Le président de l'Assemblée nationale a encore frappé. Dans une interview accordée à un confrère hier, Mamadou Koulibaly a « tiré » sur le régime Ouattara. C'est en leader de l'opposition, décidé à prendre toute sa place, qu'il a critiqué vertement certaines pratiques du nouveau régime qui rappellent les travers du défunt régime Gbagbo. « On note de toutes parts des critiques du Fpi formulées par le nouveau régime mais on reproduit ses erreurs les plus graves », charge-t-il. Et d'égrener ces mauvaises pratiques qui avaient cours sous Gbagbo et le Fpi et dont le régime Ouattara ne s'est pas encore départi. D'un, la gestion du pays avec des anciens compagnons de lutte, bombardés à des postes juteux. Une façon de faire du Gbagbo sans Gbagbo, que déplore Koulibaly. « De surcroît, le président Ouattara verrouille son système en positionnant ses amis dans les secteurs stratégiques... C'est assez inquiétant car nous sommes loin de la démocratie au nom de laquelle tant d'Ivoiriens sont tombés », s'offusque l'ancien n°2 du régime Gbagbo. De deux, le président de l'Assemblée nationale dénonce le piétinement de la Constitution observé depuis que le successeur de Laurent Gbagbo exerce l'effectivité du pouvoir. Il condamne notamment la gouvernance par voie d'ordonnance, qui tend à contourner le Parlement comme cela se faisait sous l'ancien régime. Le président de l'Assemblée nationale n'apprécie pas que le Budget 2011 ait été adopté par ordonnance comme le faisait hier le prédécesseur de Ouattara. « Le budget vient d'être voté adopté cette semaine par ordonnance sans même avoir recueilli l'avis de l'Assemblée nationale. C'est de mon point de vue une grave erreur que je ne manquais pas de relever dans les pratiques de l'ancien régime », s'insurge-t-il,avant d'asséner: « Les ordonnances qui instituent ce budget sont illégales ». La mise à l'écart du Parlement est condamnée par le président par intérim du Fpi, qui est d'autant plus ulcéré que, selon lui, « rien dans la Constitution ne lui (à Ouattara) donne le droit de décréter la fin du mandat du parlement ».
A.N
A.N