En vacances en Hexagone, Hamed Bakayoko, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, ne se repose pas. Mardi, il a rencontré son homologue français Claude Guéant. De qui, il a pu obtenir du matériel pour la sécurisation du pays. Hier mercredi, il était l’invité de la chaîne France 24 pour évoquer la situation sécuritaire du p ays. Entretien.
France 24 : Cinq mois après la capture de Laurent Gbagbo, où en est-on aujourd’hui en Côte d’ivoire?
Hamed Bakayoko : Je vous remercie de l’opportunité. J’ai beaucoup de plaisir à vous retrouver dans vos studios après tout ce temps passé au ‘‘Golf’’. Ce que je peux dire, c’est que le retour à la normalité se passe très bien. La tendance est très bonne. Nous avons une progression qui défie ce qu’on a vu dans bien d’autres pays où il a fallu 18 mois pour atteindre le taux que nous avons atteint en quelques mois. Nous avons une reprise des forces de Police et Gendarmerie qui est effective. Avec un repli des forces militaires dans les casernes. Tout cela est un processus. Les gens souhaiteraient qu’on aille plus vite. Beaucoup a été fait mais nous reconnaissons aussi que beaucoup reste à faire.
France 24 : Beaucoup reste à faire. Dans quel domaine exactement ? Est-ce que c’est dans la confiance que la population peut avoir dans ces forces de sécurité en général ?
H.B. : Tout à fait. Dans la confiance. D’abord nous avons travaillé à travers un plan de lutte contre le racket pour faire en sorte que les populations retrouvent leur liberté. Aujourd’hui, vous pouvez interroger n’importe qui, à Abidjan, les gens vont et viennent sans les barrages, les tracasseries etc. tout cela a été réduit. Ensuite, faire en sorte que les gens soient libres dans leur domicile. Que nous puissions réduire le taux d’agression. Aujourd’hui, les agressions sont liées au niveau de réinsertion des forces militaires. Avec cette crise, il y a eu 20 000 combattants qui se sont volontairement engagés dans cette guerre de libération. Ils sont là et nous devons traiter leur cas. Nous avons le sentiment qu’on veut nous pousser à la faute, qu’on veut que cette affaire soit traitée dans la précipitation. Nous, nous avons un calendrier. Il faut d’abord les reprofiler, les identifier, intégrer ceux qui ont la qualité et la capacité d’être dans l’armée et trouver du travail, réinsérer dans la vie sociale ceux qui n’ont pu intégrer l’armée. Il faut que ce désarmement soit équilibré. Il ne faut pas faire quelque chose de rapide pour faire plaisir à l’opinion publique nationale et internationale. Et avoir ensuite un kyste qui sera un poids dans le développement du pays. Cette question est prise en charge. Elle est traitée par le programme national de réinsertion que dirige M. Daniel Ouattara. Le 2 septembre déjà, donc dans deux jours, on a la fin du reprofilage, c'est-à-dire la fin de l’identification. Ensuite, il va y avoir une affectation, une adaptation à l’évolution de la crise de ce programme global de désarmement.
France 24 : Il ne faut pas agir dans la précipitation, vous dites. Mais certaines organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent des exactions qui seraient commises encore par les forces de sécurité que ce soit les FRCI ou les policiers et les gendarmes. Il s’agit d’accusations très très graves. Qu’est ce que vous faites concrètement pour y mettre fin ?
