Hervé Cohx a mené la bataille médiatique pour l’accession au pouvoir du Dr Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire aux côtés des membres de la Cellule de communication du RHDP en France où il est basé. Témoin de l’investiture du Président de la République à Yamoussoukro, Hervé Cohx, Directeur de publication du journal en ligne «directabidjan.com», s’est confié à l’I.A. Il donne son avis sur le gouvernement Soro II, dans lequel il déplore l’absence de la jeunesse et note la faible représentativité des femmes.
Qui est Hervé Cohx et à quoi devons-nous votre présence actuellement en Côte d’Ivoire ?
Je suis Hervé Amani Cohx, je suis le directeur de publication de «directabidjan.com» qui est un journal en ligne basé à Paris. Je suis venu à Abidjan pour suivre l’investiture du Président de la République, Alassane Ouattara. Je suis venu avec une forte équipe y compris les quatre (4) membres du directoire du RHDP, Mme Howa, Gnizako, Paul Dago Kouamé et Youpeh Marcel, le président du Directoire du RHDP-Europe. Ma présence s’explique par le fait que Paris a été très mouvementée pour la prise de pouvoir du Président Alassane Dramane Ouattara. En ma qualité de journaliste dans un premier temps, communicateur, membre de la cellule de communication qui a travaillé sur la stratégie de la prise de pouvoir, lorsque l’ambassadeur Ally Coulibaly est arrivé à Paris, nous avions travaillé sur la prise de l’ambassade de Côte d’Ivoire avec l’aide des jeunes de la sécurité et toute l’équipe mise en place. Je suis passé sur des plateaux de télévision, j’organisais des débats et lorsque l’équipe à Abidjan a constaté qu’il y avait des failles, nous avons eu le soutien de Tiburce Koffi, Venance Konan, Affoussy Bamba, Traoré Mariam, Sogona Bamba… Tout ce monde était avec nous à la cellule de communication pour renforcer cette communication. Nous avons abattu un travail colossal et le résultat est là. Aujourd’hui, avec l’appui des uns et des autres en Côte d’Ivoire, en Europe et partout ailleurs, la vérité a fini par triompher. L’investiture a été faite, aujourd’hui le gouvernement a été formé.
Avant d’en arriver là, il y a eu beaucoup de péripéties, il a fallu l’intervention de l’armée française pour permettre au Président Ouattara d’avoir la plénitude du pouvoir et cette intervention a suscité une grande polémique. Quel est votre avis sur cette polémique ?
Avant tout, c’est la Côte d’Ivoire qui prime. Ce n’est pas l’armée française qui a voté en Côte d’Ivoire, ce sont les Ivoiriens et il faut les saluer parce qu’ils sont allés aux urnes pour élire un Président de la République. Après cette brillante élection, Alassane Dramane Ouattara est devenu Président de la République de Côte d’Ivoire mais le président sortant, Laurent Gbagbo, voulait confisquer le pouvoir. Il y a eu une difficulté pour dégager Gbagbo du palais et deux armées se sont opposées, les FRCI d’un côté et les miliciens et mercenaires recrutés par Laurent Gbagbo, de l’autre. Avant l’armée française, il y a eu des médiations, notamment celles de l’Union africaine et de tous ceux qui soutenaient Alassane Ouattara par rapport à la vérité. C’est ce monde qui a donné un coup de pouce à la Côte d’Ivoire pour permettre au Président Ouattara d’accéder au pouvoir. Que ce soit l’armée française ou même l’armée ougandaise ou encore l’armée libérienne ou nigériane, c’est la vérité qu’il faut soutenir et c’est la vérité qui a primé sur le mensonge, sur les montages que nous avons vus à la RTI. Nous nous sommes rendu compte que ces montages étaient anti-démocratiques et il faut éviter cela dans nos pays africains. Nous n’avons pas soutenu Alassane Ouattara parce qu’il est beau, mais nous avons soutenu le RHDP parce qu’il fallait un changement.
Le gouvernement Soro II a été formé, que pensez-vous de la composition de ce gouvernement ?
