Depuis qu’elle a été instaurée dans les hôpitaux publics, la gratuité des soins est l’objet de violentes critiques. Nous avons interrogé M. Donatien Robé dont l’organisation milite en faveur de l’accès pour tous aux soins, afin de recueillir ses impressions.
Vous qui militez pour des soins pour tous, vous devez êtes satisfaits de la gratuité des soins?
Écoutez, tout ce qui peut permettre aux Ivoiriens de mieux se soigner pour vivre longtemps et avoir ainsi le temps d’éduquer leurs enfants est à encourager. De ce point de vue, il faut féliciter et encourager le président Ouattara. Certes, la gratuité des soins ne se passe pas bien en ce moment mais pour nous, ce qui est d’abord important, c’est la bonne intention qui anime les nouvelles autorités. D’ailleurs, cette gratuité est mieux que le recouvrement des coûts qui obligeait les Ivoiriens à payer avant d’être reçus en consultation.
Pensez-vous que cette bonne intention est suffisante pour satisfaire les Ivoiriens qui se plaignent malgré tout?
Notre organisation, Orphelins Secours, a critiqué le Premier ministre Ouattara qui avait supprimé la gratuité des soins instaurée par le président Houphouët. Président de la république, il réinstaure cette gratuité. Pour nous, objectivement, c’est une avancée notable dans la politique sociale surtout pour les pauvres qui sont les orphelins de la société. Il montre que la santé des Ivoiriens est l’une de ses préoccupations. Les Ivoiriens se plaignent à juste titre parce que les médicaments ne sont pas toujours disponibles. Mais on oublie de dire que les consultations sont gratuites. Or, le coût des consultations constituait aussi un frein à l`accès aux soins. Cette gratuité ne résoud certes pas tous les problèmes, mais elle en résoud un certain nombre. Il est vrai que nous devons attendre pour savoir ce qui se passera ensuite. Et cela est essentiel. Cette politique va-t-elle continuer ? Comment va-t-on la financer, sachant qu’elle est possible en ce moment grâce à des dons extérieurs ? Va-t-elle être financée par des contributions directes avec des cotisations directes ou indirectes avec une hausse de la TVA dans le cadre d’une assurance maladie obligatoire ? Sera-t-elle sélective? Il y a de nombreuses interrogations.
Quelle formule souhaitez-vous?
Nous avons soutenu l’AMU. Nous militons toujours pour le principe d’une assurance maladie publique qui garantit l’accès des pauvres aux soins. Vu que les dépenses de santé augmentent partout dans le monde provoquant des déficits, la Côte d’Ivoire doit relever le défi de mettre en place une formule qui garantit à la fois l’accès aux soins de base pour tous, l’équilibre financier et la pérennité du système à travers son mode de financement. ``Orphelins secours`` a fait une petite enquête dans les hôpitaux. Nous nous sommes rendu compte que le taux de fréquentation des centres de santé qui était autour de 15% a progressé considérablement pour se situer autour de 60% depuis l`instauration de cette gratuité des soins. Il y a deux enseignements à cela. D’abord, c’est la preuve que le frein majeur à l’accès aux soins est la pauvreté, ensuite c’est la preuve que les Ivoiriens ne boudent pas cette politique. Cependant, il faut une assurance maladie publique à notre pays comme l`a promis M. Ouattara, car notre économie ne peut pas financer tous les soins de tous les Ivoiriens à 100% à long terme. C’est une évidence.
Franck SOUHONE
Vous qui militez pour des soins pour tous, vous devez êtes satisfaits de la gratuité des soins?
Écoutez, tout ce qui peut permettre aux Ivoiriens de mieux se soigner pour vivre longtemps et avoir ainsi le temps d’éduquer leurs enfants est à encourager. De ce point de vue, il faut féliciter et encourager le président Ouattara. Certes, la gratuité des soins ne se passe pas bien en ce moment mais pour nous, ce qui est d’abord important, c’est la bonne intention qui anime les nouvelles autorités. D’ailleurs, cette gratuité est mieux que le recouvrement des coûts qui obligeait les Ivoiriens à payer avant d’être reçus en consultation.
Pensez-vous que cette bonne intention est suffisante pour satisfaire les Ivoiriens qui se plaignent malgré tout?
Notre organisation, Orphelins Secours, a critiqué le Premier ministre Ouattara qui avait supprimé la gratuité des soins instaurée par le président Houphouët. Président de la république, il réinstaure cette gratuité. Pour nous, objectivement, c’est une avancée notable dans la politique sociale surtout pour les pauvres qui sont les orphelins de la société. Il montre que la santé des Ivoiriens est l’une de ses préoccupations. Les Ivoiriens se plaignent à juste titre parce que les médicaments ne sont pas toujours disponibles. Mais on oublie de dire que les consultations sont gratuites. Or, le coût des consultations constituait aussi un frein à l`accès aux soins. Cette gratuité ne résoud certes pas tous les problèmes, mais elle en résoud un certain nombre. Il est vrai que nous devons attendre pour savoir ce qui se passera ensuite. Et cela est essentiel. Cette politique va-t-elle continuer ? Comment va-t-on la financer, sachant qu’elle est possible en ce moment grâce à des dons extérieurs ? Va-t-elle être financée par des contributions directes avec des cotisations directes ou indirectes avec une hausse de la TVA dans le cadre d’une assurance maladie obligatoire ? Sera-t-elle sélective? Il y a de nombreuses interrogations.
Quelle formule souhaitez-vous?
Nous avons soutenu l’AMU. Nous militons toujours pour le principe d’une assurance maladie publique qui garantit l’accès des pauvres aux soins. Vu que les dépenses de santé augmentent partout dans le monde provoquant des déficits, la Côte d’Ivoire doit relever le défi de mettre en place une formule qui garantit à la fois l’accès aux soins de base pour tous, l’équilibre financier et la pérennité du système à travers son mode de financement. ``Orphelins secours`` a fait une petite enquête dans les hôpitaux. Nous nous sommes rendu compte que le taux de fréquentation des centres de santé qui était autour de 15% a progressé considérablement pour se situer autour de 60% depuis l`instauration de cette gratuité des soins. Il y a deux enseignements à cela. D’abord, c’est la preuve que le frein majeur à l’accès aux soins est la pauvreté, ensuite c’est la preuve que les Ivoiriens ne boudent pas cette politique. Cependant, il faut une assurance maladie publique à notre pays comme l`a promis M. Ouattara, car notre économie ne peut pas financer tous les soins de tous les Ivoiriens à 100% à long terme. C’est une évidence.
Franck SOUHONE
