Eugène Kouadio Djué, membre du Front populaire ivoirien et ex-directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo exprime ses regrets sur l’absence de son parti au gouvernement.
Quel est votre commentaire sur le nouveau gouvernement ?
Le président avait promis de l’ouvrir à toutes les formations politiques. Le nombre de 36 ministres est élevé certes mais il est le signe de l’ouverture, dans le cadre de la réconciliation nationale. Toutefois, je déplore l’absence du Fpi.
L’absence du Fpi n’était-elle pas prévisible d’autant qu’il avait posé des conditions de son entrée au gouvernement ?
Non, les débats ont continué jusqu’au dernier moment à l’intérieur du parti. Le temps pressait pour les autorités gouvernantes au niveau desquelles les négociations ont continué. Mais il faut savoir que c’est une question classique qui se pose à tous les grands partis. A un moment de leur vie, il est question de savoir si oui ou non il faut qu’ils s’associent à d’autres groupes politiques.
Le « temps pressait » dites-vous, le Fpi avait-il véritablement le temps de discuter de ses conditions ?
Bien sûr, mais il y avait urgence parce qu’on ne peut pas laisser ce pays plus longtemps sans gouvernement. Les Ivoiriens ont souffert, il fallait qu’un gouvernement se penche sur l’avenir. Devant cette urgence, il y avait une question qui préoccupait le parti. Je ne crois pas que nous (le Fpi) avons fait la meilleure appréciation de la situation. Je ne crois pas que ce soit le meilleur choix. Une position interne au parti tenant compte de l’éthique, de la morale, a triomphé. Il faut que tout le monde le comprenne ainsi.
La formation du gouvernement laisse donc un Fpi divisé.
Non, ce n’est pas la formation du gouvernement qui va diviser le Front populaire ivoirien. Le Fpi est à la croisée des chemins, il est face à son destin. Nous avons un parti à reconstruire car la direction est complètement désarticulée. A ce stade des choses, chacun doit se demander s’il a fait et bien fait ce qu’il devait pour le parti. Cela renvoie au bilan du Fpi. On peut être d’accord ou divisé sur cette question. Mais, je pense qu’il faut laisser le temps nous dire si nous avons eu tort ou raison de n’être pas entré au gouvernement.
On sait que vous avez fait campagne pour l’entrée au gouvernement. Seriez-vous déçu après cette sensibilisation ?
Pourquoi devrais-je être déçu ? Les Ivoiriens doivent comprendre que la question de l’entrée au gouvernement n’était pas un conflit mais plutôt un débat au sein du Fpi. C’est une position du moment qui a triomphé et je suis persuadé que ce ne sont pas les plus forts qui l’ont emporté. Nous aurions pu, au vu de nos préoccupations, accompagner nos autorités sur le chemin de la réconciliation. Il était intéressant pour le Fpi d’aller au gouvernement après avoir amené un des nôtres, le Pr Yao N’Dré (président du Conseil constitutionnel) à créer les conditions pour la prestation de serment et les déclarations d’apaisement.
Entretien réalisé par Bidi Ignace
Quel est votre commentaire sur le nouveau gouvernement ?
Le président avait promis de l’ouvrir à toutes les formations politiques. Le nombre de 36 ministres est élevé certes mais il est le signe de l’ouverture, dans le cadre de la réconciliation nationale. Toutefois, je déplore l’absence du Fpi.
L’absence du Fpi n’était-elle pas prévisible d’autant qu’il avait posé des conditions de son entrée au gouvernement ?
Non, les débats ont continué jusqu’au dernier moment à l’intérieur du parti. Le temps pressait pour les autorités gouvernantes au niveau desquelles les négociations ont continué. Mais il faut savoir que c’est une question classique qui se pose à tous les grands partis. A un moment de leur vie, il est question de savoir si oui ou non il faut qu’ils s’associent à d’autres groupes politiques.
Le « temps pressait » dites-vous, le Fpi avait-il véritablement le temps de discuter de ses conditions ?
Bien sûr, mais il y avait urgence parce qu’on ne peut pas laisser ce pays plus longtemps sans gouvernement. Les Ivoiriens ont souffert, il fallait qu’un gouvernement se penche sur l’avenir. Devant cette urgence, il y avait une question qui préoccupait le parti. Je ne crois pas que nous (le Fpi) avons fait la meilleure appréciation de la situation. Je ne crois pas que ce soit le meilleur choix. Une position interne au parti tenant compte de l’éthique, de la morale, a triomphé. Il faut que tout le monde le comprenne ainsi.
La formation du gouvernement laisse donc un Fpi divisé.
Non, ce n’est pas la formation du gouvernement qui va diviser le Front populaire ivoirien. Le Fpi est à la croisée des chemins, il est face à son destin. Nous avons un parti à reconstruire car la direction est complètement désarticulée. A ce stade des choses, chacun doit se demander s’il a fait et bien fait ce qu’il devait pour le parti. Cela renvoie au bilan du Fpi. On peut être d’accord ou divisé sur cette question. Mais, je pense qu’il faut laisser le temps nous dire si nous avons eu tort ou raison de n’être pas entré au gouvernement.
On sait que vous avez fait campagne pour l’entrée au gouvernement. Seriez-vous déçu après cette sensibilisation ?
Pourquoi devrais-je être déçu ? Les Ivoiriens doivent comprendre que la question de l’entrée au gouvernement n’était pas un conflit mais plutôt un débat au sein du Fpi. C’est une position du moment qui a triomphé et je suis persuadé que ce ne sont pas les plus forts qui l’ont emporté. Nous aurions pu, au vu de nos préoccupations, accompagner nos autorités sur le chemin de la réconciliation. Il était intéressant pour le Fpi d’aller au gouvernement après avoir amené un des nôtres, le Pr Yao N’Dré (président du Conseil constitutionnel) à créer les conditions pour la prestation de serment et les déclarations d’apaisement.
Entretien réalisé par Bidi Ignace