Le chef de la mission onusienne en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi, part en laissant derrière lui le palmarès, d’un homme incompris. Le Rhdp se félicitera de sa certification tandis que l’ex-Lmp l’accompagnera avec des grincements de dents. Quant à l’Etat de Côte d’Ivoire, il lui aura reconnu un mérite, en lui décernant la médaille de Grand officier de l’ordre national.
Pour Y.J. Choi, c’est l’heure des adieux. C’est maintenant un secret de Polichinelle, le fonctionnaire onusien quitte la tête de l’Opération des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire (Onuci). Voilà quatre ans, depuis le 18 octobre 2007, qu’il avait été affecté à cette mission de paix. Nommé Représentant du Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, en remplacement de Pierre Schori, Y.J. Choi a posé ses valises sur les bords de la lagune Ebrié, sept mois avant la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007. A nouvelle situation, nouvelle personnalité donc. Et, l’aura du Sud-Coréen va envelopper la mission onusienne. A plusieurs égards d’ailleurs. En effet, Y.J. Choi a fait parler de lui de fort belle manière. D’abord, par le mal que les acteurs politiques ont eu à se faire à son nom, en l’occurrence les membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et ceux de La majorité présidentielle (LMP). Entre « Waï Djeï Tchoï » et « Young Djin Choi », tous ne s’emballaient pas de fioritures, pour désigner la même personne. Le lapsus peut paraître banal, mais il a certainementé présagé des difficultés à l’horizon pour l’émissaire de Ban Ki-moon. Ensuite, Y.J. Choi a surtout fait parler de lui par son apparence timide.
Entre le marteau et l’enclume
Pourtant, jusqu’à ce qu’il quitte le pays, le 3 septembre prochain, selon des sources officielles, aucun des acteurs politiques ivoiriens n’est parvenu à lui peigner les cheveux. Encore moins à lui tirer des vers du nez. Si ses sorties ont tantôt fait l’unanimité, elles ont souventes fois été de véritables pommes de discorde dans le débat politique. Ainsi, la mission d’« accompagnement» du processus de paix a connu des hauts et des bas.
Le brandon de discorde est venu de la certification qu’il a faite, le 3 décembre 2010, des résultats de la présidentielle. Alors que la 1ère certification de début novembre n’avait pas posé problème, la 2nd provoque une levée de boucliers du camp Gbagbo. Déclaré perdant de ce 2ème tour, le 2 décembre, par la Commission électorale indépendante (CEI) et désavoué par l’Onusien, le camp Gbagbo estime qu’il « outrepasse » ses prérogatives. Adossés à la proclamation du Conseil constitutionnel, qui donne leur candidat « vainqueur », les pro-Gbagbo font alors feu de tout bois. Ils qualifient même d’« imposture » le rôle de M. Choi. Mais,celui-ci reste de marbre. Morceaux choisis parmi ses répliques : « ma conclusion de certification de tous les procès verbaux donne encore la confirmation que c’est M. Alassane Ouattara qui est le vainqueur du second tour ». Y.J. Choi a également été la cible de vives critiques de la part du Rhdp. On se souvient qu’en mars dernier, il a épinglé l’Onuci devant la violence qui embrase le pays. « Le Rhdp, hautement préoccupé par la situation, interpelle avec gravité l’Onuci sur sa passivité, face à ces massacres, contrairement à son mandat qui prescrit clairement la protection des populations civiles », a déclaré son porte-parole. Nous sommes en mars dernier. Mais le même groupe avait accusé l’Onuci de laisser faire, alors que les Forces de défense et de sécurité répriment violemment des marches éclatées de l’opposition. A cette époque-là, le Rhdp reprouve la dissolution de la Cei et du gouvernement, suite à la « tentative de fraude » imputée par Laurent Gbagbo à Robert Beugré Mambé, président de la Cei d’alors, dans la confection de la liste électorale provisoire.
Une unanimité relative
Si le fonctionnaire onusien n’a pas laissé des plumes dans sa mission d’observation, d’accompagnement et de certification, c’est bien parce qu’il a relativement fait l’unanimité. Ainsi, on a pu relever que les acteurs politiques antagonistes lui ont soit tiré le chapeau ou cloué au pilori. Le Front populaire ivoirien et ses alliés de LMP le caresseront, par exemple, dans le sens du poil pour avoir accepté la révision de la liste électorale provisoire, après la « fraude » qu’ils ont constatée dans sa confection. Evidemment, le Rhdp frustré par cette caution de l’Onuci criera à la complicité avec l’ex-camp présidentiel. Ce dernier s’était aussi dressé contre le chef de la mission onusienne pour son refus d’admettre un « audit » complet de la liste électorale définitive. En somme, la tâche n’a pas été aisée et Y. J. Choi l’a confessé lui-même. Lors de la conférence de presse pour la 2nde certification, il déplorait d’avoir été le souffre-douleur du Rhdp et de l’ex-Lmp qui l’ont chacun à son tour soupçonné de faire la part belle à l’un ou à l’autre. Pour ses collègues, selon le porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, il retourne en Corée pour un « repos bien mérité ».