Je me demande si les quatre (4) leaders du RHDP, je veux parler du MFA, du PDCI, de l’UDPCI et du RDR, se sont réellement concertés avant la formation de ce gouvernement. Je pense qu’il était important qu’après l’investiture à Yamoussoukro, que ces leaders y compris le Premier ministre Soro Guillaume qui est le Secrétaire général des Forces nouvelles, se concertent pour trouver un accord afin de former un gouvernement. Ce gouvernement est propre, ses membres vont travailler mais ce qui est déplorable et largement critiqué, c’est qu’ils ont oublié la jeunesse. Dans n’importe quel pays, la jeunesse est le poumon du développement et dans un gouvernement de cette taille, il est important d’associer aussi la jeunesse. Je pense aussi que le pourcentage des femmes présentes dans ce gouvernement, 13%, c’est peu et c’est un peu déplorable.
Vous parlez de concertation entre quatre (4) leaders mais à un moment donné, le RHDP a été rejoint par l’UPCI de Gnamien Konan et le PIT de Francis Wodié. Le premier a bénéficié d’un poste ministériel quand aucun membre du PIT ne fait partie du gouvernement Soro II. Comment expliquez-vous cela ?
Je ne parle pas en termes de postes mais des leaders qui ont signé la naissance du RHDP et la base de cette coalition, c’est le PDCI, le RDR, le MFA et l’UDPCI auxquels se sont ajoutées les Forces nouvelles de Soro Guillaume. C’est vrai qu’il y a eu des alliances qui ont été scellées avec l’UPCI et le PIT mais la Côte d’Ivoire ne s’arrête pas au poste de ministre. Il y a beaucoup de choses à faire et quand on parle du développement d’un pays, ce n’est pas forcément les postes ministériels qui importent. Il y a des sociétés qui ont besoin d’intellectuels pour les diriger, il y a des structures de l’Etat, des hauts postes à l’étranger comme en Côte d’Ivoire qu’on peut toujours occuper. Rien n’est perdu. Alassane Ouattara veut travailler avec tout le monde, il demande même aux Ivoiriens de l’étranger de venir investir dans leur pays. Mais, j’estime que la femme a un faible taux dans les 36 postes ministériels du gouvernement Soro et la jeunesse a été oubliée.
Pourquoi cela, selon vous ?
Pour l’instant, il est trop tôt pour porter des critiques. Nous venons de découvrir le gouvernement qui est composé de technocrates, de personnes qui ont de l’expérience et qui vont beaucoup travailler, des anciens ministres qui sont revenus. Alassane Ouattara a été Premier ministre ici en Côte d’Ivoire, il a collaboré avec certains parmi eux donc, il connaît l’expérience et les compétences de chacun. Il est là pour travailler comme il l’a dit et la Côte d’Ivoire commence déjà à bouger, quelques semaines seulement après l’investiture. Il y a du boulot et chacun va donc se mettre au travail.
La réconciliation et la reconstruction post-crise ne commencent véritablement que maintenant. Comment entrevoyez-vous l’issue des choses ?
Cette réconciliation et cette reconstruction s’avèrent positives, dans la mesure où la Côte d’Ivoire n’est pas rancunière. Il y a trop de mélange entre nous en Côte d’Ivoire, ce qui fait que si j’ai un problème avec Pierre et que je sais qu’il est mon beau-frère, je suis obligé de pardonner pour aller de l’avant. Pour le bien-être de la Côte d’Ivoire, on est obligé de pardonner et de voir autre chose que ce qui s’est passé. C’est une plaie certes, mais nous sommes en train de chercher à panser cette plaie afin que dans l’avenir, ces choses n’arrivent plus jamais. Il est important que dès maintenant, chacun fasse sa police soi-même, dans son périmètre pour que les palabres inutiles, les barbaries prennent fin. C’est ces dix dernières années que nous avons connu les histoires du genre « tu viens d’où ?...», avec la réconciliation et le pardon de tous, nous allons revenir à la Côte d’Ivoire de notre enfance où il n’y avait pas de discrimination entre les enfants, où personne ne regardait l’autre en chiens de faïence.
Le gouvernement a été formé sans le Front populaire ivoirien, l’ex-parti au pouvoir. Des commentaires ?
Je ne peux pas faire de commentaires à la place du FPI. Le FPI a refusé de participer au gouvernement du Président Ouattara, ils ont leurs raisons. Ils veulent peut-être voir ce que Ouattara va faire, est-ce qu’il sera capable d’arriver au bout de sa mission ? Il a un projet de société qu’il veut mener, peut-être que le FPI n’a pas envie d’y participer non pas parce qu’il n’y a pas de compétences au FPI. Il y a des compétences mais ils veulent laisser Ouattarra faire son boulot d’une manière où d’une autre. Mais, l’avenir nous situera puisqu’il y a d’autres challenges.
