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Économie Publié le vendredi 24 juin 2011 | Nord-Sud

Dépenses publiques/ Budget 2011 : l’Etat favorise les plus pauvres !

© Nord-Sud
La Cote d`Ivoire participe aux Assemblées de printemps organisées conjointement par le FMI et la Banque mondiale à Washington
Charles Diby
La matrice budgétaire concoctée par le gouvernement met un point d’honneur à panser les plaies provoquées par la crise post-électorale.


3.050 milliards Fcfa. C’est le budget dont s’est doté le gouvernement ivoirien pour l’exercice 2011, en hausse de 5 % relativement à la campagne précédente. Première particularité, il ne couvre que la période du 26 avril (date de la réouverture de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au 31 décembre 2011. Deu­xième particularité, il table sur une prévision de croissance négative à 6,3 %. Troisième particularité, il met en avant les dépenses en faveur des plus défavorisés.

500 milliards pour la relance

Construit essentiellement autour de 1.216 milliards Fcfa de ressources intérieures contre 964 milliards d’appuis extérieurs pour 805 milliards Fcfa à mobiliser sur le marché financier, le budget 2011 intervient dans un contexte marqué par une forte dégradation des indicateurs macro-économiques : une faible mobilisation des recettes intérieures consécutives aux pillages des entreprises, des problèmes au niveau du trafic routier, l’abandon des exploitations agricoles, la contraction projetée de la production du pétrole et du gaz, etc. A l’évidence, cette mauvaise conjoncture provoque l’aggravation de la pauvreté et une forte explosion des dépenses publiques. Au volet «Dépenses», précisément, le service de la dette représente 42 % contre 24 % pour les charges de personnel. Quant aux autres charges de fonctionnement, elles plafonnent à 23 %. Un véritable goulot d’étranglement. Une rapide étude comparative des deux derniers budgets démontre la déliquescence de l’économie nationale, co­rollaire d’une gouvernance financière approximative et davantage des effets pervers de la féroce crise post-électorale. L’année dernière, l’Etat avait clôturé sur un taux de croissance positive de 2,7 %. Une performance à mettre à l’actif de la normalisation de l’environnement socio-politique et surtout à la mise en œuvre du Programme économique et financier appuyé par la Facilité élargie de crédit. Mais pour cet exercice, les difficultés budgétaires, liées à la multiplicité des postes d’affectations financières, ne manqueront pas d’ankyloser les autres pôles importants pour la relance. Ainsi, au volet « Dépenses », le budget révèle une diminution du portefeuille des investissements à 340 milliards. Insuffisante au regard des besoins.
D’un point de vue financier, font remarquer certains experts, c’est un budget de remise en ordre, de stabilisation, pourrait-on dire. En effet, près du tiers des revenus sera consacré à la résolution des problèmes sociaux, soit 840 milliards Fcfa. Les actions prioritaires en faveur des couches défavorisées prévoient notamment la construction d’infrastructures de bases telles que les centres de santé, les écoles, l’adduction d’eau potable, l’électricité, la salubrité. Toutefois, des efforts supplémentaires semblent plus que jamais nécessaires pour prévenir les tensions sociales. Ce qui exige une multiplication des sources de financement ad hoc. Sur ce chantier, outre le recours aux solutions de type Buildind operate and transfer (BOT), l’Etat privilégiera également l’emprunt qui permettra notamment d’apporter des crédits. D’ailleurs, la demande d’ac­crois-­ sement des dépenses d’investissement de 340 milliards Fcfa à 500 milliards Fcfa formulée par le chef de l’Etat dans le cadre d’un budget révisé, est sans aucun doute l’expression de la volonté du gouvernement de relancer fortement l’activité de production. Signe tangible de cette volonté. L’annexe fiscale accompagnant le budget en cours se caractérise par une série de mesures d’accompagnement dont la finalité est de créer les conditions de la reprise économique. D’où les allègements fiscaux, la réduction de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux, l’aménagement du dispositif relatif à la réduction de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux. Des mesures qui, il faut le reconnaître, peuvent contribuer à la décélération de l’étau fiscal sur les entreprises, fer de lance du développement et de la croissance. Par ailleurs, en étendant leurs efforts au maintien de la subvention aux produits pétroliers et à la gratuité des soins de santé, les pouvoirs publics démontrent surtout leur attachement au bien-être des populations. Seulement voilà ! Ce train de mesures n’érode-t-il pas la marge budgétaire du gouvernement submergé par les attentes de tous ordres ?

Lanciné Bakayoko
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