Bidi Ignace
Pour Y.J. Choi, c’est l’heure des adieux. C’est maintenant un secret de Polichinelle, le fonctionnaire onusien quitte la tête de l’Opération des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire (Onuci). Voilà quatre ans, depuis le 18 octobre 2007, qu’il avait été affecté à cette mission de paix. Nommé Représentant du Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, en remplacement de Pierre Schori, Y.J. Choi a posé ses valises sur les bords de la lagune Ebrié, sept mois avant la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007. A nouvelle situation, nouvelle personnalité donc. Et, l’aura du Sud-Coréen va envelopper la mission onusienne. A plusieurs égards d’ailleurs. En effet, Y.J. Choi a fait parler de lui de fort belle manière. D’abord, par le mal que les acteurs politiques ont eu à se faire à son nom, en l’occurrence les membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et ceux de La majorité présidentielle (LMP). Entre « Waï Djeï Tchoï » et « Young Djin Choi », tous ne s’emballaient pas de fioritures, pour désigner la même personne. Le lapsus peut paraître banal, mais il a certainementé présagé des difficultés à l’horizon pour l’émissaire de Ban Ki-moon. Ensuite, Y.J. Choi a surtout fait parler de lui par son apparence timide.
Entre le marteau et l’enclume
Pourtant, jusqu’à ce qu’il quitte le pays, le 3 septembre prochain, selon des sources officielles, aucun des acteurs politiques ivoiriens n’est parvenu à lui peigner les cheveux. Encore moins à lui tirer des vers du nez. Si ses sorties ont tantôt fait l’unanimité, elles ont souventes fois été de véritables pommes de discorde dans le débat politique. Ainsi, la mission d’« accompagnement» du processus de paix a connu des hauts et des bas.
Le brandon de discorde est venu de la certification qu’il a faite, le 3 décembre 2010, des résultats de la présidentielle. Alors que la 1ère certification de début novembre n’avait pas posé problème, la 2nd provoque une levée de boucliers du camp Gbagbo. Déclaré perdant de ce 2ème tour, le 2 décembre, par la Commission électorale indépendante (CEI) et désavoué par l’Onusien, le camp Gbagbo estime qu’il « outrepasse » ses prérogatives. Adossés à la proclamation du Conseil constitutionnel, qui donne leur candidat « vainqueur », les pro-Gbagbo font alors feu de tout bois. Ils qualifient même d’« imposture » le rôle de M. Choi. Mais,celui-ci reste de marbre. Morceaux choisis parmi ses répliques : « ma conclusion de certification de tous les procès verbaux donne encore la confirmation que c’est M. Alassane Ouattara qui est le vainqueur du second tour ». Y.J. Choi a également été la cible de vives critiques de la part du Rhdp. On se souvient qu’en mars dernier, il a épinglé l’Onuci devant la violence qui embrase le pays. « Le Rhdp, hautement préoccupé par la situation, interpelle avec gravité l’Onuci sur sa passivité, face à ces massacres, contrairement à son mandat qui prescrit clairement la protection des populations civiles », a déclaré son porte-parole. Nous sommes en mars dernier. Mais le même groupe avait accusé l’Onuci de laisser faire, alors que les Forces de défense et de sécurité répriment violemment des marches éclatées de l’opposition. A cette époque-là, le Rhdp reprouve la dissolution de la Cei et du gouvernement, suite à la « tentative de fraude » imputée par Laurent Gbagbo à Robert Beugré Mambé, président de la Cei d’alors, dans la confection de la liste électorale provisoire.
Une unanimité relative
Si le fonctionnaire onusien n’a pas laissé des plumes dans sa mission d’observation, d’accompagnement et de certification, c’est bien parce qu’il a relativement fait l’unanimité. Ainsi, on a pu relever que les acteurs politiques antagonistes lui ont soit tiré le chapeau ou cloué au pilori. Le Front populaire ivoirien et ses alliés de LMP le caresseront, par exemple, dans le sens du poil pour avoir accepté la révision de la liste électorale provisoire, après la « fraude » qu’ils ont constatée dans sa confection. Evidemment, le Rhdp frustré par cette caution de l’Onuci criera à la complicité avec l’ex-camp présidentiel. Ce dernier s’était aussi dressé contre le chef de la mission onusienne pour son refus d’admettre un « audit » complet de la liste électorale définitive. En somme, la tâche n’a pas été aisée et Y. J. Choi l’a confessé lui-même. Lors de la conférence de presse pour la 2nde certification, il déplorait d’avoir été le souffre-douleur du Rhdp et de l’ex-Lmp qui l’ont chacun à son tour soupçonné de faire la part belle à l’un ou à l’autre. Pour ses collègues, selon le porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, il retourne en Corée pour un « repos bien mérité ».
Bidi Ignace