H.B. : Ecoutez, nous avons créé une commission nationale d’enquête qui est indépendante et qui est à l’œuvre. La méthode du Président Ouattara c’est de ne pas rejeter du revers de la main toutes ces accusations. Nous les prenons en compte. Nous nous asseyons avec ces organisations et nous voulons avoir des preuves. Nous ne voulons pas tomber dans cette habitude de mettre dos à dos toutes les parties. Parce qu’on a dit que des mercenaires et miliciens pro-Gbagbo ont tué, alors, il faut trouver des tueurs chez Ouattara. Il y a eu des combats. comme il y a des combats aujourd’hui en Libye. Mais après, il y a un décompte. Nous avons la conviction que nos hommes ont fait des morts dans le cadre des combats. Parce que ces combats se sont poursuivis à PK-18, ces combats se sont poursuivis à Yopougon. Tout le monde le sait. Il y a à peine 5 mois. Si les enquêtes, si les éléments que rapportent ces ONG sont mis en évidence, nous prenons des mesures. Nous travaillons au quotidien avec ces ONG, nous ne fermons pas la fenêtre. Bien souvent, ils nous disent, ce sont des témoignages. Mais dans un contexte comme celui de la Côte d’Ivoire, si vous allez à Yopougon, visitez 5 familles pro-Gbagbo, elles vous diront qu’on a tué par ici et par là. Mais qu’est ce que cela prouve ? Nous voulons des preuves. S’il y a des preuves, nous prendrons des mesures.
France 24 : Mais il y a des charniers qui ont été découverts. Il n’y a pas d’ailleurs que les organisations de défense des droits de l’Homme, il y a la section des droits de l’Hommes de l’ONU qu’on ne peut accuser d’être particulièrement hostiles au camp d’Alassane Ouattara.
H.B. :Nous ne disons même pas qu’ils sont hostiles. Nous disons que nous recevons et nous voulons traiter en toute équité ces questions. S’il y a des preuves, des mesures seront prises. En fait, les gens sont pressés. Cette crise vient de finir. Il y a 5 mois. Vous savez dans quelles conditions. On vient de mettre en place des responsables de l’armée. La prison civile était fermée. On vient de la rouvrir. C’est maintenant que la plupart des grands commandements militaires font leur passation. Tous ces dossiers seront pris en charge. Que personne ne se méprenne sur notre volonté politique. La volonté politique affirmée par le Président de la République, c’est de faire de la Côte d’Ivoire un Etat de droit. Nous l’avons dit à nos hommes. Ceux qui seront coupables d’exactions, de crimes de sang seront traduits devant les tribunaux compétents.
France 24 : Vous avez rencontré cette semaine, le ministre français de l’Intérieur, votre homologue Claude Guéant. Est-ce qu’il y a des promesses concrètes qui sont sorties de cette rencontre ?
H.B. : Tout à fait. En dehors de la réactivation de la coopération dans toute sa composante, formation, assistance etc. Nous attendons une donation importante de la France à la mi-octobre. J’ai invité le ministre Guéant et qui a accepté de venir à Abidjan à la fin octobre. Nous allons recevoir plus d’une cinquantaine de véhicules roulants, du matériel de maintien de l’ordre. Parce que la Police et la Gendarmerie ont été dépouillées avec cette crise. Notre contrainte aujourd’hui, c’est que tous nos efforts, c’est pour remettre le pays à niveau. Pour repartir. En fait, notre calendrier c’est de tout faire d’ici la fin 2011 pour remettre les pendules à l’heure. Pour qu’en 2012, nous puissions entamer tout le programme de développement. Le pays commence à être en chantier. Nous avons bouclé le financement du 3ème Pont. Les travaux démarrent dès septembre. Le financement du Pont de Jacqueville a été également bouclé. La fin des travaux de prolongement de l’Autoroute du Nord etc. Voilà un pays qui est redevenu propre. Appelez à Abidjan et demandez. C’est un pays qui est plein d’espoirs. Le Président Ouattara va étonner le monde avec ce qu’il va faire de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire peut offrir ce qu’il y a de mieux en Afrique.
France 24 : Monsieur le Ministre, je vous propose de revenir sur une affaire qui a fait polémique en France comme en Côte d’Ivoire. Le 23 août dernier, trois anciens officiers français qui travaillaient en Côte d’ivoire dans la sécurité disent avoir été enlevés, arrêtés de manière arbitraire. Pourquoi cette interpellation ?
