La mythique rue Princesse a fait les frais de l'opération ''Pays propre'' initiée par Anne Ouloto, la ministère de la Salubrité urbaine. Que reste-t-il de cette rue célèbre pour ses maquis, bars et boîtes de nuit ; haut lieu de la vie nocturne de la capitale économique ivoirienne, après le passage des bulldozers ?
Naguère, rue impressionnante étalée sur au moins deux kilomètres où se succédaient boîtes de nuit, bars et maquis (Ndlr, restaurants typiquement ivoiriens). Sur des terrasses géantes, chaque cabaret avait sa sono, hurlant les derniers tubes de ''Coupé décalé'' ou de ''Zouglou'' tandis que les Dj (disc-jockey) rivalisaient d'adresse au micro. Dans cette joyeuse cacophonie, des milliers de personnes venaient chaque semaine y boire et danser. C'était aussi un lieu de mélange social, où les jeunes des quartiers populaires pouvaient côtoyer des Ivoiriens plus aisés venus prendre du bon temps. Mais, ce lieu incontournable de
la culture populaire urbaine ivoirienne suscitait aussi des critiques, en raison des
constructions anarchiques, de l'insalubrité, du bruit et de la prostitution. Même
si cette rue n'est pas totalement rasée au bulldozer, c'est une image de désolation
qui apparait dès que l'on met le pied à la rue Princesse de Yopougon- Wassakara. Des bars et des maquis qui n'existent aujourd'hui que de nom, ont été broyés au grand désarroi des travailleurs de ces lieux et de tous les noctambules qui s'y aventuraient auparavant. La célèbre et séduisante broyée rue princesse, haut lieu de la fête et de la musique à Abidjan, a été littéralement rasée au bulldozer, victime d'une campagne du gouvernement ivoirien contre l'insalubrité et le désordre. Gérants, disc-jockey et serveuses de bar trouvés sur
place sont très amers : " ça me fait mal, parce que c'est dans ça qu'on se
débrouille un peu. Il y a des filles qui ont leurs enfants à la maison, c'est l'argent
qu'elles gagnent ici qu'elles prennent pour nourrir ces enfants", regrette A.
Nadège serveuse. Comme pour renchérir le désarroi de cette interlocutrice, K.
Emmanuel, portier de bar, ne dit pas autre chose : " Moi j'ai une fille de dix ans,
actuellement tout est cassé, je suis bloquée et je ne sais pas où aller ". Même son
de cloche chez les Disc-jockey". Aujourd'hui, pour nous les Dj c'est fini. Grâce
à la rue Princesse les Dj avaient de l'emploi, ce qui leur permettait de se prendre
en charge. “Avec cette situation, comment allons-nous faire face aux charges
quotidiennes, notamment, le loyer, la nourriture ou la santé ?", se lamente G.
Norris, disc-jockey. Du côté des propriétaires et gérants, l'amertume est plus que
prenante : " On a investi. C'est de l'argent qu'on a mis dans ces bars. Aujourd'hui
que tout est parti, c'est de la clientèle qu'on perd. C'est aussi des emplois qui
sont perdus, parce que nous employons du personnel ", fait savoir B. Brice gérant. " C'est la mairie qui nous a autorisés à installer ces maquis et ces bars ici.
On paie des taxes à la mairie et aux impôts. Nous sommes vraiment désabusés ", se plaint B. Bertin, propriétaire d'un des maquis rasés. Par contre, débarrassés de la grande dépravation des mœurs, la prostitution et le vacarme perpétuel constatés en ces lieux où tout était permis, les riverains s'en réjouissent. Touré G, homme de nuit et habitant de Yopougon Wassakara, est lui soulagé de la disparition de la rue princesse : " Moi je trouve ça normal, parce que le désordre et les bruits de nuisance étaient notre lot quotidien. Maintenant, nous pouvons travailler ou dormir en toute tranquillité ". Toutefois, notre interlocuteur souhaite que cette opération d'envergure puisse s'étendre aux lieux de culte qui poussent de façon anarchique et qui créent eux aussi des nuisances sonores. Un appel qui, semble-t-il, a été entendu par la ministre en charge du portefeuille de la Salubrité urbaine. " Il est interdit de s'installer sur les caniveaux au risque de créer des désagréments dans les questions d'assainissement. Nous pensons donc qu'il importe pour tous que nous nous approprions cette nouvelle vision du gouvernement et du Président de la République et que nous fassions les choses dans les règles de l'art. Nous ne sommes pas contre les commerçants, mais nous combattons le désordre et l'insalubrité ", avertit l'initiatrice du concept ''Pays propre''. Dans un pays comme la Côte d'Ivoire qui sort de crise, la chasse aux installations anarchiques qui ont fleuri au fil des ans, violant les règles d'urbanisme, chaque citoyen a le devoir de comprendre le bien-fondé de l'opération et, se l'approprier. Le mieux être des populations en dépend.
