Le leader de l’Union des forces républicaines (Ufr), Sidia Touré, a vertement condamné, hier, à Abidjan, la tentative d’assassinat du chef de l’Etat de la Guinée, Alpha Condé. «Nous ne souhaitons pas revenir à un régime militaire en Guinée», a-t-il déclaré au cours d’un point de presse aux II-Plateaux. L’ancien Premier ministre guinéen a dit sa volonté de voir la démocratie s’enraciner dans son pays. Il indique à cet effet qu’il appartient, aux nouvelles autorités de rechercher le consensus national. Car, a-t-il souligné, sans la paix, il n’y a pas de développement : «Nous avons énormément de problèmes. Nous n’avons pas commencé à voir le fruit des élections», a déploré. Le leader de l’Ufr a noté que la Guinée n’a pas encore pris son envol. A preuve, les besoins élémentaires des populations qui se résument en eau et en électricité n’ont pas eu un début de solution. Sidia Touré a signifié qu’il y a plutôt beaucoup de discours servis aux populations en lieu et place d’actes concrets. «Tout est excessivement politisé», a-t-il dénoncé. Pourtant, a-t-il fait remarquer, le potentiel d’investissement est énorme dans le pays. Mais, note-t-il, il y a un manque de confiance qui fait que les investisseurs traînent les pieds. L’ancien Premier ministre a conseillé aux autorités de travailler au retour de la confiance. «Le consensus est la base de tout développement», ponctue l’opposant. Faisant sien l’exemple ivoirien, Sidia Touré a souligné que la confiance est vite revenue au sortir de la crise armée parce que l’Etat appelle tous les jours à la réconciliation et à la cohésion nationale. «Or, en Guinée, il n’y a pas d’engagement clair dans ce sens», regrette-t-il. En définitive, il a encouragé le gouvernement à faire rapidement les élections législatives pour que s’engagent les débats sur la vie de la nation. Cela donnerait plus de crédibilité aux institutions et permettra le retour de la confiance. «La précarité des institutions est due à l’absence de l’Assemblée nationale » a confié Sidia Touré avant d’avoir souhaité que la tentative d’assassinat du président de la République ne soit pas une occasion pour ouvrir une chasse aux sorcières.
K. Marras. D
Leg/ L’ancien Premier ministre, Sidia Touré, ne veut pas de pouvoir kaki aux affaires à Conakry.
K. Marras. D
Leg/ L’ancien Premier ministre, Sidia Touré, ne veut pas de pouvoir kaki aux affaires à Conakry.