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Politique Publié le mercredi 31 août 2011 | Le Nouveau Réveil

Sanogo Mamadou (ministre de la Construction, de l`assainissement et de l`urbanisme) : “Pour le 3e pont, de grandes maisons seront détruites”

© Le Nouveau Réveil Par Nathan Kone
Activités gouvernementales : Les ministres en séminaire
Mardi 5 juillet 2011. Abidjan, palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat ouvre les travaux du séminaire gouvernemental. Photo: au premier plan, les ministres Koné Bruno et Sanogo Mamadou
Le ministre de la Construction et de l'assainissement était sur le plateau du journal de 20h,
lundi dernier. Il a expliqué l'importance de l'opération de déguerpissement que le Premier
ministre, Guillaume Soro, va lancer bientôt en vue de la construction du troisième pont
d'Abidjan.

Que pensez-vous de cet élément filmé ?

Je pense que votre élément a été bien monté parce qu'il nous facilite la tâche. Les démolitions qui ont cours actuellement sont mal comprises par une partie de la population.


Il y a des incompréhensions. Est-ce qu'il n'y a pas un manque de sensibilisation ?

Oui, c'est ce qui explique ma présence sur votre plateau, ce soir. Et je vous remercie
pour cette occasion. Vous voyez, votre élément est assez expressif. Il est nécessaire que
le gouvernement prenne ses responsabilités. Vous voyez, les gens qui sont dans les nids
d'écoulement des eaux de pluie prennent des risques. Il y a certaines populations qui sont sur les emprises de certains ouvrages qui ont été planifiés par nos urbanistes, sur le troisième pont notamment, c'est vrai que c'est le ministère des Infrastructures économiques qui a la charge de la construction de ce pont, mais en tant que ministère de la construction, nous avons le pouvoir de police pour déguerpir ceux qui occupent les emprises. Je tiens à faire savoir aux populations qui sont du côté de Marcory et de la Riviéra qui occupent les emprises de ce troisième pont qui est nécessaire à l'équilibre du transport de déguerpir, parce que le Premier ministre et le ministre des Infrastructures vont lancer ce troisième pont…


Quel sort vous réservez à ces déguerpis ?

Ceux qui sont sur les sites que je viens de citer, nous n'avons pas d'autres solutions depuis
1999. Sachez que ces personnes ont été dédommagées. Des sites de recasement leur ont été donnés. A notre grande surprise, avec la bénédiction de certains maires, malheureusement ces personnes sont revenues s'installer. La célèbre bâche bleue a été démolie parce qu'elle était sur l'emprise du troisième pont. Dans le prolongement de cette voie, les gens sont venus se réinstaller. A la Riviéra, il y a des pontes du régime sortant qui ont bâti de grandes maisons sur l'emprise du pont. Mais nous sommes désolé nous allons les déguerpir dans quelques jours.

Quand commencent les travaux ?

Le Premier ministre est la personne habilitée à donner une date. Vous avez posé une question tout à l'heure. Il y a des personnes qui sont dans les talus, dans les bas-fonds qui ont des revenus modestes, nous allons prendre un minimum de précautions concernant ces personnes.
Le ministère de la Construction a, à ce jour, sur sa table, près de 42 demandes de lotissement qui porte sur près de 5200 ha. Les quartiers précaires peuvent se mettre sur une superficie de 800 ha. Comme dans les quartiers précaires, il n'y a que la moitié de cette superficie qui est touchée par les sites à risques où il y a toujours des pertes en vie humaine. Nous allons aider certaines populations à se recaser dans les semaines à venir. C'est un gouvernement responsable. Il ne faut pas attendre qu'il y ait des pertes en vie humaine pour réactiver le plan ORSEC qui ne sera pas accepté par la population. Il faut que nos populations comprennent

que ces démolitions ne sont pas faites contre quelqu'un mais qu'elles sont nécessaires. J'ai
noté que mes collègues de l'Enseignement supérieur et de la salubrité urbaine agissent dans le même sens. Mais nous allons entrer en scène. Nous sommes désolés, nous sommes obligés de prendre nos responsabilités.

Monsieur le ministre, il y a des plaintes, certains déguerpis ont exprimé leurs surprises
Je vous ai parlé de nos amis du côté de Marcory qui ont été dédommagés. Ils ont reçu des
millions pour être recasés ailleurs, mais qui sont revenus.
Du côté de la Riviera, ce sont des personnalités qui avaient la charge de la gestion de la Ville
d'Abidjan. Je vais taire leurs noms sur le plateau.


Vous voulez parler de personnes qui ont perçu quelque chose et qui expriment leur surprise ?

Exactement. C'est pourquoi d'ailleurs que j'ai fait publier un communiqué depuis quelque
temps, tout cela pour les prévenir. Et c'est nécessaire ! Pas plus tard qu'hier, j'étais à
Yamoussoukro et j'ai constaté avec bonheur que les autorités ont déguerpi tous ceux qui
occupaient l'espace de stationnement des cars. Sous ces installations précaires, ils y rêvaient des ouvrages d'assainissement. Il y avait les caniveaux qui étaient bouchés. Et cela débouche sur des inondations, des pertes en vie humaine. Le fait qu'on ne peut pas évacuer les eaux usées. Toutes choses qui ont pour conséquences le maintien des conditions sanitaires précaires qui ont des coûts indirects pour le gouvernement. Si vous devez soigner une partie de la population pour des maladies dont vous ne connaissez pas l'origine. Donc, il y a des coûts indirects. Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités. L'opération n'est dirigée contre personne. Il y a un élément important que je tiens à dire. Vous prenez la voie Y4 qui a été prévue par les urbanistes il y a une vingtaine d'années qui devrait constituer une ceinture de la Ville d'Abidjan qui part d'Adjouffou, qui passe par le quartier d'Abobo Baoulé pour se retrouver au carrefour de Jacqueville. Cette Y4 aujourd'hui est en train d'être occupée par des lotissements. Vous savez, même si on finit le 3ème pont, on doit aller immédiatement sur un quatrième pont. Parce qu'il y a un rythme d'urbanisation qui est très rapide qu'on doit maîtriser. Donc cette ceinture sur cette périphérie d'Abidjan est nécessaire. Nous allons démolir les habitations qui sont sur cette emprise aussi. Et les gens viendront nous dire qu'ils ne comprennent pas.

Nous espérons qu'il n'y aura pas de traitement de faveur.

Vous pouvez être sûr. Que vous soyez une star, une personnalité politique, ou une personne anonyme, si vous êtes touché par ce que je viens de dire, l'emprise du pont, l'emprise de la voie Y4 qui constitue la ceinture d'Abidjan, s'il y a quelque chose qui manque, il y a un autre phénomène. C'est-à-dire, ce sont des forages de la Sodeci, disséminés à travers Abidjan.
Mais il y a un périmètre à respecter autour des ouvrages. Nous sommes tous sur ce plateau, individuellement concernés. Des gens vont construire à côté de ces ouvrages sans prendre de précaution au niveau des équipements d'évacuation d'eaux usées. Si ces eaux usées vont toucher l'eau potable qui est pompée par la Sodeci, qu'est-ce que le gouvernement va faire demain ? Nous sommes un gouvernement responsable. La Y4, le 3ème pont, si vous êtes là-dessus, prenez déjà vos dispositions. Ce n'est pas fait contre vous. Le gouvernement est obligé d'agir.

Propos recueillis et retranscrits par Foumséké Coulibaly et Serge Amany
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