H.B. : Simplement parce que ces personnes sont en relation avec une autre personne qui est sous surveillance. Il s’agit de M. Frédéric Lafont sur qui pèsent de lourds soupçons de collaboration avec le régime Gbagbo dans le cadre d’achats d’armes et de transport d’armes. Ces messieurs travaillaient pour lui. Ce monsieur est refugié au Togo. Et de là, il envoie des gens qui sont des ex-militaires français sur un territoire dans un contexte comme le nôtre. Un contexte très sensible. Nos hommes sont donc intervenus en urgence. Ils ont été entendus. La plupart sont retournés au Togo. C’est cela l’Etat de droit.
France 24 : Aucune charge n’a été retenue contre eux ?
H.B. : Pour le moment. Nous voulons bâtir un Etat de droit. Etre français ne vous met pas au-dessus de la loi en Côte d’Ivoire. Il faut que ce soit clair. Nous l’avons dit aux autorités ici. Ces messieurs le savent. L’ancien officier Chariot a travaillé à la formation de milices et du CeCOS. Il a travaillé avec Anselme Seka Seka qui était l’homme de main de Mme Gbagbo. Donc ces messieurs ne peuvent pas venir dans le contexte de la Côte d’Ivoire, sans informer les autorités, se promener avec une somme d’argent considérable. Sans qu’on ne le sache.
France 24 : Justement un des français a porté plainte pour vol notamment de cette somme d’argent. Est-ce que ce n’est pas inquiétant pour toutes les personnes, françaises comme ivoiriennes, qui ont collaboré avec le régime Gbagbo. Est-ce ça veut dire qu’elles peuvent être inquiétées à tout moment ?
H.B. :Non pas du tout ! Ça dépend de ce qu’on à fait. Il y a plein de gens du régime Gbagbo, des partisans au plus haut niveau, qui sont à Abidjan et qui circulent. Mais il y en a aussi qui savent ce qu’ils ont fait. On ne peut pas réconcilier sans la justice. Il y en a qui savent qu’ils sont passibles de poursuites devant les tribunaux pour crimes économiques, pour crimes de sang…On ne peut pas laisser passer. Il y a quand même eu 3000 morts. Les gens oublient vite. 3000 morts. Les français qui ont été enlevés puis tués. On ne peut pas passer cela sous silence. Ce n’est pas possible. Ce serait irresponsable et dangereux pour le pays.
France 24 : Ces hommes ont été interpelés par des membres de la garde républicaine dont le numéro 2 est le Commandant Wattao. Certains le critiquent et réclament même sa démission.
H.B. : Ecoutez, nous gérons tout cela avec sérénité. Les gens veulent nous créer des contradictions inutiles. En fait, on voit venir. On veut créer des contradictions pour que le Président Ouattara soit obligé dans la précipitation, de prendre des sanctions contre ceux qui l’ont soutenu. Afin de créer des contradictions en interne. Nous avons interpellé le Commandant Wattao. Il le sait. Il nous a informés, moi en tant que ministre de l’Intérieur, des éléments du dossier. Je l’ai autorisé à interpeller ces messieurs s’ils étaient en Côte d’Ivoire et les mettre à la disposition de la Police. Et c’est ce qu’il a fait.
France 24 : Donc le Président de la République Alassane Ouattara était également au courant ?
H.B. : Ce n’est pas sa responsabilité directe. J’étais informé.
France 24 : Le président Gbagbo a été inculpé le 18 août dernier pour crimes économiques. Ces avocats continuent de dénoncer la façon dont il a été interpellé, ils affirment que son statut d’ancien Chef de l’Etat n’a pas été respecté. Qu’est ce que vous répondez ?
H.B. :Gbagbo Laurent a été interpellé après des tirs à l’arme lourde dans un bunker. Il y était en chef d’opération militaire. Ce n’était pas un chef d’Etat ou un ancien chef d’Etat. Que les gens arrêtent de nier ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, d’insulter la mémoire récente des Ivoiriens. Nous le traitons du mieux que nous pouvons. L’ONU l’a confirmé. Tous ceux qui l’ont vu l’ont confirmé. Il est aux mains de la justice. La justice fera son travail en toute sérénité. Tout ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire, tous ces morts, tous ces crimes, Gbagbo est le premier responsable. C’est parce qu’il a refusé de donner le pouvoir qu’il y a eu tous ces problèmes. Donc, on ne peut pas être étonné qu’il soit inculpé.
