Diplomatie/L’ouverture avec Alassane Ouattara

Ouverture sur le monde. Depuis mai 2011, la Côte d’Ivoire a décidé, sans complexe, de reconquérir sa place au sein du concert des nations. Contrairement à l’ancien régime qui naviguait à vue en matière de relations internationales, le président Ouattara a décidé, le 30 septembre dernier, à Bassam, de donner une boussole à la diplomatie ivoirienne. Devant le corps diplomatique ivoirien réuni au grand complet, il a appelé de tous ses vœux une diplomatie de "type nouveau". Pour lui, la nouvelle diplomatie se doit d’être pluridisciplinaire. L’efficacité, le patriotisme et la compétitivité sont les maîtres-mots. Les diplomates seront donc évalués sur la base de leur compétence et selon les critères de bonne gouvernance. Alassane Ouattara entend apurer progressivement les arriérés au niveau central et dans les ambassades, pour les résorber totalement d’ici à fin 2011. Une charte est en cours d’élaboration pour définir les droits et devoirs du nouveau diplomate ivoirien. Le statut du code de la diplomatie déposé sur la table du président devrait être prochainement signé. L’objectif affiché est de parvenir à une diplomatie plus forte et plus dynamique. Plus question de se brouiller inutilement avec tout le monde. Depuis plusieurs semaines, Alassane Ouattara œuvre à sortir le pays de l’isolement dans lequel Laurent Gbagbo et ses proches ont voulu le plonger. Le chef de l’Etat ivoirien s’est rendu successivement à Dakar, à Ouaga, au sommet du G8 de Deauville en France, à Abuja, à Lomé, à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations-Unies (Onu) à New-York, à Monrovia, à Accra… Pour réparer les dégâts laissés par les refondateurs. C’est également dans ce cadre que s’inscrit la visite présidentielle de ce 20 octobre 2011 à Bamako. Par son refus de quitter un pouvoir qu’il a perdu dans les urnes, Laurent Gbagbo avait amené la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à suspendre la Côte d’Ivoire le 8 décembre 2010. Le lendemain, c’est l’Union africaine (Ua) qui suspendait la Côte d’Ivoire de ses rangs. Dès sa prise effective du pouvoir, Alassane Ouattara a réussi, au prix de plusieurs missions diplomatiques, à faire intégrer le pays au sein de ces deux organisations africaines.