Est-ce que ce choix n’est pas de nature à mettre à mal le processus de réconciliation ?
La Côte d’Ivoire a besoin d’aller de l’avant, d’une manière ou d’une autre. Il y a eu la main tendue des nouvelles autorités et les partis qui veulent entrer au gouvernement y sont et nous allons travailler avec eux. Cela ne veut pas pour autant dire que l’on va faire un blocus contre ceux qui ne sont pas au gouvernement. Nous allons continuer sans eux pour leur permettre de réfléchir et quand ils seront prêts, on va les accueillir. Ouattara n’a pas refusé de travailler avec tous les Ivoiriens, mais on ne peut pas prendre tout le monde comme ministre dans le gouvernement. A chaque poste, chacun va jouer sa partition et c’est l’essentiel.
Un mot pour terminer…
Nous avons un beau pays, la Côte d’Ivoire est vue de tout le monde entier. Si la page Gbagbo est aujourd’hui tournée, cela ne veut pas dire que la Côte d’Ivoire va s’arrêter. Le jeu politique est comme un match de football. Celui qui gagne aujourd’hui est heureux mais si tu vas t’entraîner, demain ça peut être ton tour. Ouattara va passer, la Côte d’Ivoire va demeurer, Gbagbo va passer, la Côte d’Ivoire va demeurer. Nous sommes là pour travailler pour le bien de la Côte d’Ivoire et à chaque niveau, chaque Ivoirien est utile, de même que tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire. Etant à l’étranger, nous respectons les Lois de nos différents pays d’accueil et plus tu respectes la Loi, plus tu vis longtemps dans ces pays. Je salue le gouvernement Soro et tous ses ministres, que chacun se mette au travail mais je demande au Président Ouattara de ne pas oublier la Diaspora ivoirienne, qui a beaucoup lutté, tant financièrement, matériellement que moralement. Ce n’est pas pour cette raison qu’on va se dire que la Diaspora a tout à sa disposition et ainsi l’oublier. Je voudrais sincèrement remercier L’Intelligent d’Abidjan qui a su jouer sa part dans cette lutte. Je félicite le Directeur général de cet organe, M. Alafé qui, chaque fois qu’il est de passage à Paris, ne ménage aucun effort pour rencontrer tous les journalistes. C’est un acte exemplaire qu’il faut saluer.
Réalisée par Olivier Dion
Qui est Hervé Cohx et à quoi devons-nous votre présence actuellement en Côte d’Ivoire ?
Je suis Hervé Amani Cohx, je suis le directeur de publication de «directabidjan.com» qui est un journal en ligne basé à Paris. Je suis venu à Abidjan pour suivre l’investiture du Président de la République, Alassane Ouattara. Je suis venu avec une forte équipe y compris les quatre (4) membres du directoire du RHDP, Mme Howa, Gnizako, Paul Dago Kouamé et Youpeh Marcel, le président du Directoire du RHDP-Europe. Ma présence s’explique par le fait que Paris a été très mouvementée pour la prise de pouvoir du Président Alassane Dramane Ouattara. En ma qualité de journaliste dans un premier temps, communicateur, membre de la cellule de communication qui a travaillé sur la stratégie de la prise de pouvoir, lorsque l’ambassadeur Ally Coulibaly est arrivé à Paris, nous avions travaillé sur la prise de l’ambassade de Côte d’Ivoire avec l’aide des jeunes de la sécurité et toute l’équipe mise en place. Je suis passé sur des plateaux de télévision, j’organisais des débats et lorsque l’équipe à Abidjan a constaté qu’il y avait des failles, nous avons eu le soutien de Tiburce Koffi, Venance Konan, Affoussy Bamba, Traoré Mariam, Sogona Bamba… Tout ce monde était avec nous à la cellule de communication pour renforcer cette communication. Nous avons abattu un travail colossal et le résultat est là. Aujourd’hui, avec l’appui des uns et des autres en Côte d’Ivoire, en Europe et partout ailleurs, la vérité a fini par triompher. L’investiture a été faite, aujourd’hui le gouvernement a été formé.
Avant d’en arriver là, il y a eu beaucoup de péripéties, il a fallu l’intervention de l’armée française pour permettre au Président Ouattara d’avoir la plénitude du pouvoir et cette intervention a suscité une grande polémique. Quel est votre avis sur cette polémique ?
