Eu égard à l’anarchie qui prévaut dans l’utilisation des gyrophares et des vitres teintées, le gouvernement ne devrait pas tarder à mettre les pieds dans le plat.
Sous Laurent Gbagbo, la guerre a eu le dos large. Mais, visiblement, avec le changement de régime, certaines mauvaises pratiques mises sur le compte de la crise, semblent avoir la peau dure. C’est notamment le cas des gyrophares et autres vitres teintées. De la famille des avertisseurs spéciaux, l’objectif des gyrophares est de signaler des véhicules ayant une mission particulière à remplir. Cette mission touche, en général, soit à leur positionnement qui les rend vulnérables aux accidents, soit à une mission à caractère d'urgence les autorisant à s'affranchir de certaines contraintes de la circulation. De sources bien introduites au département du protocole du ministère d’Etat, ministère des Affaires étrangères, habilité à réglementer l’usage de cet appareil, seuls le chef de l’Etat et le Premier ministre sont autorisés à circuler avec des gyrophares dans leur escorte. Mais, à la faveur de la crise militaro-politique que le pays a connue, ces dix dernières années, l’utilisation des gyrophares s’est ‘’démocratisée’’. Mêmes les ministres s’y sont mis. Il y a une sorte de vide juridique concernant l’utilisation de ces avertisseurs spéciaux par les hautes personnalités ivoiriennes. « A ma connaissance, il n’y pas de texte de loi à proprement parler qui règlemente cela. Nous nous référons à l’usage en vigueur », nous renseigne-t-on avant qu’un officiel de la direction du protocole d’Etat ne vienne recadrer la réalité qui prévaut dans ce domaine. « C’est sur la base de réglementations héritées de la période coloniale que tout a été jusque-là organisé. Mais, les textes paraissent tellement désuètes que personne ne semble vouloir en recourir », clarifie cet officiel. Ce que confirme une autre source bien au fait des pratiques protocolaires. « Tout était organisé par la direction du protocole d’Etat.
Une explication qui donne un écho plus large à une anecdote selon laquelle c’est un ancien ministre des Sports qui, à force de harceler Laurent Gbagbo, a fini par obtenir l’autorisation verbale de l’ancien chef de l’Etat, d’utiliser des gyrophares dans son escorte, pour disait-il, des questions sécuritaires.
A chacun son gyrophare !
Et, comme une boîte de Pandore qu’on vient d’ouvrir, toutes les personnalités qui avaient une entrée au palais présidentiel, s’en donnent à cœur-joie. «Dans ces conditions, que peuvent faire des fonctionnaires face à des ministres ?», s’interroge notre interlocuteur.
Au finish, de la démocratie, l’utilisation des gyrophares a pris l’allure d’une anarchie plutôt mal contrôlée. «Tout le monde a commencé à utiliser les gyrophares. Des responsables de partis politiques en passant par des chefs d’unités de l’armée. Même des chefs des jeunes patriotes ont eux aussi commencé à utiliser les gyrophares dans leurs cortèges », se remémore un habitant du Plateau, désolé que le changement intervenu au sommet de l’Etat, n’ait pas encore contribué à y mettre le holà. « Il y a un ministre qui habite le Plateau. C’est de façon stridente que le gyrophare de son cortège annonce sa sortie de l’immeuble pour son bureau. Vraiment, si le président de la République pouvait mettre de l’ordre dans ce domaine, ça allait nous aider », plaide cet habitant du centre des affaires de la capitale économique ivoirienne. Mais, il n’y a pas que dans le cortège des personnalités qu’il conviendrait de réglementer l’utilisation des avertisseurs spéciaux. « Quand bien même ils ne transportent aucun malade, certains ambulanciers, pressés ou pour se dégager des feux tricolores, n’hésitent pas à mettre en marche leur gyrophare. Il en va pareillement de certains véhicules de pompes funèbres qui ne transportent aucune dépouille. Dans ces conditions, tous ceux qui estiment qu’ils ne doivent pas se conformer au code de la route, s’engouffrent dans la brèche. Cela peut causer un accident ou provoquer des embouteillages », analyse N. N’Guessan, un responsable de centre de conduite automobile. Très critique à l’égard du déviationnisme qui s’empare des routes ivoiriennes, M. N’Guessan ne manque pas d’épingler les automobilistes friands de vitres teintées. Cette source exhorte l’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), chargé de réglementer l’utilisation des vitres teintée, à redoubler de vigilance. C’est que, dans un communiqué en date du 3 septembre dernier, la hiérarchie des Frci a enjoint les propriétaires de véhicules aux vitres teintées, à se mettre en règles, faute de quoi, ils s’exposent à la rigueur de la loi. En effet, c’est sur la base de dispositions réglementaires expresse que l’armée ivoirienne est chargée de veiller à une utilisation rationnelle des vitres teintées. « En ces temps de rumeurs d’enlèvement d’enfants à des fins de sacrifices rituels, s’ajoutent les menacent de déstabilisation du pouvoir, il vaut mieux prendre les dispositions utiles pour parer à toutes éventualités », se convainc t-il. Selon un proche collaborateur du général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major général des Frci, le bâton pourrait incessamment commencer à s’abattre sur les fauteurs de troubles.
