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Politique Publié le lundi 6 juin 2011 | Nord-Sud

Formation du gouvernement : Le chantage qui a découragé les cadres du Fpi

Selon de nouvelles explications données par Mamadou Koulibaly dans un entretien accordé à OnuciFm, relativement à l’absence du Fpi au gouvernement, il ressort que les ministrables frontistes avaient à choisir entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.

Si ce n’est pas une confession, ça y ressemble étrangement. Quatre jours après la formation du gouvernement, on en sait davantage sur les raisons qui ont finalement conduit les cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) à renoncer à collaborer avec le pouvoir d’Alassane Ouattara. En un mot, ils ont été contraints de décliner toute entrée au gouvernement alors que les contacts semblaient bien avancés avec certains dignitaires de l’ancien régime frontiste. Comme il fallait s’y attendre, ce sont les faucons, à l’origine de la pression, qui ont convaincu les cadres du Fpi de renoncer à entrer au gouvernement. La confidence a été faite par le président intérimaire de l’ancien parti présidentiel, Mamadou Koulibaly, dans un entretien accordé à la radio des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci-Fm) et diffusé ce week-end. « Certains militants avaient souhaité que nous y allions (dans le gouvernement, Ndlr). Ce que nous leur avons dit, c’est que, si certains militants avaient le désir d’y aller, le parti ne s’y opposerait pas. Mais ce que nous leur avons dit, c’est que s’ils sont cooptés, par leurs relations personnelles, qu’ils aient la courtoisie de démissionner des instances du parti, en attendant qu’ils finissent leur mission », a-t-il révélé. Curieuse démarche de la part de M. Koulibaly !
Le Fpi ou le gouvernement, il fallait choisir
En sa qualité de baron du Fpi, où était-il quand des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) tels que N’Zi Paul David (président du Conseil général de Dimbokro), Palé Dimaté (président du Conseil général de Bouna), N’Dri Apollinaire (anciennement, gouverneur du district de Yamoussoukro), Emile Christophe Kossougro Séry (maire de Daloa), étaient cooptés par Laurent Gbagbo, dans le staff de campagne du candidat de La majorité présidentielle ? Leur a-t-il, une seule fois, demandé s’ils en ont informé Henri Konan Bédié, le président du Pdci-Rda ? Comment, dans la pesanteur actuelle et, surtout dans le traumatisme qu’ils vivraient, selon lui, Mamadou Koulibaly peut-il leur demander de rendre le tablier avant toute entrée dans un gouvernement censé œuvrer pour la réconciliation nationale ? Veut-il les livrer à la vindicte populaire des frontistes, eux qui sont déjà groggy, comme le révèle par ailleurs M. Koulibaly ? Or, Dieu seul sait combien les tortionnaires, au Fpi, ont la main experte en la matière. Toute chose qui devrait en rajouter au malaise ambiant qui règne en ce moment dans la formation politique de Laurent Gbagbo. « ». Sans doute que ce honteux chantage des camarades ne manquera pas de raviver cette situation. Le Fpi n’est pas à l’abri de quelques velléités de dissension, a-t-il compris. Mais, comme s’il n’avait pas tiré les leçons du mauvais flair qui l’a habité lors des tractations pour la formation du nouveau gouvernement, Mamadou Koulibaly a décidé de remettre une couche de vernis à ses exigences politiques. Sa nouvelle surenchère porte notamment sur la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei), le redécoupage électoral dans la perspective des élections locales et, cerise sur le gâteau de M. Koulibaly, la révision de l’Accord politique de Ouagadougou.

Mamadou Koulibaly toujours dans la surenchère
Pour le président de l’Assemblée nationale qui se présente comme l’homme de la rupture avec l’ordre ancien du Fpi, il faut un rééquilibrage. « Il a été suggéré que nous obtenions du gouvernement, un partage égal des délégués siégeant à la Cei ». Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), la coalition politique qui soutient Alassane Ouattara et le Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd, ressuscité en lieu et place de Lmp), se partageraient également, selon Mamadou Koulibaly, les 31 postes de la Cei, le représentant du président de la République devant faire la différence. Si le président intérimaire du Fpi en est arrivé à proposer ce redécoupage, c’est parce qu’il estime que les mouvements composant les Forces nouvelles sont, de fait, dissous. « 2 représentants sur 31, c’est très déséquilibré. Le nombre de signataires de l’Accord de Marcoussis qui étaient présents à la Cei comme le Mpigo (Mouvement populaire ivoirien du grand Ouest), le Mjp (Mouvement pour la Justice et la Paix) et le Mpci (Mouvement patriotique de Côte d`Ivoire), étant transformés en Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire), il n’y a pas de raisons que ces forces militaires soient présentes à la Cei », argumentera-t-il. Autrement dit, MM. Coulibaly Gnénéma, Bamba Yacouba et autres Sess Soukou Mohamed, représentants l’aile politique des FN, ont désormais intégré les rangs des Frci. Sacré Koulibaly !
C’est dans cette même veine qu’il remet sur la table, désarmement des ex-combattants, appelant à la fin de l’administration de certaines localités par les com’zones.
Oh, illumination, le président intérimaire du Fpi a admis que l’une des plaies du Fpi, c’est d’avoir fait de l’ivoirité, son leitmotiv. D’où l’engagement pris de renoncer à cette politique de la division. Wait and see.


Marc Dossa
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