La cérémonie officielle de la commémoration du cinquantième anniversaire de la signature de la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie a été célébrée, samedi dernier, au village d’enfants SOS d’Aboisso, en présence du ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques et du représentant-résident du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Côte d’Ivoire (Hcr). Lors de cette cérémonie, le ministre Gnénéma Coulibaly a révélé que des Ivoiriens sont menacés par le risque d’apatridie. « 5% de la population ivoirienne sont exposés à des risques d’apatridie. Ce pourcentage pourrait être revu à la hausse en raison des déplacements des personnes à l’intérieur et à l’extérieur du territoire liés à la récente crise post-électorale. Nous sommes conscients que ces individus ont désespérément besoin d’aide car, vivre dans un no man’s land juridique relève du cauchemar », a-t-il éclairé. Pour lui, la nationalité donne à chaque individu le sens de son identité. Mais, bien plus, elle lui donne droit à la protection de l’Etat et lui confère de nombreux droits civils et politiques. Selon le ministre, un Etat moderne doit protéger, aider les populations apatrides, éliminer ou réduire les cas d’apatridie. Aussi l’Etat ivoirien s’est engagé, avec le concours du Hcr, à travailler dans ce sens, à travers diverses activités de sensibilisation, de formation des acteurs d’état civil, de reconstitution et de réédition de plusieurs recueils de textes juridiques. A cela, s’ajoute, selon M. Coulibaly, les audiences foraines qui ont permis en 2007-2008, à plus de 900.000 personnes d’acquérir des documents d’état civil, y compris des certificats de nationalité. Pour sa part, Anne Monica Encontre, représentante du Hcr, a expliqué qu’environ 12 millions de personnes dans le monde sont victimes de l’apatridie. Pour lutter efficacement contre ce fléau, une déclaration dite « Déclaration d’Aboisso » sur la responsabilité de tous en faveur de la signature et de la ratification des Conventions de 1954 et de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie a été signée et remise au ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques pour interpeller le gouvernement sur l’urgence de cette ratification.
Camara Madjer à Aboisso
Camara Madjer à Aboisso