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Politique Publié le jeudi 21 juillet 2011 | Soir Info

Déstabilisation de la Côte d`Ivoire : Un réel danger plane

© Soir Info
Crise post-électorale: Abobo après les affrontements entre les FDS et le "Commando invisible"
Vendredi 25 mars 2011. Abidjan. De violents combats ont opposés les FDS qui tentaient d`approvisionner le camp de gendarmerie, aux éléments du "Commando invisible" qui contrôlent la commune d`Abobo. Photo: les chars des FDS
Le volcan de la déstabilisation du régime Ouattara n`est pas encore totalement éteint. Il est tout simplement en sommeil et pourrait, à tout moment, se réveiller et cracher ses larves sur le pouvoir en place. Les partisans du chef de l`Etat, Alassane Ouattara, peuvent donc « faire la nouba », mais en gardant les yeux grandement ouverts, notamment, sur les proches d`Ibrahim Coulibaly dit IB, tué à Abobo PK 18 par les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci), des jeunes patriotes de Charles Blé Goudé, des éléments de la garde Républicaine, les mercenaires pro-Gbagbo, les anciens officiers supérieurs des Fds en exil et certains restés dans l`armée. Ce constat, pour le moins stupéfiant, est de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire ( Onuci). Le rapport que Young-Jin Choi, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Côte d`Ivoire, a produit le 18 juillet 2011 à New-York, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, se veut un « avertisseur » des dangers qui planent sur le pouvoir d`Alassane Ouattara. Il a posé, en effet, un regard sur la situation sécuritaire du pays, qui donne tout simplement froid dans le dos. Choi a d`abord mis en relief l`incapacité des Frci à assurer la mission de sécurisation du pays de façon efficiente. « Les Frci continuent d`être caractérisées par leur nature non conventionnelle et disparate, leur absence de cohésion et l`insuffisance de leurs moyens », soulignant qu`on ne peut pas attendre grand-chose d`elles, en termes de sécurisation du territoire ivoirien. Ce qui, naturellement, a amené l`Onuci à prendre les choses en main, notamment, par le renforcement de ses troupes et leur déploiement à l`échelle du pays. Y.J Choi affirme que le danger est toujours présent et plane comme l`épée de Damoclès sur le nouveau pouvoir. « La situation qui règne dans le pays, sur le plan de la sécurité, en particulier à Abidjan et dans l`ouest du pays, demeure extrêmement précaire », fait remarquer le diplomate sud-coréen. Qui s`empresse d`enfoncer le clou : « Le risque d`une reprise du conflit armé est toujours aigu et les attaques contre les populations civiles continuent. Il est possible qu`elles soient fomentées par les nombreux soldats de l`ex-garde républicaine qui se sont fondus dans la population civile à Abidjan avec leurs armes ou encore par les milices pro-Gbagbo, les mercenaires et les anciens membres des Fds qui ont été re-aiguillés à partir d`Abidjan et tentent de se regrouper dans les provinces occidentales, ou encore par les Jeunes Patriotes et les membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d`Ivoire ( Fesci) qui ont toujours accès à des armes et des éléments des commandos invisibles qui sont entrés dans la clandestinité avec leurs armes ».

Troupes renforcées

Au fur et à mesure que l`on épluche ce rapport, on est plutôt abasourdi et étreint d`inquiétudes face à la précarité de la situation sécuritaire. Par ailleurs, le représentant de Ban Ki-moon en Côte d`Ivoire analyse le fait qu`un peu plus de 15 % des policiers et gendarmes ivoiriens soient toujours dans la nature comme étant une autre boîte de Pandore que le pouvoir Ouattara devrait gérer avec tact. « En plus, au niveau de la police et de la gendarmerie jusqu`à ce jour, 85 % d`entre eux se sont fait enregistrer pour la reprise de leurs fonctions, mais très peu sont ceux qui travaillent effectivement », souligne-t-il, avant d`ajouter : « Les mercenaires partisans de Gbagbo, les milices et les anciens éléments des Fds ( Ndlr : Forces de défense et de sécurité dont le Cema, Philippe Mangou vient d`être limogé) à l`ouest constituent une grave menace, non seulement pour la Côte d`Ivoire, mais également pour ses voisins. La plupart des voisins de la Côte d`Ivoire risquent d`être déstabilisés du fait du caractère poreux des frontières et de l`histoire des anciens combattants et milices de la sous-région qui agissent pour leur propre compte ». Au total, ce rapport de Choi présente des perspectives très sombres pour la Côte d`Ivoire, notamment au plan sécuritaire…Il interpelle le pouvoir Ouattara à plus de vigilance pour endiguer le péril. En ce qui la concerne, face à ces menaces graves, l`Onuci a entrepris de boucler, militairement, le pays. Ainsi, son effectif militaire, de 9.792 hommes soit 8.402 soldats, 186 observateurs militaires et 96 policiers d`état-major sera-t-il maintenu. La police de l`Onuci verra son effectif passer à 1.555 éléments. Ses troupes se renforceront sur toute la bande occidentale du pays qui couvre les départements de Toulépleu, Taï et Tabou. Par ailleurs, l`effectif de 2.400 soldats onusiens et 100 policiers supplémentaires, précédemment autorisés, seront maintenus jusqu`au lendemain des élections législatives. L`Onuci et la Mission des Nations unies au Libéria ( Minul) devraient prendre en charge la sécurité transfrontalière entre la Côte d`Ivoire et le Liberia.

Armand B. DEPEYLA
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