Propos recueillis sur France 24 par
KIGBAFORY Inza
France 24 : Cinq mois après la capture de Laurent Gbagbo, où en est-on aujourd’hui en Côte d’ivoire?
Hamed Bakayoko : Je vous remercie de l’opportunité. J’ai beaucoup de plaisir à vous retrouver dans vos studios après tout ce temps passé au ‘‘Golf’’. Ce que je peux dire, c’est que le retour à la normalité se passe très bien. La tendance est très bonne. Nous avons une progression qui défie ce qu’on a vu dans bien d’autres pays où il a fallu 18 mois pour atteindre le taux que nous avons atteint en quelques mois. Nous avons une reprise des forces de Police et Gendarmerie qui est effective. Avec un repli des forces militaires dans les casernes. Tout cela est un processus. Les gens souhaiteraient qu’on aille plus vite. Beaucoup a été fait mais nous reconnaissons aussi que beaucoup reste à faire.
France 24 : Beaucoup reste à faire. Dans quel domaine exactement ? Est-ce que c’est dans la confiance que la population peut avoir dans ces forces de sécurité en général ?
H.B. : Tout à fait. Dans la confiance. D’abord nous avons travaillé à travers un plan de lutte contre le racket pour faire en sorte que les populations retrouvent leur liberté. Aujourd’hui, vous pouvez interroger n’importe qui, à Abidjan, les gens vont et viennent sans les barrages, les tracasseries etc. tout cela a été réduit. Ensuite, faire en sorte que les gens soient libres dans leur domicile. Que nous puissions réduire le taux d’agression. Aujourd’hui, les agressions sont liées au niveau de réinsertion des forces militaires. Avec cette crise, il y a eu 20 000 combattants qui se sont volontairement engagés dans cette guerre de libération. Ils sont là et nous devons traiter leur cas. Nous avons le sentiment qu’on veut nous pousser à la faute, qu’on veut que cette affaire soit traitée dans la précipitation. Nous, nous avons un calendrier. Il faut d’abord les reprofiler, les identifier, intégrer ceux qui ont la qualité et la capacité d’être dans l’armée et trouver du travail, réinsérer dans la vie sociale ceux qui n’ont pu intégrer l’armée. Il faut que ce désarmement soit équilibré. Il ne faut pas faire quelque chose de rapide pour faire plaisir à l’opinion publique nationale et internationale. Et avoir ensuite un kyste qui sera un poids dans le développement du pays. Cette question est prise en charge. Elle est traitée par le programme national de réinsertion que dirige M. Daniel Ouattara. Le 2 septembre déjà, donc dans deux jours, on a la fin du reprofilage, c'est-à-dire la fin de l’identification. Ensuite, il va y avoir une affectation, une adaptation à l’évolution de la crise de ce programme global de désarmement.
France 24 : Il ne faut pas agir dans la précipitation, vous dites. Mais certaines organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent des exactions qui seraient commises encore par les forces de sécurité que ce soit les FRCI ou les policiers et les gendarmes. Il s’agit d’accusations très très graves. Qu’est ce que vous faites concrètement pour y mettre fin ?
H.B. : Ecoutez, nous avons créé une commission nationale d’enquête qui est indépendante et qui est à l’œuvre. La méthode du Président Ouattara c’est de ne pas rejeter du revers de la main toutes ces accusations. Nous les prenons en compte. Nous nous asseyons avec ces organisations et nous voulons avoir des preuves. Nous ne voulons pas tomber dans cette habitude de mettre dos à dos toutes les parties. Parce qu’on a dit que des mercenaires et miliciens pro-Gbagbo ont tué, alors, il faut trouver des tueurs chez Ouattara. Il y a eu des combats. comme il y a des combats aujourd’hui en Libye. Mais après, il y a un décompte. Nous avons la conviction que nos hommes ont fait des morts dans le cadre des combats. Parce que ces combats se sont poursuivis à PK-18, ces combats se sont poursuivis à Yopougon. Tout le monde le sait. Il y a à peine 5 mois. Si les enquêtes, si les éléments que rapportent ces ONG sont mis en évidence, nous prenons des mesures. Nous travaillons au quotidien avec ces ONG, nous ne fermons pas la fenêtre. Bien souvent, ils nous disent, ce sont des témoignages. Mais dans un contexte comme celui de la Côte d’Ivoire, si vous allez à Yopougon, visitez 5 familles pro-Gbagbo, elles vous diront qu’on a tué par ici et par là. Mais qu’est ce que cela prouve ? Nous voulons des preuves. S’il y a des preuves, nous prendrons des mesures.
