Sur quel pied le RHDP qui vient de porter brillamment le président Alassane Ouattara au pouvoir à l`issue de la présidentielle du 28 novembre dernier dansera-t-il lors des prochaines joutes électorales et notamment au cours des législatives annoncées pour fin 2011 ? Au sein des écuries politiques composant le RHDP, la question fait débat, elle suscite parfois des ébats et des éclats de voix. Entre ambitions personnelles, intérêts du parti et intérêts de la coalition politique, les militants du RHDP qui ont pourtant juré de réduire le FPI à sa plus simple expression sur l`échiquier politique ivoirien peine à s`accorder sur la stratégie de la bataille. C`est un truisme de dire que la formation du gouvernement Soro IV n`a pas mis tous les Ivoiriens d`accord, à commencer par certains militants du RHDP qui ne sont pas passés par quatre chemins pour exprimer leur frustration et leur colère. Même si ce n`est pas le lieu ici de revenir sur les manifestations et interprétations passionnées suscitées par cette situation qui ont fait dire à plus d`un que les Houphouëtistes se déchiraient, force est cependant de constater que les débats ont laissé rejaillir de réelles inquiétudes et des craintes relativement aux prochaines élections législatives. Vont-ils aller en rangs serrés, dans un élan collectif ou chacun va-t-il jouer à fond ses propres cartes, agir au mieux de ses intérêts sans tenir compte de l`allié politique qui deviendra pour la circonstance un adversaire comme les autres ? Car en fait, la composition du gouvernement actuel a tout simplement ravivé chez certains le sentiment que cette notion de parti unifié n`était pas encore bien intégrée et visible dans les comportements des uns et des autres .Et qu`au demeurant, les Houphouetistes continuaient à trop raisonner en mettant en avant la fibre partisane voire ethnique.
En tout état de cause, si le PDCI, le RDR, l`UDPCI, le MFA et leurs désormais alliés de l`UPCI et des Forces nouvelles étaient tentés par l`envie de faire cavalier seul pour jauger de leurs forces réelles sur le terrain, ils créeraient immanquablement les conditions d`un retour en force du FPI qui, il faut le rappeler, n`est pas encore mort. Ce serait commettre une véritable bévue politique que de se laisser endormir par le discours du président intérimaire, le Pr Mamadou Koulibaly, qui ne cesse de crier sur tous les toits que FPI est un parti disloqué ou que les législatives à venir seront catastrophiques pour son parti. L`effet de surprise, on le sait, est la meilleure stratégie pour venir à bout d`un adversaire plus coriace quand on est conscient de ses propres limites. L`on se souvient qu`en 2000, pris par ce que d`aucuns ont appelé l`ivresse du pouvoir ou les jubilations des lendemains de victoire, le FPI avait fait piètre figure aux législatives et aux municipales. Le RHDP va-il tomber dans le même piège et céder du terrain à cause de ses divisions ? Lors de la présidentielle du 28 NOVEMBRE passé, le RHDP a triomphé parce que les Houphouetiste ont su se mettre ensemble autour du candidat Ouattara. Tous les cadres, tous les responsables politiques de toutes les régions du pays ont chanté à l`unisson l`hymne de la cohésion et de la fraternité retrouvées. Aujourd`hui, les vieux démons de la division semblent de retour. Dans certains milieux, certains nourrissent des craintes sérieuses dépuis que le Chef de l`Etat a parlé d`un nouveau gouvernement après les législatives. Un mauvais résultat pouvant être synonyme de perte de certains privilèges ou avantages. En outre, une bataille de leadership qui ne dit pas son nom semble prévaloir au sein de l`alliance. Qui est le fort ou le plus grand pour mériter le plus d`égard des chefs ? Autant de raisons et d`enjeux qui montrent la nécessité pour les présidents Bédié et Ouattara de monter rapidement au créneau afin de sauver ce qui, ici, est essentiel : la victoire du RHDP. Les directions des partis, les militants de base doivent aborder le sujet des candidatures avec calme, sérénité, lucidité et réalisme pour ne pas ressusciter le monstre qui dort avec un œil toujours ouvert. Certes dans le cadre d`un seul parti, les choix sont parfois difficiles à faire entre les candidats. Au sein du RHDP, cette difficulté sera encore plus grande. Mais les Houphouetistes doivent comprendre que le vrai défi pour le RHDP aujourd`hui est d`offrir au président de la République une majorité confortable à l`Assemblée nationale pour gouverner en toute quiétude. Si la volonté des fondateurs du RHDP est de créer un parti unifié, tous devraient donc comprendre que l`heure des combats isolés est dépassé.
Paul KOUDOU
En tout état de cause, si le PDCI, le RDR, l`UDPCI, le MFA et leurs désormais alliés de l`UPCI et des Forces nouvelles étaient tentés par l`envie de faire cavalier seul pour jauger de leurs forces réelles sur le terrain, ils créeraient immanquablement les conditions d`un retour en force du FPI qui, il faut le rappeler, n`est pas encore mort. Ce serait commettre une véritable bévue politique que de se laisser endormir par le discours du président intérimaire, le Pr Mamadou Koulibaly, qui ne cesse de crier sur tous les toits que FPI est un parti disloqué ou que les législatives à venir seront catastrophiques pour son parti. L`effet de surprise, on le sait, est la meilleure stratégie pour venir à bout d`un adversaire plus coriace quand on est conscient de ses propres limites. L`on se souvient qu`en 2000, pris par ce que d`aucuns ont appelé l`ivresse du pouvoir ou les jubilations des lendemains de victoire, le FPI avait fait piètre figure aux législatives et aux municipales. Le RHDP va-il tomber dans le même piège et céder du terrain à cause de ses divisions ? Lors de la présidentielle du 28 NOVEMBRE passé, le RHDP a triomphé parce que les Houphouetiste ont su se mettre ensemble autour du candidat Ouattara. Tous les cadres, tous les responsables politiques de toutes les régions du pays ont chanté à l`unisson l`hymne de la cohésion et de la fraternité retrouvées. Aujourd`hui, les vieux démons de la division semblent de retour. Dans certains milieux, certains nourrissent des craintes sérieuses dépuis que le Chef de l`Etat a parlé d`un nouveau gouvernement après les législatives. Un mauvais résultat pouvant être synonyme de perte de certains privilèges ou avantages. En outre, une bataille de leadership qui ne dit pas son nom semble prévaloir au sein de l`alliance. Qui est le fort ou le plus grand pour mériter le plus d`égard des chefs ? Autant de raisons et d`enjeux qui montrent la nécessité pour les présidents Bédié et Ouattara de monter rapidement au créneau afin de sauver ce qui, ici, est essentiel : la victoire du RHDP. Les directions des partis, les militants de base doivent aborder le sujet des candidatures avec calme, sérénité, lucidité et réalisme pour ne pas ressusciter le monstre qui dort avec un œil toujours ouvert. Certes dans le cadre d`un seul parti, les choix sont parfois difficiles à faire entre les candidats. Au sein du RHDP, cette difficulté sera encore plus grande. Mais les Houphouetistes doivent comprendre que le vrai défi pour le RHDP aujourd`hui est d`offrir au président de la République une majorité confortable à l`Assemblée nationale pour gouverner en toute quiétude. Si la volonté des fondateurs du RHDP est de créer un parti unifié, tous devraient donc comprendre que l`heure des combats isolés est dépassé.
Paul KOUDOU