Marc Dossa
Sous Laurent Gbagbo, la guerre a eu le dos large. Mais, visiblement, avec le changement de régime, certaines mauvaises pratiques mises sur le compte de la crise, semblent avoir la peau dure. C’est notamment le cas des gyrophares et autres vitres teintées. De la famille des avertisseurs spéciaux, l’objectif des gyrophares est de signaler des véhicules ayant une mission particulière à remplir. Cette mission touche, en général, soit à leur positionnement qui les rend vulnérables aux accidents, soit à une mission à caractère d'urgence les autorisant à s'affranchir de certaines contraintes de la circulation. De sources bien introduites au département du protocole du ministère d’Etat, ministère des Affaires étrangères, habilité à réglementer l’usage de cet appareil, seuls le chef de l’Etat et le Premier ministre sont autorisés à circuler avec des gyrophares dans leur escorte. Mais, à la faveur de la crise militaro-politique que le pays a connue, ces dix dernières années, l’utilisation des gyrophares s’est ‘’démocratisée’’. Mêmes les ministres s’y sont mis. Il y a une sorte de vide juridique concernant l’utilisation de ces avertisseurs spéciaux par les hautes personnalités ivoiriennes. « A ma connaissance, il n’y pas de texte de loi à proprement parler qui règlemente cela. Nous nous référons à l’usage en vigueur », nous renseigne-t-on avant qu’un officiel de la direction du protocole d’Etat ne vienne recadrer la réalité qui prévaut dans ce domaine. « C’est sur la base de réglementations héritées de la période coloniale que tout a été jusque-là organisé. Mais, les textes paraissent tellement désuètes que personne ne semble vouloir en recourir », clarifie cet officiel. Ce que confirme une autre source bien au fait des pratiques protocolaires. « Tout était organisé par la direction du protocole d’Etat.
Une explication qui donne un écho plus large à une anecdote selon laquelle c’est un ancien ministre des Sports qui, à force de harceler Laurent Gbagbo, a fini par obtenir l’autorisation verbale de l’ancien chef de l’Etat, d’utiliser des gyrophares dans son escorte, pour disait-il, des questions sécuritaires.
A chacun son gyrophare !
Et, comme une boîte de Pandore qu’on vient d’ouvrir, toutes les personnalités qui avaient une entrée au palais présidentiel, s’en donnent à cœur-joie. «Dans ces conditions, que peuvent faire des fonctionnaires face à des ministres ?», s’interroge notre interlocuteur.
Au finish, de la démocratie, l’utilisation des gyrophares a pris l’allure d’une anarchie plutôt mal contrôlée. «Tout le monde a commencé à utiliser les gyrophares. Des responsables de partis politiques en passant par des chefs d’unités de l’armée. Même des chefs des jeunes patriotes ont eux aussi commencé à utiliser les gyrophares dans leurs cortèges », se remémore un habitant du Plateau, désolé que le changement intervenu au sommet de l’Etat, n’ait pas encore contribué à y mettre le holà. « Il y a un ministre qui habite le Plateau. C’est de façon stridente que le gyrophare de son cortège annonce sa sortie de l’immeuble pour son bureau. Vraiment, si le président de la République pouvait mettre de l’ordre dans ce domaine, ça allait nous aider », plaide cet habitant du centre des affaires de la capitale économique ivoirienne. Mais, il n’y a pas que dans le cortège des personnalités qu’il conviendrait de réglementer l’utilisation des avertisseurs spéciaux. « Quand bien même ils ne transportent aucun malade, certains ambulanciers, pressés ou pour se dégager des feux tricolores, n’hésitent pas à mettre en marche leur gyrophare. Il en va pareillement de certains véhicules de pompes funèbres qui ne transportent aucune dépouille. Dans ces conditions, tous ceux qui estiment qu’ils ne doivent pas se conformer au code de la route, s’engouffrent dans la brèche. Cela peut causer un accident ou provoquer des embouteillages », analyse N. N’Guessan, un responsable de centre de conduite automobile. Très critique à l’égard du déviationnisme qui s’empare des routes ivoiriennes, M. N’Guessan ne manque pas d’épingler les automobilistes friands de vitres teintées. Cette source exhorte l’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), chargé de réglementer l’utilisation des vitres teintée, à redoubler de vigilance. C’est que, dans un communiqué en date du 3 septembre dernier, la hiérarchie des Frci a enjoint les propriétaires de véhicules aux vitres teintées, à se mettre en règles, faute de quoi, ils s’exposent à la rigueur de la loi. En effet, c’est sur la base de dispositions réglementaires expresse que l’armée ivoirienne est chargée de veiller à une utilisation rationnelle des vitres teintées. « En ces temps de rumeurs d’enlèvement d’enfants à des fins de sacrifices rituels, s’ajoutent les menacent de déstabilisation du pouvoir, il vaut mieux prendre les dispositions utiles pour parer à toutes éventualités », se convainc t-il. Selon un proche collaborateur du général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major général des Frci, le bâton pourrait incessamment commencer à s’abattre sur les fauteurs de troubles.
Marc Dossa