Les artistes de Côte d’Ivoire ont décidé de ne pas rester en marge du processus de réconciliation engagé pour la reconstruction post-crise après les événements douloureux qu’a connu le pays. Ils sont conscients du rôle qu’ils ont à jouer dans ce processus. C’est pourquoi, ils se sont mis à la tâche, en organisant des tournées musicales dans les différentes régions de la Côte d’Ivoire. Le samedi 16 juillet dernier, au GRTO de Cocody, ils ont organisé une rencontre avec leur ministre de tutelle, M. Bandaman Kouakou Maurice, pour lui signifier leur engagement à l’accompagner dans la mission à lui confiée par le Président Alassane Ouattara. « Les artistes de Côte d’Ivoire sont avec leur ministre. Ce n’est plus négociable ». Par ce slogan, M. Diallo Ticouaï Vincent, le Président du comité d’organisation de cette cérémonie a laissé entendre que plus personne se s’interposera entre leur ministre et eux. Pour sa part, le Directeur général par intérim du Burida, M. Assiélou François, entend redonner à l’institution ses lettres de noblesse. « Nous nous attèlerons à œuvrer dans cette dynamique afin d’amener les artistes à vivre de leur art », a-t-il affirmé. Prenant la parole, le Président par intérim de l’Union Nationale des Artistes de Côte d’Ivoire (UNARTCI), Ken Adamo, a fait savoir que les artistes ont payé le plus lourd tribu dans cette crise qui a secoué le pays. Parce que dit-il, « Avec la crise, il n’y avait plus de spectacles ». Au cours de cette cérémonie, l’Unartci a remis un livre blanc au ministre. Un livre dans lequel sont consignées toutes les actions à entreprendre pour lutter contre les fléaux qui minent le monde de la culture ivoirienne. A l’en croire, plusieurs commissions seront mises en place pour redorer le blason de la culture. Ainsi, il y aura une commission chargée de la lutte contre la piraterie, de l’éthique et de la déontologie, de la recherche des financements, des relations avec les Institutions, des stratégies et développement de la Culture et enfin de la planification des spectacles. Il a, par ailleurs, expliqué que la commission chargée de la réconciliation et de la paix est déjà en marche. Intervenant à son tour, le ministre Bandaman Maurice s’est dit heureux de voir que le choix porté sur lui par le Président Ouattara comble et anime d’espoir ses frères artistes. Pour lui, les conditions de vie des artistes doivent changer. « Nous devons tout faire pour changer. L’Unartci doit tout mettre en oeuvre afin que notre structure puisse se transformer en industrie et que les artistes puissent enfin vivre de leur art », a-t-il exhorté les artistes. A l’en croire, c’est pour le bien-être des artistes qu’il a décidé de mettre fin au désordre qui s’était installé au Burida. Le ministre a tenu à rappeler que cette décision de changer les dirigeants du Burida est administrative. Elle n’est pas politique encore moins un règlement de compte contre Gadji Céli comme veulent le faire croire certaines personnes. « Nous ne laisserons plus personne gaspiller les ressources des artistes. Il n’y aura plus de désordre au Burida et j’en suis convaincu. Aussi, ne voudrais-je pas voir les artistes mourir de pauvreté sous le mandat d’Alassane Ouattara. Nous sommes dans un Etat de droit. Celui qui s’amusera avec le bien des artistes en subira les conséquences », a martelé le ministre tout en signifiant qu’un décret sera pris pour faire le bilan chaque six mois des dirigeants mis en place. « Si le résultat n’est pas convaincant, ils seront remplacés », a-t-il ajouté. Revenant sur le cas de la piraterie, Bandaman Maurice a accusé les artistes d’être les premiers responsables de ce fléau grandissant. Parce qu’ils n’arrivent pas à couvrir tout le territoire dans le processus de vente de leurs œuvres. En somme, le ministre a fait savoir qu’il urge de travailler pour que la Culture retrouve sa place d’antan. Des sketches, de la lecture et des prestations artistiques ont meublé cette manifestation animée par Guédéba Martin. Il importe de signaler que des monuments de la culture ivoirienne tels que Léonard Groghuet, Tantie Oussou, Wedji Ped … ont tenu à marquer de par leur présence cette cérémonie de haute portée.
EUPHRATE DJAKO
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