France 24 : Mais il y a des charniers qui ont été découverts. Il n’y a pas d’ailleurs que les organisations de défense des droits de l’Homme, il y a la section des droits de l’Hommes de l’ONU qu’on ne peut accuser d’être particulièrement hostiles au camp d’Alassane Ouattara.
H.B. :Nous ne disons même pas qu’ils sont hostiles. Nous disons que nous recevons et nous voulons traiter en toute équité ces questions. S’il y a des preuves, des mesures seront prises. En fait, les gens sont pressés. Cette crise vient de finir. Il y a 5 mois. Vous savez dans quelles conditions. On vient de mettre en place des responsables de l’armée. La prison civile était fermée. On vient de la rouvrir. C’est maintenant que la plupart des grands commandements militaires font leur passation. Tous ces dossiers seront pris en charge. Que personne ne se méprenne sur notre volonté politique. La volonté politique affirmée par le Président de la République, c’est de faire de la Côte d’Ivoire un Etat de droit. Nous l’avons dit à nos hommes. Ceux qui seront coupables d’exactions, de crimes de sang seront traduits devant les tribunaux compétents.
France 24 : Vous avez rencontré cette semaine, le ministre français de l’Intérieur, votre homologue Claude Guéant. Est-ce qu’il y a des promesses concrètes qui sont sorties de cette rencontre ?
H.B. : Tout à fait. En dehors de la réactivation de la coopération dans toute sa composante, formation, assistance etc. Nous attendons une donation importante de la France à la mi-octobre. J’ai invité le ministre Guéant et qui a accepté de venir à Abidjan à la fin octobre. Nous allons recevoir plus d’une cinquantaine de véhicules roulants, du matériel de maintien de l’ordre. Parce que la Police et la Gendarmerie ont été dépouillées avec cette crise. Notre contrainte aujourd’hui, c’est que tous nos efforts, c’est pour remettre le pays à niveau. Pour repartir. En fait, notre calendrier c’est de tout faire d’ici la fin 2011 pour remettre les pendules à l’heure. Pour qu’en 2012, nous puissions entamer tout le programme de développement. Le pays commence à être en chantier. Nous avons bouclé le financement du 3ème Pont. Les travaux démarrent dès septembre. Le financement du Pont de Jacqueville a été également bouclé. La fin des travaux de prolongement de l’Autoroute du Nord etc. Voilà un pays qui est redevenu propre. Appelez à Abidjan et demandez. C’est un pays qui est plein d’espoirs. Le Président Ouattara va étonner le monde avec ce qu’il va faire de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire peut offrir ce qu’il y a de mieux en Afrique.
France 24 : Monsieur le Ministre, je vous propose de revenir sur une affaire qui a fait polémique en France comme en Côte d’Ivoire. Le 23 août dernier, trois anciens officiers français qui travaillaient en Côte d’ivoire dans la sécurité disent avoir été enlevés, arrêtés de manière arbitraire. Pourquoi cette interpellation ?
H.B. : Simplement parce que ces personnes sont en relation avec une autre personne qui est sous surveillance. Il s’agit de M. Frédéric Lafont sur qui pèsent de lourds soupçons de collaboration avec le régime Gbagbo dans le cadre d’achats d’armes et de transport d’armes. Ces messieurs travaillaient pour lui. Ce monsieur est refugié au Togo. Et de là, il envoie des gens qui sont des ex-militaires français sur un territoire dans un contexte comme le nôtre. Un contexte très sensible. Nos hommes sont donc intervenus en urgence. Ils ont été entendus. La plupart sont retournés au Togo. C’est cela l’Etat de droit.
