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Santé Publié le mardi 26 juillet 2011 | Le Mandat

Interview / Rééquipement des centres, prime des médecins, …N’dri Yoman (Ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida) : “L’Etat prendra les mesures qu’il faut’’

© Le Mandat Par Nathan KONE
Bonne gouvernance: le séminaire gouvernemental a pris fin
Mercredi 6 juillet 2011. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara a mis fin aux travaux du séminaire qui a regroupé tous les membres du gouvernement. Photo: Prof. Thérèse Aya N`Dri Yoman, Ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA
N’dri Yoman, Ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida s’est prêtée à nos questions. Dans cette interview, elle parle sans faux fuyant de la prime de fin d’année des médecins, de la place des jeunes et des femmes à la prochaine élection législative. Elle annonce aussi l’importante somme de 5 milliards destinés à l’approvisionnement en médicaments de la pharmacie de la santé publique.

Vous avez plusieurs fois été annoncée dans des gouvernements. C’est seulement maintenant que vous faites votre entrée dans celui-ci. Y avez-vous cru ?
En tant que croyante, je crois que chaque chose a son temps. C’est vrai que j’ai été plusieurs fois annoncée dans des gouvernements. Si j’ai pu y entrer cette fois, c’est que le moment est propice.

Quel est l’état des lieux de ce vaste ministère ?
L’état des lieux est préoccupant. Nous sommes dans un ministère sensible dans la mesure où nos prestations sont publiques et notre cible est une population plus ou moins démunie. Parce que la santé concerne d’abord cette frange de la population à laquelle on ajoute des personnes qui peuvent assurer elles-mêmes leur couverture médicale. Depuis que nous sommes là, nous constatons des équipements, des infrastructures dans un état préoccupant. Parce que tout est vétuste, beaucoup d’établissements ont été pillés. Des appareils et des équipements ont été emportés ou détruits.

Peut-on avoir une idée exacte du temps de rééquipement des centres de santé ?
Je crois que des efforts seront faits maintenant de sorte à réhabiliter ce qui doit l’être. Déjà nous allons tenter de mettre à la disposition des établissements du matériel propice à la direction des infrastructures, de l’équipement. Mais, nous pensons qu’à partir de 2012, nous allons lancer le plan de rééquipement d’urgence de sorte que la réhabilitation se fasse et que les infrastructures soient à niveau.

Dans certains établissements, les patients se plaignent. Notamment le centre antidiabétique d’Adjamé où les malades sont obligés de se rendre dans des laboratoires privés.
C’est tout cela que j’appelle état préoccupant. Parce que les politiques mises en place antérieurement faisaient des faveurs à une catégorie de patients, notamment les diabétiques qui bénéficiaient d’un forfait qui leur permettait d’être pris en charge correctement au centre antidiabétique, sis à l’institut national d’hygiène publique d’Adjamé. Mais, nous savons tous que cet institut a été pillé et aujourd’hui c’est un établissement sinistré. Cependant, les infirmiers, les médecins et les laborantins font un effort pour recevoir, consulter et suivre les malades. Lorsque nous avons visité les locaux, le Directeur nous a dit que pour le mois de juin, 900 patients étaient déjà revenus. Nous pensons que les malades doivent comprendre ces efforts qui se réalisent. Dans tous les cas, nous avons des bonnes volontés qui veulent nous aider à réhabiliter le centre antidiabétique d’Abidjan et à le rééquiper. Donc, nous pensons que dans deux mois, les malades retrouveront leur centre fonctionnel.

Les patients se plaignent aussi de ce que la gratuité n’est
toujours pas réelle.
La gratuité des soins est une mesure salutaire que le Président a prise au profit de nos populations. Mais, sachons que cela nécessite une subvention en médicaments en réactifs, en films. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une pénurie. Une situation qui est en train d’être résorbée puisque de l’argent a déjà été dégagé et mis à la disposition de la pharmacie de la santé publique pour commander des médicaments. Nous avons des partenaires, des ong, des organismes humanitaires qui nous font des dons qui nous permettent de compenser ces pénuries. Mais, en attendant que tout cela soit disponible dans toutes les formations sanitaires, quand on a besoin d’être soigné, les agents de santé ont toujours délivré des ordonnances. Il vaut mieux délivrer une ordonnance à un patient pour acheter un ou deux médicaments que de rester sans soins ! Le rôle d’un agent de santé est de poser le diagnostic et dire au patient de quoi il souffre. Si après cela il ya des médicaments disponibles dans le cadre de la gratuité des soins, l’agent lui en donne. En tout état de cause, c’est une période transitoire parce que nous pensons que d’ici fin juillet à début août, des médicaments seront disponibles à la pharmacie de la santé publique. Nous allons alors faire le maximum pour que les mesures de gratuité des soins soient effectives dans tous les établissements de santé.

