Refus de disparaître, pourrait-on dire, des députés du Front populaire ivoirien (Fpi), ancien parti au pouvoir, ont décidé de redonner au Parlement ivoirien, son fonctionnement normal jusqu'aux prochaines élections législatives. Ce, en dépit de la volonté des nouvelles autorités de suspendre l'institution, pour son renouvellement. Aussi les députés frontistes vont-ils se retrouver aujourd'hui mercredi 05 octobre 2011 à l'Hémicycle, pour l'ouverture de la deuxième session ordinaire du Parlement pour l'année 2011. Une situation qui s'apparente à un bras de fer engagé avec le pouvoir en place qui ne reconnaît pas la deuxième institution du pays dans sa forme actuelle. Pour le député Guipié Yoro Charles joint au téléphone hier mardi 04 octobre, l'activité d'aujourd'hui s'inscrit dans l'ordre normal du fonctionnement de l'Assemblée nationale. « Il y a deux sessions dans l'année, et la deuxième session s'ouvre le premier mercredi du mois d'octobre et prend fin le deuxième vendredi du mois de décembre. Donc demain, qui est le 1er mercredi d'octobre, nous allons ouvrir la deuxième session. Nous avons des problèmes particuliers sur lesquels nous pourrions plancher, ou peut-être qu'il y a des projets de loi qu'on va nous soumettre. Dans tous les cas, nous allons ouvrir pour travailler », a-t-il dit, annonçant que la 1ère vice- présidente du Parlement, Mme Agoh Marthe, sera présente pour ouvrir la session. Faut-il le rappeler, le président Alassane Ouattara clame haut et fort la fin du mandat des députés de la neuvième législature depuis 2005, soulignant son voeu de mettre en place une nouvelle institution forte. Il a suspendu à cet effet les émoluments des parlementaires ivoiriens. Mais les députés Fpi n'entendent pas les choses de cette oreille. « Entre ce qu'on dit verbalement et ce que dit la loi, il y a une différence. Si le président de la République dit que l'Assemblée nationale est suspendue, ça c'est un fait, mais s'il prend un décret ou une ordonnance pour le signifier, nous nous plierons à cette décision. Le président ne parle pas comme ça, il parle avec un décret ou une ordonnance », a expliqué l'honorable Guipié, précisant toutefois que leur acte d'aujourd'hui n'est aucunement un acte de défiance. « Actuellement, nous ne sommes ni député, ni retraité », fait-il remarquer, rappelant les difficultés dans lesquelles l'indifférence des autorités face à leur situation, les plonge. Les députés Fpi ne tordent-ils pas le coup à la procédure en vigueur avant l'ouverture des sessions de l'Assemblée nationale ? « Non, c'est dans la loi », répond notre interlocuteur, qui précise qu'en l'absence du président de l'Assemblée nationale, la première vice- présidente, Agoh Marthe, qui présidera la cérémonie d'aujourd'hui, a les pleins pouvoirs pour le faire. « Elle l'a déjà fait à plusieurs reprises, et elle le fera aujourd'hui », clarifie-t-il. Soulignant par ailleurs que des courriers ont été adressés aux différents responsables de l'Assemblée nationale, à commencer par le premier, le professeur Mamadou Koulibaly. Ce dernier n'a pas réagi à l'appel des députés Fpi. C'est que, selon un proche collaborateur du président de l'Assemblée nationale, il déplore la procédure et désapprouve l'attitude des députés Fpi. Pour lui, une telle décision découle d'une réunion de la conférence des présidents et suit une procédure bien de l'Assemblée nationale, pour être portée à la connaissance des députés et de l'ensemble des Ivoiriens. C'est cela qui a manqué et qui braque Mamadou Koulibaly contre l'ouverture de la deuxième session ordinaire du Parlement ivoirien pour l'année 2011.
Hamadou ZIAO
Hamadou ZIAO