Ce n’est plus un secret. Abidjan change. Parce que le gouvernement l’a voulu, et Anne Désirée Ouloto, ministre de la Salubrité urbaine, avec un sens élevé du devoir, transforme ce voeu en réalité tangible et palpable. Mais que de destruction ? Oui, Anne alias «Maman Caterpillar » pour arriver à offrir le meilleur, doit détruire. Et détruire. Elle doit détruire les constructions sur des emprises des grandes voies. Elle doit détruire tout ce qui pousse en pleine chaussée. Et elle détruit effectivement. Depuis le 29 juillet, les engins de démolition n’ont pas chômé. Au boulevard Valery Giscard D’Estaing, certains vendeurs de véhicules d’occasion qui ont fait fortune pensaient sûrement à une blague. Mais, quand ils ont vu les engins lourds pointer à l’horizon, ils n’ont pas eu d’autre choix que de « dégager » les lieux. Même la Rue princesse dont la sombre réputation se vend l’international est reléguée aujourd’hui au coin des mémoires. N’en déplaise aux nostalgiques des nuits bourrées de vices d’Abidjan. Les Caterpillar de « Maman » foncent. Abidjan, ce pôle d’attraction doit respirer, vivre la grande forme pour attirer les investisseurs. Et quand Anne regarde tout l’avantage que les actions ont pour les populations, elle s’interdit de se laisser emporter par les secousses de l’émotion. Elle démolit car l’intérêt supérieur de la nation lui sert de boussole. D’ailleurs, ne dit-on pas que tout renouveau part d’une indispensable destruction de l’existant ? On peut reprocher à Anne Ouloto qu’elle met des familles au chômage, mais son action mettrait des Ivoiriens à l’abri du besoin. Car un pays propre, ce sont des investisseurs confiants ; des investisseurs confiants, ce sont des investissements énormes des investissements énormes, ce sont des emplois pour les jeunes. Une action noble. Et pourtant…
Une fronde contre la rigueur
Réfractaires fondamentalement à tout changement qualitatif ? Pas si sûr. Mais plutôt réfractaires à un changement qui en même temps qu’il fait le bonheur des Ivoiriens, nuit aux intérêts d’une frange de personnes qui se sucraient entre les murs de l’illégalité. Anne Ouloto et ses Caterpillar gênent. Ils gênent sérieusement certains intérêts, car disons-le tout net, certains nouveaux riches ne l’ont été que grâce à leurs affaires en pleine chaussée. Et selon des sources dont la crédibilité n’ont jamais été mise en cause, des personnes tapies dans l’ombre seraient en train de « monter » les commerçants pour qu’ils se rebellent contre cette mesure, surtout à Yopougon. L’argument est simple : « les nouvelles autorités ne créent que le chômage ». C’est l’heure de dire à Anne qu’elle ne doit pas se laisser intimider par ceux qui nagent à vue, car ce qui la motive est beaucoup plus bénéfique pour le pays que les intérêts des uns et des autres.
Zoé Débah
Une fronde contre la rigueur
Réfractaires fondamentalement à tout changement qualitatif ? Pas si sûr. Mais plutôt réfractaires à un changement qui en même temps qu’il fait le bonheur des Ivoiriens, nuit aux intérêts d’une frange de personnes qui se sucraient entre les murs de l’illégalité. Anne Ouloto et ses Caterpillar gênent. Ils gênent sérieusement certains intérêts, car disons-le tout net, certains nouveaux riches ne l’ont été que grâce à leurs affaires en pleine chaussée. Et selon des sources dont la crédibilité n’ont jamais été mise en cause, des personnes tapies dans l’ombre seraient en train de « monter » les commerçants pour qu’ils se rebellent contre cette mesure, surtout à Yopougon. L’argument est simple : « les nouvelles autorités ne créent que le chômage ». C’est l’heure de dire à Anne qu’elle ne doit pas se laisser intimider par ceux qui nagent à vue, car ce qui la motive est beaucoup plus bénéfique pour le pays que les intérêts des uns et des autres.
Zoé Débah
