Fin de vacances pour Soro et ses ministres : Les chantiers qui attendent le gouvernement

Nous vous proposons la suite de notre dossier de lundi sur les chantiers qui attendent l’équipe du Premier ministre Guillaume Soro.


Salubrité urbaine, Education nationale, Fonction publique : les chantiers à achever

Même si elle n’a pas été véritablement en vacances pendant ces deux semaines de retraite du gouvernement, Anne Ouloto devra passer à la vitesse supérieure, à la reprise. Le plus brûlant de ses dossiers : le déguerpissement des quartiers précaires prévu avant le 30 décembre. En 123 jours chrono, la ministre de la Salubrité urbaine devra employer une mixture de force et de douceur pour faire comprendre à des milliers de personnes à déguerpir, la justesse de son action. A côté de cela, il y aura plusieurs actions à mener ou à achever. Et elles sont aussi importantes les unes que les autres. D’abord, le suivi de l’opération concernant la peinture des façades des habitations situées au bord des grandes artères, ensuite la destruction des panneaux publicitaires anarchiques. Sur ce plan, des discussions sont en cours avec l’ordre des afficheurs. Il ne faut pas oublier que l’opération de déguerpissement des artères se poursuit toujours. Et que les communes telles qu’Abobo et Adjamé ne sont pas encore visitées par les bulldozers de la ministre de la Salubrité urbaine. Pour finir, Anne Ouloto devra trouver une solution au problème des ordures. Même s’il y a une nette amélioration, il n’en reste pas moins que la question des sites de remplacement d’Akouédo est toujours sur la table. Chez la ministre de l’Education nationale, ce n’était pas non plus le répit tant attendu. L’actualité des examens à grand tirage oblige, Kandia Camara s’est rendue à l’état-major pour solliciter la sécurisation des compositions. Ses services se sont attelés à rendre disponibles les listings des candidats. A présent, il est plus que question de réussir la phase pratique de ces examens. Kandia Camara est également attendu sur les résultats des évaluations. On se souvient de la regrettable ré-correction des copies du Bepc l’année dernière, pour fraude. Le pari d’une rentrée unifiée sur l’ensemble du territoire, le rééquipement des infrastructures scolaires et le retour des élèves déplacés internes et externes, font partie des défis à relever. Après la clôture de l’opération « tiroir » (traitement de 11 556 actes administratifs en souffrance) le 16 août dernier, le gros challenge de Gnanmien Konan, ministre de la Fonction publique, est tout d’abord la réussite du recensement des fonctionnaires. Annoncée pour le 16 août, l’opération a été un rendez-vous manqué pour des raisons techniques, a-t-on affirmé du côté du ministère. C’est finalement aujourd’hui que démarrera le recensement proprement dit, sauf changement de dernière heure. Le ministre de la Fonction publique devra également réviser comme promis, les textes régissant la carrière des fonctionnaires. Il est aussi attendu, entre autres actions, sur la réforme de la procédure de la pension, la lutte contre la fraude et la corruption et l`assainissement de l`accès à la Fonction publique.


Priorité au bouclage budgétaire !

Les vacances n’auront pas été de tout repos pour les ministres. Beaucoup d'entre eux ont emporté dans leurs bagages de vacanciers des dossiers économiques auxquels les Ivoiriens seront attentifs à la rentrée : bouclage budgétaire, fourniture électrique, paiement des fournisseurs, indemnisation des entreprises sinistrées, emploi-jeunes, etc. De gros dossiers incontournables à attaquer de toute urgence et qui pourront doper la compétitivité de l’économie ivoirienne. Enthousiastes, optimistes et à l’évidence bien préparés, le président Alassane Ouattara et son gouvernement n’ont, en effet, que quelques mois devant eux pour donner une lisibilité à leur programme. Le chef de l'État a d'ailleurs mis en garde en insistant sur les «sujets difficiles qui nous attendent ». Si nombre de chantiers ont été ouverts sur le pif pour tenir compte de la demande sociale, il va falloir maintenant esquisser les priorités d'investissements pour l'avenir. Première priorité, mobiliser par un emprunt obligataire, les 103 milliards nécessaires au rééquilibrage du budget. Deuxièmement, accélérer le désintéressement des fournisseurs de l’Etat qui ont mené une sérieuse bataille sur le dossier de la dette intérieure. Troisièmement, préparer efficacement la campagne cacaoyère qui s’ouvre dans un mois afin d’éviter les fuites vers le Ghana, les caisses de l’Etat ne pouvant s’accommoder durablement de cette fraude. Surtout pas question de réduire les revenus des paysans mais envisager une modernisation pour rendre le système plus équitable pour les agriculteurs.

Raphaël Tanoh, Nesmon De Laure & Lanciné Bakayoko