La ministre Anne Ouloto ne marque pas de round d’observation. Elle démarre au turbo. Deux semaines après la visite des centres de groupage d’Abidjan, la responsable nationale de la salubrité était vendredi à Yamoussoukro. Dans la capitale le ministre, entourée des autorités administratives, (Augustin Thiam, Kouakou Gnrangbé, et Akponou Amoussou André, maire, gouverneur du district et préfet), a expliqué qu’il faut aller vite pour éviter que la cité des Caïmans ne ressemble à Abidjan en laideur. «J’ai entrepris de rencontrer le Gouverneur de Yamoussoukro, le maire, le préfet, en somme toutes les autorités de Yamoussoukro afin qu’ensemble nous parvenions à créer un cadre de vie décent pour les populations. Pour l’instant, nous constatons que la situation de Yamoussoukro est moins alarmante que celle d’Abidjan. Mais il faut vite rattraper les choses pour éviter que nous ne tombions dans le drame d’Abidjan, où de la perle des Lagunes, nous sommes aujourd’hui à Abidjan la grande poubelle », a fait remarquer Anne Ouloto. Pour atteindre son objectif de voir les villes sans ordures, la ministre s’est rendue au centre de groupage du quartier Lac dénommé Cema et à la décharge d’Akpéssékro. Sur le premier site, le maire Gnrangbé a expliqué qu’à ces débuts, le centre situé non loin du lac, était entretenu, avec des abords rayonnant de verdure. «Les abords du lac servaient quelques fois pour les réceptions après les mariages, les baptêmes et différentes cérémonies qui se déroulaient à Yamoussoukro. C’était un site touristique, beau et attrayant. Mais depuis des années, ce site n’est plus entretenu. Nous avons attendu les moyens qui ne sont jamais arrivés. (Des propos tenus en présence de N’Guessan Kouakou Adélina, Directrice générale de l’Agence nationale de la salubrité urbaine, l’Anasur). C’est un opérateur privé qui a décidé de s’en occuper il y a quelques temps. Et c’est la raison pour laquelle vous apercevez ces dames (elles étaient en activité sur le site)» a expliqué le premier magistrat de la capitale. La ministre a promis de redynamiser ces sites de groupage, de sorte qu’ils puissent respecter les normes de salubrité et qu’ils ne soient pas des lieux de dépôt sauvage. Sur le second site de déversement, le directeur de la construction et de l’assainissement du district a révélé que ce site qui couvre 23 hectares est exploité depuis une trentaine d’années. Malheureusement, il n’appartient pas à l’Etat. «Il ya un problème foncier sur ce site qui appartient au village d’Akpéssékro. Il était dit que l’Etat devait payer une purge coutumière de 500Fcfa par mètre carré. Engagement que l’Etat n’a jamais pu honorer. Les propriétaires viennent régulièrement réclamer leur terre qu’ils veulent lotir. Mais au delà, compte tenu de l’avancement de la ville et pour la protection de la vie des populations, il serait mieux que ce site soit déplacé», a proposé M. Kouadio. Une idée qui n’a pas requis l’assentiment du gouverneur du district qui a estimé que ‘’même si la décharge était déplacée, il ne serait pas sain que des personnes viennent habiter sur des tas d’immondices’’. En attendant de trouver des solutions à ces préoccupations, la ministre Ouloto a souhaité que tous se mettent au travail pour atteindre l’objectif ‘’zéro ordure dans les villes’’.
Touré Yélly
Touré Yélly