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Politique Publié le lundi 27 juin 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Duékoué / Des armes à la mission catholique : Le préfet et le commandant Koné Daouda inquiets

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
Le dernier bastion des partisans de Gbagbo tombe: soldats, miliciens et mercenaires libériens déposent les armes aux pieds des Forces républicaines, à Yopougon
Vendredi 29 avril 2011. Abidjan, commune de Yopougon. Des dizaines d`anciens éléments de la BAE, de la Garde républicaine, de miliciens ivoiriens et des mercenaires libériens déposent les armes au cours d`une cérémonie placée sous l`égide de l`Onuci. Les généraux Philippe Mangou et Gueu Michel, ainsi que les commandants Chérif Ousmane, Morou Ouattara et Ben Laden rassurent les hommes de Eugène Djué et Magui-le-tocard...
La ville de Duékoué a connu des moments douloureux pendant la crise postélectorale de novembre 2010 avec ses villages et quartiers entièrement détruits, ses déplacés de la mission catholique, qui vivent dans des conditions de précarité. Des événements que certains veulent laisser loin derrière eux, afin de reconstruire cette ville carrefour du moyen Cavally. Mais, Duékoué présente encore des signes de reprise d’hostilités. C’est le constat fait à la suite de la rencontre avec les autorités administratives et militaires de la ville. Et ce, dans le cadre de la mission préparatoire de l’identification des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire et autres groupes d’auto-défense dans la ville de Duékoué, par le Programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (PNRRC). Mission conduite par le conseiller spécial du Coordonnateur du PNRRC, Djouah Kéhi. Cette mission qui a débuté depuis le jeudi 23 juin à Séguéla, s’est retrouvée le samedi 25 juin à Duékoué. La vie socio-économique a repris tant bien que mal dans cette ville. Une reprise qui laisse penser que tout va bien à Duékoué. Et que sur le plan sécuritaire, les choses vont en s’améliorant avec la forte présence des FRCI dans tous les coins de rue et les bruits de musique, entendus ici et là comme à la rue princesse de Yopougon.

Des miliciens et mercenaires armés au sein de la Mission catholique
Durant la crise armée qu’a connue Duékoué, plusieurs personnes se sont retrouvées dans la mission catholique afin d’y trouver gîte et couvert. Parmi ceux-ci, des miliciens et mercenaires ont trouvé refuge dans cet édifice religieux avec des armes. À en croire le commandant Koné Daouda, une cinquantaine d’armes ont été retrouvées à la mission catholique avec des jeunes miliciens. Mais beaucoup d’armes ont été cachées par ces derniers à la suite de la première découverte d’armes par ses hommes. Pour lui, certains cadres de la région incitent les jeunes à la vengeance. Ils demandent aux miliciens de ne point déposer les armes. « Tant que les cadres de la région continueront de passer les coups de fil à la mission catholique, dans les petits villages, pour dire aux jeunes de ne pas rendre les armes ; de se préparer à rendre leur monnaie, les choses ne s’amélioreront pas. Parce que, disent-ils, ils ont tué nos parents, il faut aussi que nous tuions leurs parents», a révélé le commandant. Et de préciser que ces cadres effectuent des recrutements pour la reprise des hostilités. «Selon des jeunes que nous avons appréhendés, près de 100 mercenaires libériens ont rejoint la mission catholique à ce jour et 200 Ivoiriens volontaires qui sont aussi là, prêts à suivre le mot d’ordre de certains cadres. Une sorte de recrutement qui a commencé, puisque des cadres demandent aux jeunes de se préparer pour la vengeance», a-t-il ajouté.

Des armes en circulation; les élections locales menacées
« Le nombre d’armes ramassées ici n’a rien à voir avec l’effectif réel ou supposé des miliciens que nous avons dans cette zone. Surtout que nous sommes convaincus que beaucoup d’armes circulent à Duékoué », a déclaré le préfet de Duékoué, Benjamin Effoli. Indiquant ainsi que des miliciens refusent de déposer les armes, surtout que certains cadres appellent à la vengeance. Sur la question de circulation d’armes, le commandant Koné Daouda se veut encore plus clair. «Sur des milliers d’armes déposées ici, nous n’avons pas retrouvé plus d’une centaine. Il y a des armes encore qui circulent», a-t-il précisé. Une situation qui, selon le préfet, pourrait perturber les prochaines élections locales. « Si ce problème n’est pas pris à bras le corps, je ne peux pas garantir la tranquillité des prochaines élections locales. Les élections locales opposeront les enfants de la localité et chaque cadre détient aujourd’hui une portion de milice quelque part. Il faut craindre, si on ne règle pas ce problème, pendant les élections législatives et municipales, il pourrait avoir des grabuges », s’est-il inquiété. Raison pour laquelle, il a salué l’arrivée du PNRRC. Qui pour lui permettra, lors de la phase pratique de l’identification des FRCI et des groupes d’auto-défense, de régler ce problème de circulation d’armes à feu. Car selon le commandant Konda, des jeunes miliciens ont la volonté de déposer les armes.

Les Dozos règnent en maîtres
La situation sécuritaire est très précaire, avec la circulation des armes à feu et la présence des miliciens et mercenaires libériens. A côté de ces derniers, les maîtres et ‘’seigneurs’’ de Duékoué sont aussi les Dozos. Plus craint que les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire, ces chasseurs entretiennent la terreur au sein des populations, notamment des déplacés ayant regagné leurs villages. «Quand on parle de problème de sécurité, les populations font aujourd’hui de plus en plus confiance aux FRCI. Mais l’inquiétude réelle des déplacés de la mission catholique est liée à la présence des Dozos. Les populations autochtones ont plus peur des Dozos que des FRCI. Nous avons une forte présence de Dozos dans la localité. Prenez les axes qui vont vers les camps, vous rencontrez surtout des Dozos. Ici nous avons des Dozos de toute ethnie. Initialement les Dozos étaient confinés dans une aire géographique, qui est le nord de la Côte d’Ivoire. Ce sont des planteurs pour se protéger à un moment donné ont dû faire cette formation, qui aujourd’hui menace la population autochtone. Ils patrouillent sur les routes sans ériger de barrages. Tous les déplacés me posent le problème constant de la présence des Dozos dans leurs villages», a dit le préfet Benjamin Effoli. Outre les Dozos, un groupe armé d’environ 300 hommes se réclamant des FRCI, occupe illégalement le parc du mont Peko situé sur l’axe Duékoué-Bloléquin. Un fait qu’a voulu souligner le préfet afin que les autorités prennent des mesures correctives pour libérer ce parc qui est un lieu du domaine de l’Etat.
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