Avant tout, c’est la Côte d’Ivoire qui prime. Ce n’est pas l’armée française qui a voté en Côte d’Ivoire, ce sont les Ivoiriens et il faut les saluer parce qu’ils sont allés aux urnes pour élire un Président de la République. Après cette brillante élection, Alassane Dramane Ouattara est devenu Président de la République de Côte d’Ivoire mais le président sortant, Laurent Gbagbo, voulait confisquer le pouvoir. Il y a eu une difficulté pour dégager Gbagbo du palais et deux armées se sont opposées, les FRCI d’un côté et les miliciens et mercenaires recrutés par Laurent Gbagbo, de l’autre. Avant l’armée française, il y a eu des médiations, notamment celles de l’Union africaine et de tous ceux qui soutenaient Alassane Ouattara par rapport à la vérité. C’est ce monde qui a donné un coup de pouce à la Côte d’Ivoire pour permettre au Président Ouattara d’accéder au pouvoir. Que ce soit l’armée française ou même l’armée ougandaise ou encore l’armée libérienne ou nigériane, c’est la vérité qu’il faut soutenir et c’est la vérité qui a primé sur le mensonge, sur les montages que nous avons vus à la RTI. Nous nous sommes rendu compte que ces montages étaient anti-démocratiques et il faut éviter cela dans nos pays africains. Nous n’avons pas soutenu Alassane Ouattara parce qu’il est beau, mais nous avons soutenu le RHDP parce qu’il fallait un changement.
Le gouvernement Soro II a été formé, que pensez-vous de la composition de ce gouvernement ?
Je me demande si les quatre (4) leaders du RHDP, je veux parler du MFA, du PDCI, de l’UDPCI et du RDR, se sont réellement concertés avant la formation de ce gouvernement. Je pense qu’il était important qu’après l’investiture à Yamoussoukro, que ces leaders y compris le Premier ministre Soro Guillaume qui est le Secrétaire général des Forces nouvelles, se concertent pour trouver un accord afin de former un gouvernement. Ce gouvernement est propre, ses membres vont travailler mais ce qui est déplorable et largement critiqué, c’est qu’ils ont oublié la jeunesse. Dans n’importe quel pays, la jeunesse est le poumon du développement et dans un gouvernement de cette taille, il est important d’associer aussi la jeunesse. Je pense aussi que le pourcentage des femmes présentes dans ce gouvernement, 13%, c’est peu et c’est un peu déplorable.
Vous parlez de concertation entre quatre (4) leaders mais à un moment donné, le RHDP a été rejoint par l’UPCI de Gnamien Konan et le PIT de Francis Wodié. Le premier a bénéficié d’un poste ministériel quand aucun membre du PIT ne fait partie du gouvernement Soro II. Comment expliquez-vous cela ?
Je ne parle pas en termes de postes mais des leaders qui ont signé la naissance du RHDP et la base de cette coalition, c’est le PDCI, le RDR, le MFA et l’UDPCI auxquels se sont ajoutées les Forces nouvelles de Soro Guillaume. C’est vrai qu’il y a eu des alliances qui ont été scellées avec l’UPCI et le PIT mais la Côte d’Ivoire ne s’arrête pas au poste de ministre. Il y a beaucoup de choses à faire et quand on parle du développement d’un pays, ce n’est pas forcément les postes ministériels qui importent. Il y a des sociétés qui ont besoin d’intellectuels pour les diriger, il y a des structures de l’Etat, des hauts postes à l’étranger comme en Côte d’Ivoire qu’on peut toujours occuper. Rien n’est perdu. Alassane Ouattara veut travailler avec tout le monde, il demande même aux Ivoiriens de l’étranger de venir investir dans leur pays. Mais, j’estime que la femme a un faible taux dans les 36 postes ministériels du gouvernement Soro et la jeunesse a été oubliée.
Pourquoi cela, selon vous ?
Pour l’instant, il est trop tôt pour porter des critiques. Nous venons de découvrir le gouvernement qui est composé de technocrates, de personnes qui ont de l’expérience et qui vont beaucoup travailler, des anciens ministres qui sont revenus. Alassane Ouattara a été Premier ministre ici en Côte d’Ivoire, il a collaboré avec certains parmi eux donc, il connaît l’expérience et les compétences de chacun. Il est là pour travailler comme il l’a dit et la Côte d’Ivoire commence déjà à bouger, quelques semaines seulement après l’investiture. Il y a du boulot et chacun va donc se mettre au travail.
