprends que les Ivoiriens soient exigeants mais tout de même ! Nous sortons d’une situation difficile. Il était tout à fait normal que le gouvernement ait cette taille. Trente-six ministres c’est quand- même loin des quatre-vingts que nous avons vu dans d’autres pays. Des pays qui n’ont pas connu la situation que nous connaissons. Tout près de nous au Sénégal c’est quand-même un gouvernement de trente-quatre membres. On n’a que deux membres de plus. Je pourrais donner d’autres exemples. Les Ivoiriens ont fait confiance au président de la République. Celui-ci met un gouvernement en place ; les Ivoiriens doivent attendre le travail de cette équipe et son efficacité. Nous sommes à trente-six membres. Ce n’est pas la première fois que je me soumets à l’exercice de la formation d’un gouvernement. Je ne vois pas ce qui est excessif. Lorsque nous sortions de Marcoussis, nous étions à plus de quarante ministres. A notre sortie de Ouagadougou, nous étions à environ trente-quatre ministres. Je ne vois vraiment pas ce qui est excessif. Le gouvernement se mettra au travail. Nous voulons des résultats. Nous vous en donnerons.
Cinq femmes pour trente-six ministres. Qu’est-ce qui explique cela ?
Cinq femmes, ce n’est pas assez. Nous devons en convenir. Même si le dernier gouvernement que j’avais mis en place n’en comptait que deux. Evidemment, il faut faire des progrès. Je dois dire que le président a insisté pour que nous proposions des femmes au gouvernement. Nous avons travaillé. M. Mabri est témoin que j’ai bien insisté pour que les uns et les autres proposent des femmes au gouvernement. Ce n’était évidemment pas facile parce qu’au sein des forces politiques les échanges pour proposer les femmes… Donc, cinq femmes au gouvernement ce n’est pas assez. Et, nous espérons que cette culture du genre va s’améliorer aussi bien dans les formations politiques que dans l’administration.
Il se dit que vous avez décidé d’instaurer de nouvelles tenues pour l’armée dans le cadre de la sécurité. Que pouvez-vous en dire ?
Ce sont des questions vraiment pratiques. Il reviendra au gouvernement de décider. Ce qu’il faut retenir, c’est que le gouvernement a été constitué le premier juin. Nous avons tenu notre premier conseil aujourd’hui 3 juin. La machine est en marche et c’est maintenant qu’il faut commencer à jauger et à juger le peuple. Laissez-nous travailler. Il y a quand-même une période de grâce pour tout gouvernement. Permettez que nous prenions possession de nos ministères et que nous nous mettions à travailler.
Conclusion
Le président de la République a mis solennellement le gouvernement au travail, ce matin, à l’occasion du Conseil des ministres. Nous demandons aux Ivoiriens de garder la sérénité et le calme. Nous avons une bonne équipe. Je dirais même une très bonne équipe. Des ministres déterminés et motivés. Des ministres prêts et engagés à travailler dans le sens de la réconciliation de la Côte d’Ivoire, dans le sens de la reconstruction du pays pour apporter la sécurité à tous. C’est ainsi que nous pourrons relancer l’économie ivoirienne et partant le développement de notre pays. C’est cela notre détermination : travailler à faire en sorte que la Côte d’Ivoire redevienne cette grande Côte d’Ivoire que nous avons connue.
Propos recueillis par Bamba K. Inza