France 24 : Aucune charge n’a été retenue contre eux ?
H.B. : Pour le moment. Nous voulons bâtir un Etat de droit. Etre français ne vous met pas au-dessus de la loi en Côte d’Ivoire. Il faut que ce soit clair. Nous l’avons dit aux autorités ici. Ces messieurs le savent. L’ancien officier Chariot a travaillé à la formation de milices et du CeCOS. Il a travaillé avec Anselme Seka Seka qui était l’homme de main de Mme Gbagbo. Donc ces messieurs ne peuvent pas venir dans le contexte de la Côte d’Ivoire, sans informer les autorités, se promener avec une somme d’argent considérable. Sans qu’on ne le sache.
France 24 : Justement un des français a porté plainte pour vol notamment de cette somme d’argent. Est-ce que ce n’est pas inquiétant pour toutes les personnes, françaises comme ivoiriennes, qui ont collaboré avec le régime Gbagbo. Est-ce ça veut dire qu’elles peuvent être inquiétées à tout moment ?
H.B. :Non pas du tout ! Ça dépend de ce qu’on à fait. Il y a plein de gens du régime Gbagbo, des partisans au plus haut niveau, qui sont à Abidjan et qui circulent. Mais il y en a aussi qui savent ce qu’ils ont fait. On ne peut pas réconcilier sans la justice. Il y en a qui savent qu’ils sont passibles de poursuites devant les tribunaux pour crimes économiques, pour crimes de sang…On ne peut pas laisser passer. Il y a quand même eu 3000 morts. Les gens oublient vite. 3000 morts. Les français qui ont été enlevés puis tués. On ne peut pas passer cela sous silence. Ce n’est pas possible. Ce serait irresponsable et dangereux pour le pays.
France 24 : Ces hommes ont été interpelés par des membres de la garde républicaine dont le numéro 2 est le Commandant Wattao. Certains le critiquent et réclament même sa démission.
H.B. : Ecoutez, nous gérons tout cela avec sérénité. Les gens veulent nous créer des contradictions inutiles. En fait, on voit venir. On veut créer des contradictions pour que le Président Ouattara soit obligé dans la précipitation, de prendre des sanctions contre ceux qui l’ont soutenu. Afin de créer des contradictions en interne. Nous avons interpellé le Commandant Wattao. Il le sait. Il nous a informés, moi en tant que ministre de l’Intérieur, des éléments du dossier. Je l’ai autorisé à interpeller ces messieurs s’ils étaient en Côte d’Ivoire et les mettre à la disposition de la Police. Et c’est ce qu’il a fait.
France 24 : Donc le Président de la République Alassane Ouattara était également au courant ?
H.B. : Ce n’est pas sa responsabilité directe. J’étais informé.
France 24 : Le président Gbagbo a été inculpé le 18 août dernier pour crimes économiques. Ces avocats continuent de dénoncer la façon dont il a été interpellé, ils affirment que son statut d’ancien Chef de l’Etat n’a pas été respecté. Qu’est ce que vous répondez ?
H.B. :Gbagbo Laurent a été interpellé après des tirs à l’arme lourde dans un bunker. Il y était en chef d’opération militaire. Ce n’était pas un chef d’Etat ou un ancien chef d’Etat. Que les gens arrêtent de nier ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, d’insulter la mémoire récente des Ivoiriens. Nous le traitons du mieux que nous pouvons. L’ONU l’a confirmé. Tous ceux qui l’ont vu l’ont confirmé. Il est aux mains de la justice. La justice fera son travail en toute sérénité. Tout ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire, tous ces morts, tous ces crimes, Gbagbo est le premier responsable. C’est parce qu’il a refusé de donner le pouvoir qu’il y a eu tous ces problèmes. Donc, on ne peut pas être étonné qu’il soit inculpé.
Propos recueillis sur France 24 par
KIGBAFORY Inza