La réconciliation et la reconstruction post-crise ne commencent véritablement que maintenant. Comment entrevoyez-vous l’issue des choses ?
Cette réconciliation et cette reconstruction s’avèrent positives, dans la mesure où la Côte d’Ivoire n’est pas rancunière. Il y a trop de mélange entre nous en Côte d’Ivoire, ce qui fait que si j’ai un problème avec Pierre et que je sais qu’il est mon beau-frère, je suis obligé de pardonner pour aller de l’avant. Pour le bien-être de la Côte d’Ivoire, on est obligé de pardonner et de voir autre chose que ce qui s’est passé. C’est une plaie certes, mais nous sommes en train de chercher à panser cette plaie afin que dans l’avenir, ces choses n’arrivent plus jamais. Il est important que dès maintenant, chacun fasse sa police soi-même, dans son périmètre pour que les palabres inutiles, les barbaries prennent fin. C’est ces dix dernières années que nous avons connu les histoires du genre « tu viens d’où ?...», avec la réconciliation et le pardon de tous, nous allons revenir à la Côte d’Ivoire de notre enfance où il n’y avait pas de discrimination entre les enfants, où personne ne regardait l’autre en chiens de faïence.
Le gouvernement a été formé sans le Front populaire ivoirien, l’ex-parti au pouvoir. Des commentaires ?
Je ne peux pas faire de commentaires à la place du FPI. Le FPI a refusé de participer au gouvernement du Président Ouattara, ils ont leurs raisons. Ils veulent peut-être voir ce que Ouattara va faire, est-ce qu’il sera capable d’arriver au bout de sa mission ? Il a un projet de société qu’il veut mener, peut-être que le FPI n’a pas envie d’y participer non pas parce qu’il n’y a pas de compétences au FPI. Il y a des compétences mais ils veulent laisser Ouattarra faire son boulot d’une manière où d’une autre. Mais, l’avenir nous situera puisqu’il y a d’autres challenges.
Est-ce que ce choix n’est pas de nature à mettre à mal le processus de réconciliation ?
La Côte d’Ivoire a besoin d’aller de l’avant, d’une manière ou d’une autre. Il y a eu la main tendue des nouvelles autorités et les partis qui veulent entrer au gouvernement y sont et nous allons travailler avec eux. Cela ne veut pas pour autant dire que l’on va faire un blocus contre ceux qui ne sont pas au gouvernement. Nous allons continuer sans eux pour leur permettre de réfléchir et quand ils seront prêts, on va les accueillir. Ouattara n’a pas refusé de travailler avec tous les Ivoiriens, mais on ne peut pas prendre tout le monde comme ministre dans le gouvernement. A chaque poste, chacun va jouer sa partition et c’est l’essentiel.
Un mot pour terminer…
Nous avons un beau pays, la Côte d’Ivoire est vue de tout le monde entier. Si la page Gbagbo est aujourd’hui tournée, cela ne veut pas dire que la Côte d’Ivoire va s’arrêter. Le jeu politique est comme un match de football. Celui qui gagne aujourd’hui est heureux mais si tu vas t’entraîner, demain ça peut être ton tour. Ouattara va passer, la Côte d’Ivoire va demeurer, Gbagbo va passer, la Côte d’Ivoire va demeurer. Nous sommes là pour travailler pour le bien de la Côte d’Ivoire et à chaque niveau, chaque Ivoirien est utile, de même que tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire. Etant à l’étranger, nous respectons les Lois de nos différents pays d’accueil et plus tu respectes la Loi, plus tu vis longtemps dans ces pays. Je salue le gouvernement Soro et tous ses ministres, que chacun se mette au travail mais je demande au Président Ouattara de ne pas oublier la Diaspora ivoirienne, qui a beaucoup lutté, tant financièrement, matériellement que moralement. Ce n’est pas pour cette raison qu’on va se dire que la Diaspora a tout à sa disposition et ainsi l’oublier. Je voudrais sincèrement remercier L’Intelligent d’Abidjan qui a su jouer sa part dans cette lutte. Je félicite le Directeur général de cet organe, M. Alafé qui, chaque fois qu’il est de passage à Paris, ne ménage aucun effort pour rencontrer tous les journalistes. C’est un acte exemplaire qu’il faut saluer.
Réalisée par Olivier Dion