Réalisé par Coulibaly N'Golo A.
Naguère, rue impressionnante étalée sur au moins deux kilomètres où se succédaient boîtes de nuit, bars et maquis (Ndlr, restaurants typiquement ivoiriens). Sur des terrasses géantes, chaque cabaret avait sa sono, hurlant les derniers tubes de ''Coupé décalé'' ou de ''Zouglou'' tandis que les Dj (disc-jockey) rivalisaient d'adresse au micro. Dans cette joyeuse cacophonie, des milliers de personnes venaient chaque semaine y boire et danser. C'était aussi un lieu de mélange social, où les jeunes des quartiers populaires pouvaient côtoyer des Ivoiriens plus aisés venus prendre du bon temps. Mais, ce lieu incontournable de
la culture populaire urbaine ivoirienne suscitait aussi des critiques, en raison des
constructions anarchiques, de l'insalubrité, du bruit et de la prostitution. Même
si cette rue n'est pas totalement rasée au bulldozer, c'est une image de désolation
qui apparait dès que l'on met le pied à la rue Princesse de Yopougon- Wassakara. Des bars et des maquis qui n'existent aujourd'hui que de nom, ont été broyés au grand désarroi des travailleurs de ces lieux et de tous les noctambules qui s'y aventuraient auparavant. La célèbre et séduisante broyée rue princesse, haut lieu de la fête et de la musique à Abidjan, a été littéralement rasée au bulldozer, victime d'une campagne du gouvernement ivoirien contre l'insalubrité et le désordre. Gérants, disc-jockey et serveuses de bar trouvés sur
place sont très amers : " ça me fait mal, parce que c'est dans ça qu'on se
débrouille un peu. Il y a des filles qui ont leurs enfants à la maison, c'est l'argent
qu'elles gagnent ici qu'elles prennent pour nourrir ces enfants", regrette A.
Nadège serveuse. Comme pour renchérir le désarroi de cette interlocutrice, K.
Emmanuel, portier de bar, ne dit pas autre chose : " Moi j'ai une fille de dix ans,
actuellement tout est cassé, je suis bloquée et je ne sais pas où aller ". Même son
de cloche chez les Disc-jockey". Aujourd'hui, pour nous les Dj c'est fini. Grâce
à la rue Princesse les Dj avaient de l'emploi, ce qui leur permettait de se prendre
en charge. “Avec cette situation, comment allons-nous faire face aux charges
quotidiennes, notamment, le loyer, la nourriture ou la santé ?", se lamente G.
Norris, disc-jockey. Du côté des propriétaires et gérants, l'amertume est plus que
prenante : " On a investi. C'est de l'argent qu'on a mis dans ces bars. Aujourd'hui
que tout est parti, c'est de la clientèle qu'on perd. C'est aussi des emplois qui
sont perdus, parce que nous employons du personnel ", fait savoir B. Brice gérant. " C'est la mairie qui nous a autorisés à installer ces maquis et ces bars ici.
On paie des taxes à la mairie et aux impôts. Nous sommes vraiment désabusés ", se plaint B. Bertin, propriétaire d'un des maquis rasés. Par contre, débarrassés de la grande dépravation des mœurs, la prostitution et le vacarme perpétuel constatés en ces lieux où tout était permis, les riverains s'en réjouissent. Touré G, homme de nuit et habitant de Yopougon Wassakara, est lui soulagé de la disparition de la rue princesse : " Moi je trouve ça normal, parce que le désordre et les bruits de nuisance étaient notre lot quotidien. Maintenant, nous pouvons travailler ou dormir en toute tranquillité ". Toutefois, notre interlocuteur souhaite que cette opération d'envergure puisse s'étendre aux lieux de culte qui poussent de façon anarchique et qui créent eux aussi des nuisances sonores. Un appel qui, semble-t-il, a été entendu par la ministre en charge du portefeuille de la Salubrité urbaine. " Il est interdit de s'installer sur les caniveaux au risque de créer des désagréments dans les questions d'assainissement. Nous pensons donc qu'il importe pour tous que nous nous approprions cette nouvelle vision du gouvernement et du Président de la République et que nous fassions les choses dans les règles de l'art. Nous ne sommes pas contre les commerçants, mais nous combattons le désordre et l'insalubrité ", avertit l'initiatrice du concept ''Pays propre''. Dans un pays comme la Côte d'Ivoire qui sort de crise, la chasse aux installations anarchiques qui ont fleuri au fil des ans, violant les règles d'urbanisme, chaque citoyen a le devoir de comprendre le bien-fondé de l'opération et, se l'approprier. Le mieux être des populations en dépend.
Réalisé par Coulibaly N'Golo A.