En dépit du risque encouru par eux-mêmes et par la Nation, passant outre la décision de leurs aînés de surseoir à leur meeting, défiant les appels à la retenue du ministre de l’Intérieur, la jeunesse du Front populaire ivoirien (Fpi) a maintenu sa manifestation d’aujourd’hui. « Notre meeting est maintenu. Ce samedi, nous donnons rendez-vous à Yopougon à la Place Cp1 », a persisté hier, son leader, Justin Koua, dans un entretien accordé à "Notre Voie", le journal de son parti. Cette manifestation vise, manifestement, à ne pas rater l’occasion de faire croire au monde entier, que l’arrivée hier à Abidjan, du procureur de la Cour pénale internationale (Cpi), Moreno Ocampo est inutile. « Ce meeting, prétend Koua Justin, sera l’occasion de démontrer à Sarkozy et Ocampo, qu’en chaque Ivoirien, se trouve Laurent Gbagbo, et qu’il demeure l’homme politique le plus populaire et aimé ». Gbagbo, aimé, mais surtout « innocent », selon lui. S’ils cherchaient un bras de fer avec une police ivoirienne aux moyens limités pour le moment, du fait des pillages provoqués par le même Laurent Gbagbo, ses partisans ne feraient pas mieux. Garant de la sécurité, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, n’a pas eu d’autres choix que de répéter, hier, sa mise en garde, aux «petits woody». «Aucun débordement ne sera toléré », a-t-il averti, les invitant à éviter les propos de nature à nier les résultats de la présidentielle de 2010, ainsi que les actes de violence. C’est justement le problème : enlever au Fpi de ne pas dire que son champion est toujours le président de la République, il ne reste plus grand-chose pour mobiliser ses partisans.
Benoit HILI
Benoit HILI