Qu’en est-il de l’accouchement ?
Nous assurons aussi la gratuité de l’accouchement.

Pourtant des patientes se
plaignent que dans certains
établissements, elles paient des kits pour l’accouchement...
En tout cas, la gratuité a été recommandée dans tous les centres. Si certains ne respectent pas cette mesure, c’est une dérive. Les kits sont disponibles pour l’accouchement. Moi-même dans mes tournées, j’en offre à des hôpitaux. S’il se trouve que des formations sanitaires ne se soumettent à cette règle, alors c’est un abus.

Pouvons-nous, Madame la Ministre, avoir une idée de la somme mise à la disposition de la pharmacie de la santé publique ?
Il a été mis à la disposition de la pharmacie de la santé publique une somme d’à peu près cinq milliards pour l’achat des médicaments, des kits, des films. Cette somme servira également à d’autres éléments indispensables à la prestation des soins aussi bien en chirurgie, en médecine que pour des examens paramédicaux.

Il y a quelques jours, des hommes en armes ont fait irruption aux CHU de Cocody et de Treichville. Cela n’influence-t-il pas le travail des praticiens ?
Pour le moment, on peut dire que la situation est maîtrisée. Cela est dû au fait que devant les mesures de gratuité des soins, certains malades voulaient des médicaments ou voulaient être reçus immédiatement dès qu’ils arrivaient dans les établissements de santé. Et tout cela a entrainé cette situation regrettable aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Mais, le Ministre de la défense a réagi immédiatement et les mesures sécuritaires ont été prises. Par ailleurs, la nomination du Chef d’état-major des forces républicaines, le Général Youssouf Bakayoko, a appuyé ces mesures. Nous étions, il y a deux semaines, au Samu pour la remise des dialyses. Le Cema en a profité pour lancer un appel aux éléments des Frci et promis des sanctions contre ceux qui s’adonneraient à des actes de vandalisme. Et je pense que depuis cette date, je ne suis pas encore saisie de telles agressions.

Mme la ministre, qu’en est-il de la prime de fin d’année des médecins, quand on sait que cette prime provient de la caisse des différents centres de santé ?
J’ai bien reçu les syndicats. Leur préoccupation est tout à fait légitime. Ce sont des choses qui ont cours depuis des années. J’ai moi-même bénéficié de ces primes. Personne ne peut donc s’opposer à la paie de ces primes. Seulement, c’est une question de procédure. Puisque toutes les prestations qu’ils délivrent sont au cœur des débats, on leur demande d’adresser une facture à l’Etat. En ce moment, l’Etat prendra des mesures qu’il faut pour le paiement de ces primes.

La gratuité, c’est pour toujours ?
Nous pensons que la gratuité des soins finira à la fin de l’année.

Sur le plan politique, les jeunes du Rhdp réclament 30℅ de représentativité aux élections législatives. Quel est votre avis ?
Les directions des partis membres du Rhdp vont analyser avec diligence cette revendication. On a toujours dit que la jeunesse et les femmes sont le fer de lance des partis politiques. Donc, si les jeunes réclament 30℅, je pense qu’il appartient à la direction des partis politiques d’analyser et de trouver le juste milieu de sorte à les satisfaire.

Seriez-vous candidate aux prochaines élections ?
Pour le moment, j’ai d’autres missions. Comment les réussir au bout de 3 à 6 mois pour être évaluée ? Voilà ce à quoi je m’attèle pour le moment. En tout état de cause, au moment opportun, on en parlera.

Y aura-t-il un congrès avant les législatives ?
Concernant le congrès, il existe des textes au PDCI qui le régissent. Il appartient à la direction d’analyser la situation pour prendre des mesures idoines. Me concernant, j’attends les décisions de la direction.
Ulrich Mouahet,
Etienne Aboua,
Coll : JC Gongo
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