Dr Diakité Souleïmane Coty a entrepris des visites de travail dans les structures sous sa tutelle . Cette randonnée a permis, au locataire du 12ème étage de la Tour C- Plateau- d`appréhender l`ampleur des pillages et des difficultés qui sont le lot quotidien des organismes, établissements et structures à sa charge. Si le ministre a une idée claire de la thérapie de choc à administrer pour l`embellie du paysage des médias, il n`en demeure pas moins que des dossiers sont à prioriser. Diakité Coty, en recevant des mains de Hamed Bakayoko, les dossiers du ministère de la Communication, le 06 juin dernier, prenait ainsi en main un département où presque tous les dossiers constituent une urgence. Pour que la presse accompagne efficacement la mise en œuvre du projet de société de Ouattara, il faut des actions vigoureuses du gouvernement. A commencer par le processus de viabilisation des entreprises de presse conformément à la loi N° 2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse. En s`appuyant sur cette loi, l`Etat avait commencé à rendre fonctionnel le Fonds de Soutien au Développement de la Presse (FSDP). Plusieurs entreprises légalement constituées, beaucoup de rédactions ont reçu du matériel roulant et des fournitures de bureaux. Chose plus importante, il restait à loger, dans un établissement bancaire de la place, "le Fonds de garantie" lorsque la Côte d`Ivoire est entrée dans la période électorale suivie d`une crise postélectorale. Il est donc urgent, aujourd`hui, que le ministre rende effectif ce fonds de garantie dont la vocation est de permettre, aux sociétés éditrices des journaux, d`être éligibles au crédit bancaire et avoir une manne en permanence pour développer leurs activités. En son temps, l`Etat avait également adopté des mesures d`exonération et d`allègement fiscales au bénéfice des entreprises de presse pour l`année 2011. Ce que des dirigeants d`entreprise de presse ont qualifié, en son temps, de bouée de sauvetage arrivant bientôt à son terme, des mesures idoines sont à prendre à ce niveau. Le Groupement des Editeurs de la Presse en Côte d`Ivoire (GEPCI), par la voix de son président, Dénis Kah Zion, jeudi dernier, s`est voulu clair : « La presse nécessite une subvention urgente». Cette subvention, en réalité, « c`est de l`argent frais » que nécessitent aujourd`hui les entreprises pour faire face à plusieurs charges locatives et sociales. Cela, parce que, peu avant et pendant la crise postélectorale, beaucoup de ces journaux, ceux proches du RHDP, ont croulé sous le poids de sanctions pécuniaires et des interdictions de paraître. Le drame dans tout cela est qu`à cette période, aucune entreprise, aucun annonceur ne se hasardait à communiquer dans ces journaux. Donc, ces entreprises qui tiraient le plus gros lot de leurs revenus des recettes publicitaires voient leurs revenus chuter de façon drastique. A ce jour, l`obtention de ce fonds fait partie du plaidoyer des patrons des entreprises de presse. A ne pas omettre, la réactivation impérative de la Commission paritaire d`attribution de la carte des journalistes professionnels et des professionnels de la Communication.
L`amélioration salariale ; condition sine qua non d`une presse de qualité
Cette carte, à n`en point douter, consacre l`assainissement du monde de la presse. Ce milieu en proie à certaines dérives dues à l`intrusion de "brebis galeuses" qui ternissent la noble image du journaliste ivoirien. Aussi faut-il mener des actions allant dans le sens de la revalorisation de ce précieux sésame qui puisse permettre, à son détenteur, de jouir de certains avantages et autres facilités dans l`accès à l`information et dans l`acquisition de matériels de travail tels que les consommables informatiques, des titres de transports. L`autre dossier, non des moindres, à ne négliger sous aucun prétexte par Diakité Coty et son équipe, est celui de la Convention collective des travailleurs de la presse privée. Le 12 février 2008, le Syndicat National des Agents de la Presse Privée de Côte d`I voire (SYNAPP-CI) et le Groupement des Editeurs de la Presse en Côte d`Ivoire (GEPCI) ont signé une Convention. Sous les auspices des ministres Hubert Oulaye de la Fonction publique et Ibrahim Sy Savané, Guillaume Gbato (Secrétaire général du Synappci) au nom des travailleurs et Dénis Kah Zion, pour les patrons, ont paraphé le document- cadre définissant les règles de collaboration entre les deux entités. Le texte qui définit le point d`indice de la rémunération et les modalités d`exercice des journalistes et des autres travailleurs du secteur des médias avait pour avantage de sortir ceux-ci de la précarité. De commun accord, la Convention devrait entrer en application en août dernier. Cela n`ayant pas été fait, un protocole d`accord, sous les auspices du CNP, a été signé pour donner aux entreprises de se préparer. Et l`échéance de septembre 2012 a été retenue pour l`entrée en vigueur de la Convention. Gageons que Alassane Ouattara qui veut conférer au journaliste ivoirien sa dignité donnera, inévitablement, un blanc-seing à Diakité Coty pour parachever ce chantier combien important pour une presse responsable en Côte d`Ivoire. Car, comme le reconnaît Alfred Dan Moussa, ancien président de l`Union de la Presse Francophone, « Si on veut une presse crédible et professionnelle en Côte d`Ivoire, il faut donner un traitement digne aux journalistes». Cela n`est pas de la mer à boire pour Diakité Coty, car Alassane Ouattara a une idée claire de ce que doit être la presse sous son mandat : « Je veux une presse plurielle, responsable, digne du développement que je veux impulser à mon pays, car je veux que la presse soit un indicateur de la vitalité de tous les secteurs d`activités », disait-il au cours du mémorable face-à-face avec Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2010. S`agissant des médias d`Etat, le chef de l`Etat les a déjà confiés à des professionnels dont les touches ne sont pas encore perceptibles du fait du manque de moyens. S`agissant de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), le défi majeur à relever est de parvenir à ce qu`elle couvre tout le territoire national. Quant à Fraternité-Matin, Venance Konan, son nouveau Directeur, n`a pas manqué de dévoiler sa volonté de faire en sorte que le journal gouvernemental ne tombe plus dans les travers d`antan. « Nous ne demandons pas aux journalistes d`encenser tel ou injurier tel autre. Nous leur disons de faire en toute conscience leur métier de journaliste». Il est donc clair que la télé, la radio à capitaux publics et le journal gouvernemental ne doivent pas servir d`instruments d`injures, de division des Ivoiriens.
