La ministre de la Santé et de la lutte contre le Vih-Sida, le Pr Thérèse N’Dri Yoman, a animé une conférence de presse en marge de la réunion de l’Oms-Afrique qui a pris fin hier à Yamoussoukro. Elle s’est expliquée sur la mort récente d’une parturiente et de son bébé qui a défrayé la chronique à Divo.
Quelles dispositions comptez-vous mettre en place pour mettre fin aux rackets sur les malades, aux détournements et vols des médicaments ?
Je suis du milieu, je suis médecin et professeur de médecine. Cela veut dire que je connais le milieu médical mais aussi les praticiens. Lorsque je suis arrivée, la première chose que j’ai faite, ce sont des visites de terrain pour sensibiliser les agents de santé. C’était la phase de sensibilisation au cours de laquelle nous dénoncions tous les manquements que sont les détournements, le racket, les vols et autres. Et, il n’y a pas très longtemps, après deux ou trois visites, je me suis rendue à Divo où j’ai dit aux agents de santé que la phase de sensibilisation était terminée et que nous passons à la phase de sanctions. Deux semaines après, nous apprenons que pour un problème de racket de 150 000 Fcfa pour une césarienne, il y a eu deux décès, la maman et le fœtus à Divo. Quand on est médecin, il y a des situations pour lesquelles la césarienne est obligatoire, où il ne faut pas tergiverser. Et c’est quand la femme a déjà eu au moins deux césariennes. Et cette dame qui était à sa 7ème grossesse avait déjà eu deux césariennes. En plus, il y avait une disproportion foeto-pelvienne (l’enfant était trop gros) qui ne lui permettait pas d’accoucher par voie basse. Devant une telle situation, même un généraliste n’hésite pas à poser une indication de césarienne et à faire cette opération d’emblée. Ils ont hésité parce qu’elle ne pouvait pas payer les 150.000 et les 50 000 F qu’ils ont proposés par la suite. La dame est allée accoucher à la maison et les décès s’en sont suivis.
Qu’avez-vous fait par la suite ?
Les médecins et tous ceux qui sont impliqués ont été mis en garde-à-vue par le préfet parce que cela est considéré comme un homicide involontaire. Ils sont suspendus, ils passeront en conseil de discipline les prochains jours. J’envoie des inspections sur place chaque fois qu’on nous dit qu’il y a des ventes de médicaments au sein d’un l’hôpital. On peut remettre une ordonnance à un patient lorsque le médicament n’est pas disponible sur le terrain pour qu’il aille l’acheter en officine, mais pas au sein de l’hôpital. Au sein de l’hôpital, il y a une pharmacie et un médecin n’est pas un pharmacien, un infirmier n’est pas un pharmacien. Si les agents de santé ont des médicaments, cela sous-entend qu’ils les ont détournés. Nous allons mettre en place un numéro vert, et dès ce mardi. Nous avons fait des démarches au niveau du ministère de la Télécommunications et de l’ Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (Atci). Nous aurons un numéro vert et court pour que chaque fois qu’il y a un manquement, les populations puissent nous informer pour que les inspections aillent aussitôt constater les faits. Et, ce sera une réaction très rapide. On ne va pas attendre des inspections. Chaque fois qu’on nous appelle, on se rend sur place et, si le cas est vérifié, on prend la sanction. Et c’est par-là seulement que nous arriverons à mettre fin à ces pratiques.
Quelles seront vos priorités dans ce système de santé post-crise ?
Aujourd’hui, vous savez qu’il y a beaucoup à faire au niveau de la santé. Dans ces premiers moments, notre priorité, c’est d’œuvrer pour la réduction de la mortalité maternelle, parce que trop de femmes meurent en couches. Ensuite, ce sera la réhabilitation. Nous allons réhabiliter les urgences et toutes les maternités et mettre toutes les commodités qui permettent aux mamans de rester au moins 48 heures après l’accouchement.
Propos recueillis par Adélaïde Konin (Envoyée spéciale à Yamoussoukro)
Quelles dispositions comptez-vous mettre en place pour mettre fin aux rackets sur les malades, aux détournements et vols des médicaments ?
Je suis du milieu, je suis médecin et professeur de médecine. Cela veut dire que je connais le milieu médical mais aussi les praticiens. Lorsque je suis arrivée, la première chose que j’ai faite, ce sont des visites de terrain pour sensibiliser les agents de santé. C’était la phase de sensibilisation au cours de laquelle nous dénoncions tous les manquements que sont les détournements, le racket, les vols et autres. Et, il n’y a pas très longtemps, après deux ou trois visites, je me suis rendue à Divo où j’ai dit aux agents de santé que la phase de sensibilisation était terminée et que nous passons à la phase de sanctions. Deux semaines après, nous apprenons que pour un problème de racket de 150 000 Fcfa pour une césarienne, il y a eu deux décès, la maman et le fœtus à Divo. Quand on est médecin, il y a des situations pour lesquelles la césarienne est obligatoire, où il ne faut pas tergiverser. Et c’est quand la femme a déjà eu au moins deux césariennes. Et cette dame qui était à sa 7ème grossesse avait déjà eu deux césariennes. En plus, il y avait une disproportion foeto-pelvienne (l’enfant était trop gros) qui ne lui permettait pas d’accoucher par voie basse. Devant une telle situation, même un généraliste n’hésite pas à poser une indication de césarienne et à faire cette opération d’emblée. Ils ont hésité parce qu’elle ne pouvait pas payer les 150.000 et les 50 000 F qu’ils ont proposés par la suite. La dame est allée accoucher à la maison et les décès s’en sont suivis.
Qu’avez-vous fait par la suite ?
Les médecins et tous ceux qui sont impliqués ont été mis en garde-à-vue par le préfet parce que cela est considéré comme un homicide involontaire. Ils sont suspendus, ils passeront en conseil de discipline les prochains jours. J’envoie des inspections sur place chaque fois qu’on nous dit qu’il y a des ventes de médicaments au sein d’un l’hôpital. On peut remettre une ordonnance à un patient lorsque le médicament n’est pas disponible sur le terrain pour qu’il aille l’acheter en officine, mais pas au sein de l’hôpital. Au sein de l’hôpital, il y a une pharmacie et un médecin n’est pas un pharmacien, un infirmier n’est pas un pharmacien. Si les agents de santé ont des médicaments, cela sous-entend qu’ils les ont détournés. Nous allons mettre en place un numéro vert, et dès ce mardi. Nous avons fait des démarches au niveau du ministère de la Télécommunications et de l’ Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (Atci). Nous aurons un numéro vert et court pour que chaque fois qu’il y a un manquement, les populations puissent nous informer pour que les inspections aillent aussitôt constater les faits. Et, ce sera une réaction très rapide. On ne va pas attendre des inspections. Chaque fois qu’on nous appelle, on se rend sur place et, si le cas est vérifié, on prend la sanction. Et c’est par-là seulement que nous arriverons à mettre fin à ces pratiques.
Quelles seront vos priorités dans ce système de santé post-crise ?
Aujourd’hui, vous savez qu’il y a beaucoup à faire au niveau de la santé. Dans ces premiers moments, notre priorité, c’est d’œuvrer pour la réduction de la mortalité maternelle, parce que trop de femmes meurent en couches. Ensuite, ce sera la réhabilitation. Nous allons réhabiliter les urgences et toutes les maternités et mettre toutes les commodités qui permettent aux mamans de rester au moins 48 heures après l’accouchement.
Propos recueillis par Adélaïde Konin (Envoyée spéciale à Yamoussoukro)