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Politique Publié le mardi 28 juin 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique diplomatique/Abdoulaye Wade du Sénégal : Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre

© L’intelligent d’Abidjan
Le président Alassane Ouattara à Dakar
Le président ivoirien Alassane Ouattara, est arrivé jeudi après-midi à Dakar, son premier voyage à l`étranger depuis sa prestation de serment le 6 mai pour rendre visite au président sénégalais Abdoulaye Wade
Le conseil des ministres du gouvernement sénégalais, à huit mois de l’élection présidentielle, avait décidé de modifier la constitution sénégalaise. Au bout de la décision du Président Abdoulaye Wade : ‘’l’élection du Président de la République, et d’un vice-président’’ en 2012. Cette réforme constitutionnelle, considérée comme une atteinte à la loi fondamentale, a porté un coup à la démocratie sénégalaise comme jamais auparavant. Même les anciens Présidents sénégalais, Léopold Sédar Senghor, ou Abdou Diouf, qui avaient à l’époque, une certaine influence sur l’Etat sénégalais et la démocratie, n’ont jamais tripatouillé la constitution. Léopold Sédar Senghor, a démissionné de lui-même du pouvoir, et Abdou Diouf a été correctement battu en 2000, par Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, au Sénégal, il y a une conclusion particulière à tirer : Abdoulaye Wade ne veut faire, ni comme Léopold Sédar Senghor, ni comme Abdou Diouf. L’actuel Président du Sénégal a une seule conviction : rester au pouvoir, avec une mainmise sur la démocratie, et un peu plus loin, sur les médias. C’est bien cette façon de faire, qui n’arrange pas l’opposition politique, la société civile, et l’organisation sénégalaise des droits de l’Homme, qui se battent pour que l’Etat du Sénégal reste conforme à sa constitution. Et, en même temps, Wade garant de cette constitution, doit avoir un comportement démocratique. Dans cette bataille, l’opposition politique et la société civile sénégalaises vont plus loin… chasser Abdoulaye Wade du pouvoir pour abus constitutionnel ; un document écrit, voté, et respecté par tous les Sénégalais. Très manifestement, ce que ‘’repousse’’ la constitution sénégalaise, après deux mandats. A l’analyse, Abdoulaye Wade n’est plus tout à fait le même ; celui que toute l’Afrique avait apprécié pour son combat contre le conservatisme politique. Aujourd’hui, Abdoulaye Wade n’est pas tout à fait un autre. Il est le seul chef d’Etat de la Cedeao, à soutenir ouvertement le Conseil national de transition en Libye. Abdoulaye Wade a été le seul chef d’Etat de la Cedeao, à soutenir le capitaine guinéen, Dadis Moussa Camara, de rester au pouvoir, après son coup d’Etat. A mon avis, l’Etat sénégalais que Abdoulaye Wade sert, est très embarrassé sur les ‘’dérapages’’ diplomatiques, de son Président. Au sommet économique du G8 en France, Abdoulaye Wade avait présenté son fils Karim Wade, comme dauphin constitutionnel, au Président américain Barack Hussein Obama. Ce geste, a provoqué une totale confusion ‘’constitutionnelle’’, au sein de la population, particulièrement de la société civile et de l’opposition politique, sénégalaise. Abdoulaye Wade, va-t-il être chassé du pouvoir par la rue ? Je réponds ‘’non’’. Parce que Abdoulaye Wade est d’une formation de droit. Il connaît le droit, et il connaît son droit. Pour dire tout simplement, que Abdoulaye Wade doit partir de lui-même. La fougue actuelle de Abdoulaye Wade à rester coûte que coûte au pouvoir au Sénégal, le lui prédispose à d’autres erreurs, comme son homologue nigérien Ahmadou Tandja, qui avait dissout toutes les institutions judiciaires et républicaines de son pays. Tout cela est embarrassant, pour nous, qui avons rencontré et connu, Abdoulaye Wade, dans les années 1980, comme opposant politique historique sénégalais, invité à l’époque par Félix Houphouët-Boigny. A tout point de vue, Abdoulaye Wade incarnait l’exemple de l’opposant africain, qui avait obéi à l’éthique politique, à la déontologie démocratique, pour arriver à la vérité simplifiée du jeu des urnes. Abdoulaye Wade dans le traitement de l’adversaire politique, avait du respect pour Léopold Sédar Senghor, qui avait fait du Sénégal un Etat pacifique, et Abdou Diouf, un Etat prospère et sécuritaire. Rester coûte que coûte au pouvoir serait une erreur stratégique fatale pour Abdoulaye Wade. Mais, s’il y a quelque chose de ‘’normal’’ à s’entêter, c’est bien que Abdoulaye Wade, quitte le pouvoir, après deux mandats logiquement constitutionnels.
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