L`autre préoccupation que le ministre doit prendre à bras le corps, est celle de la formation. La Côte d`Ivoire n`abrite pas d`école de journalisme comme le CESTI de Dakar. Plus de la moitié des acteurs des médias ayant appris le métier sur le tas, il urge de multiplier des séminaires, missions et rencontres de renforcement de capacités. Ce qui fera monter en puissance les journalistes dans l`exercice de leur métier. Diakité Coty arrive dans un département qui constitue l`unité de mesure de la démocratie en Côte d`Ivoire. Il est vrai, ses prédécesseurs ont constitué le terreau fertile pour donner à la Côte d`Ivoire une presse digne d`elle. Quitte à lui de semer la bonne graine pour voir germer la bonne plante. Il en a les moyens humains et matériels.
Jean- Antoine Doudou
L`amélioration salariale ; condition sine qua non d`une presse de qualité
Cette carte, à n`en point douter, consacre l`assainissement du monde de la presse. Ce milieu en proie à certaines dérives dues à l`intrusion de "brebis galeuses" qui ternissent la noble image du journaliste ivoirien. Aussi faut-il mener des actions allant dans le sens de la revalorisation de ce précieux sésame qui puisse permettre, à son détenteur, de jouir de certains avantages et autres facilités dans l`accès à l`information et dans l`acquisition de matériels de travail tels que les consommables informatiques, des titres de transports. L`autre dossier, non des moindres, à ne négliger sous aucun prétexte par Diakité Coty et son équipe, est celui de la Convention collective des travailleurs de la presse privée. Le 12 février 2008, le Syndicat National des Agents de la Presse Privée de Côte d`I voire (SYNAPP-CI) et le Groupement des Editeurs de la Presse en Côte d`Ivoire (GEPCI) ont signé une Convention. Sous les auspices des ministres Hubert Oulaye de la Fonction publique et Ibrahim Sy Savané, Guillaume Gbato (Secrétaire général du Synappci) au nom des travailleurs et Dénis Kah Zion, pour les patrons, ont paraphé le document- cadre définissant les règles de collaboration entre les deux entités. Le texte qui définit le point d`indice de la rémunération et les modalités d`exercice des journalistes et des autres travailleurs du secteur des médias avait pour avantage de sortir ceux-ci de la précarité. De commun accord, la Convention devrait entrer en application en août dernier. Cela n`ayant pas été fait, un protocole d`accord, sous les auspices du CNP, a été signé pour donner aux entreprises de se préparer. Et l`échéance de septembre 2012 a été retenue pour l`entrée en vigueur de la Convention. Gageons que Alassane Ouattara qui veut conférer au journaliste ivoirien sa dignité donnera, inévitablement, un blanc-seing à Diakité Coty pour parachever ce chantier combien important pour une presse responsable en Côte d`Ivoire. Car, comme le reconnaît Alfred Dan Moussa, ancien président de l`Union de la Presse Francophone, « Si on veut une presse crédible et professionnelle en Côte d`Ivoire, il faut donner un traitement digne aux journalistes». Cela n`est pas de la mer à boire pour Diakité Coty, car Alassane Ouattara a une idée claire de ce que doit être la presse sous son mandat : « Je veux une presse plurielle, responsable, digne du développement que je veux impulser à mon pays, car je veux que la presse soit un indicateur de la vitalité de tous les secteurs d`activités », disait-il au cours du mémorable face-à-face avec Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2010. S`agissant des médias d`Etat, le chef de l`Etat les a déjà confiés à des professionnels dont les touches ne sont pas encore perceptibles du fait du manque de moyens. S`agissant de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), le défi majeur à relever est de parvenir à ce qu`elle couvre tout le territoire national. Quant à Fraternité-Matin, Venance Konan, son nouveau Directeur, n`a pas manqué de dévoiler sa volonté de faire en sorte que le journal gouvernemental ne tombe plus dans les travers d`antan. « Nous ne demandons pas aux journalistes d`encenser tel ou injurier tel autre. Nous leur disons de faire en toute conscience leur métier de journaliste». Il est donc clair que la télé, la radio à capitaux publics et le journal gouvernemental ne doivent pas servir d`instruments d`injures, de division des Ivoiriens.
L`autre préoccupation que le ministre doit prendre à bras le corps, est celle de la formation. La Côte d`Ivoire n`abrite pas d`école de journalisme comme le CESTI de Dakar. Plus de la moitié des acteurs des médias ayant appris le métier sur le tas, il urge de multiplier des séminaires, missions et rencontres de renforcement de capacités. Ce qui fera monter en puissance les journalistes dans l`exercice de leur métier. Diakité Coty arrive dans un département qui constitue l`unité de mesure de la démocratie en Côte d`Ivoire. Il est vrai, ses prédécesseurs ont constitué le terreau fertile pour donner à la Côte d`Ivoire une presse digne d`elle. Quitte à lui de semer la bonne graine pour voir germer la bonne plante. Il en a les moyens humains et matériels.
Jean- Antoine Doudou